AGDE - Vernissage de l’exposition « Fortune à Bord ! Chronique de la Jeanne-Élisabeth »
Le vendredi 11 octobre restera comme la date à laquelle la grande exposition« Fortune…
Le vendredi 11 octobre restera comme la date à laquelle la grande exposition
« Fortune à bord ! Chronique de la Jeanne-Élisabeth » a été inaugurée, au Musée de l'Éphèbe et d’Archéologie sous-marine du Cap d’Agde. Une exposition exceptionnelle qui retrace le destin, non moins exceptionnel, de ce navire marchand suédois, parti de Stockholm en 1755, et qui, 141 jours plus tard, s'est échoué, un soir de novembre sous une tempête méditerranéenne, à 150 mètres environ au large des côtés de Villeneuve-les-Maguelonne. A son bord, un trésor de 24 360 piastres d'argent. Malheureusement, en 2006, l'épave est victime de pillage de la part de chasseurs qui emportent un butin de 18 000 pièces. Entre 2008 et 2019, le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (DRASSM) a effectué de nombreuses campagnes de fouilles et a ainsi pu récupérer et restaurer 4 000 pièces. L'exposition « Fortune à bord ! Chronique de la Jeanne-Élisabeth » retrace ces 12 années de fouilles et conte l'histoire incroyable de ce navire. Des objets marquants, tellesls les piastres, bien entendu, mais également des canons du voilier et des objets de la vie quotidienne des marins au 18ème siècle sont proposés aux visiteurs. Le tout, dans une scénographie mettant en lumière l'histoire de la Jeanne-Élisabeth, de ses occupants, dont deux n'ont pas survécu au naufrage, ou encore la situation économique et maritime de l’Europe à l'époque.
Le vernissage de l'exposition a eu lieu en présence du Maire d'Agde, du Premier Adjoint et Conseiller Départemental, des Adjointes en charge du Patrimoine et de la Culture, de Bertrand Ducourau, Directeur des Musées et du Patrimoine d'Agde, de René Moréno, Conseiller Régional, d'une délégation suédoise composée de Christine Hammarstrand, chargée de la promotion de la Suède au sein de l'Ambassade de Suède, de Patrick Sandstrom, Lieutenant-colonel, attaché de défense adjoint de l'Ambassade de Suède, de Xavier Lassalle, Consul général honoraire de Marseille, et, pour finir, de Pierre Moulin, Consul émérite de Montpellier, mais aussi d'Eric Loustau, Consul de Monaco à Montpellier, de Michel L'hour, Directeur du Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (DRASSM), de Marine Jaouen et d'Andréa Poletto, archéologues de la DRASSM, co-directeur(trice) des fouilles de la Jeanne-Élisabeth, de Frédérique Druyat, Directrice du cabinet médailles, monnaies et antiques de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) et de Jérôme Jambu, Conservateur au cabinet des médailles, monnaies et antiques de la BNF. C'est le Maire d'Agde qui a ouvert les prises de parole. « Nous sommes très heureux d'accueillir cette exposition « Fortune à bord ! Chronique de la Jeanne-Élisabeth » au sein de notre Musée de l’Éphèbe, qui, d'ailleurs, a connu un véritable pic de fréquentation cet été, en lien avec l'émergence de notre Cœur de Station. Ce bateau, la Jeanne-Élisabeth, qui venait de Suède, avait parcouru 141 jours pour s'échouer au large de Maguelone en 1755. Il transportait à son bord un trésor dont les secrets vous seront livrés au cours de la visite de l'exposition. La Jeanne-Élisabeth, c'est tout d'abord un témoignage de l'histoire du 18ème siècle. Ce bateau, long de 23 mètres, avait en effet fait escale à Lisbonne et, un mois après, a eu lieu ce fameux tremblement de terre qui avait fait 60 000 morts au Portugal. Ce bateau avait échappé au tremblement ainsi qu’au blocus anglais à Gibraltar. A l'époque, la Suède était un pays neutre, et les Anglais n'attaquaient pas les navires suédois. Malheureusement, après toutes ces péripéties, il est venu s'échouer devant nos côtes. C'est aussi un témoignage historique qui traduit ce frémissement de la mondialisation. Les piastres qu'il transportait avait été fabriquées aux Amériques, et il y avait également des bouteilles de vins de Bordeaux à son bord. Il a été fouillé par le DRASSM pendant 12 ans, et cette exposition est le résultat de cette campagne de fouille. Nous avons mis en place une belle scénographie pour mettre en valeur les objets inestimables retrouvés à son bord. Nous avions la volonté de redonner une nouvelle collection à notre Musée, basé essentiellement sur la recherche et l'archéologie sous-marine, avec des vestiges principalement gréco-romains. Aujourd’hui, cette exposition exceptionnelle vient enrichir nos collections. Nous sommes très heureux de montrer le passé maritime de notre ville d’Agde et de mettre en lumière la Jeanne-Élisabeth qui nous conte, elle, suite à son aventure tragique, un pan de l'histoire du 18ème siècle ».
Ensuite, Patrick Sandstrom, Lieutenant-Colonel, attaché de défense adjoint de l'Ambassade de Suède, a précisé que « L'ambassade de Suède est très heureuse d'avoir pu contribuer, à une échelle modeste, à la réussite de cette aventure. La France et la Suède entretiennent depuis des siècles des relations très étroites, tant sur le plan politique, qu'économique et culturel. La dimension maritime est essentielle pour la Suède, qui s'est construite autour d'échanges avec les pays voisins de la mer baltique. C'est grâce à la mer, et à la grande flotte dont elle s'est dotée, que notre pays est devenu, au 17ème siècle, une puissance européenne majeure. Aujourd'hui, notre économie reste dépendante des flux maritimes. Nous espérons que cette exposition vous permettra de découvrir ou de redécouvrir la Suède ».
Enfin, Michel L'Hour, Directeur du DRASSM, a donné des précisions sur la Jeanne-Élisabeth et sur les campagnes de fouille. « Les épaves sont de fantastiques machines à rêver, et les rêves d'épaves sont de ceux que le public se réjouit à cultiver. Cette inauguration est un moment privilégié pour tous ceux qui ont œuvré depuis 2007 à sauver la Jeanne-Élisabeth du pillage, à l'étudier ensuite, et à faire connaître au public l’environnement historique, la singularité technologique et la valeur archéologique de ce navire marchand suédois que son armateur avait nommé la Jeanne-Élisabeth, du prénom de son épouse. Se pencher sur cet univers maritime, interroger les témoignages matériels qui, sur le fond de la mer sommeillent, depuis des dizaines, sinon des centaines de générations, restituer au public cette part de son passé brutalement figée, tel est le premier devoir des archéologues sous-marin. Les collections que vous allez découvrir lors de cette exposition sont bien plus que des objets, rares ou étonnants, singuliers ou énigmatiques. Ils sont l'expression matérielle de notre histoire commune, et sont ainsi, aussi, l’histoire de nos vies ».
A l'issue de l'inauguration officielle, le public a pu découvrir cette exposition à ne rater sous aucun prétexte. Toutes les découvertes de l'épave sont exposées jusqu'en septembre 2020.