AGDE POLITIQUE - A qui le jackpot du Casino ?
Il fallait s'y attendre, le rapport 2018 de la délégation de service public d'exploitation…
Il fallait s'y attendre, le rapport 2018 de la délégation de service public d'exploitation du Casino du Cap d'Agde allait nourrir un débat fourni entre la majorité et l'opposition, tant les opinions divergent sur ce sujet sensible.
Inscrite à l'ordre du jour du conseil municipal d'Agde du 18 décembre 2019, la lecture de ce rapport par Gérard Millat, l'adjoint délégué aux finances allait livrer quelques chiffres :
Entre 2007 et 2017, le chiffre d'affaires du Casino Barrière installé sur l'île des loisirs avait chuté de prés de 50 % en 10 ans.
Depuis son nouveau positionnement à l'entrée de station, la situation se redresse, la redevance reversée à la ville, qui est un pourcentage sur le chiffre d'affaires de l'établissement de jeux, est passée de 1,475 million en 2017 à 1,726 million en 2018, soit une progression + 17 % en un an et un gain à la clé pour la ville de 251 000 euros.
A qui profite le Casino ?
Depuis son inauguration en 2018, la question est dans toutes les bouches. Il faut dire que le bâtiment exploité par le Casino Barrière a été payé par la ville pour un coût de revient de 2,9 millions d'euros.
“Au lieu de construire un casino, on aurait mieux fait de construire une maison médicalisée spécialisée qui aurait répondu à la demande de nos anciens” annonçait le candidat soutenu par la RN Jean-Louis Cousin, lors de l'inauguration de son local de campagne en novembre dernier.
” Une ville juste n'est pas une ville qui va payer les murs d'un casino sur le compte du contribuable agathois ” affirmait quant à lui Thierry Nadal, candidat sans étiquette lors du lancement de sa campagne.
La redevance couvre largement l'emprunt
Lors de la lecture du rapport d'exploitation du Casino, Gérard Millat n'aura pas manqué d'apporter de la lumière sur ces diverses déclarations. ” La redevance annuelle versée par le Casino à la ville est de 206 000 euros HT, couvrant largement l'emprunt contracté par la ville de 175 000 euros, intérêts compris”. Le bonus de 31 000 euros ne fera qu'augmenter au fil des années suivant l'indice de révision des loyers, c'est donc le Casino qui paye le bâtiment à la ville et non l'inverse ! ” précise l'élu.
De “savantes explications” qui ne sont pas du goût de l'opposition
Ces “savantes explications“, suivant l'expression de Fabrice Mur, conseiller municipal minoritaire,n'auront pas été du goût de l'élu d'opposition qui demandait alors des précisions sur “les biens de retour à hauteur de 4 235 000 euros”.
“Il s'agit de matériels payés par le Casino, notamment l'aménagement intérieur. A l'issue de la convention, ces aménagements intérieurs reviendront à la ville d'Agde” précise Gérard Millat.
Ayant perdu sa première mise, Fabrice Mur pensait alors se refaire en tentant un dernier coup de poker, “sur les frais de fonctionnement et l'entretien du bâtiment” qui selon lui, restent à la charge de la ville.
Gérard Millat sort alors son plus bel atout : “Monsieur Mur, la convention qui lie le Casino à la ville précise dans le chapitre “gros entretiens et réparations” : l'occupant effectuera régulièrement à ses frais les gros entretiens afin de maintenir les lieux en bon état”
La bonne affaire
” J'espère que vous vous réjouissez de la bonne affaire que l'on a faite !” lui rétorquera le maire en guise de conclusion, sûr d'avoir remporté le jackpot avec le nouveau positionnement du Casino en coeur de station !
A noter que le Casino Barrière emploie 64 personnes, équivalent temps complet
et participe au développement touristique de la commune à hauteur de 769 000 euros / an
dont 244 000 euros dédiés aux événements festifs