Meurtre d'Aurélie Vaquier, le Procureur livre les derniers détails de l'enquête
Ce vendredi après-midi, le Procureur de la République de Béziers a livré les derniers éléments de l’enquête concernant le meurtre d’Aurélie Vaquier.
Raphaël Balland a dans un premier temps rappelé les faits :
Le 23 février 2021, le parquet de Béziers ouvrait une enquête pour disparition inquiétante à la suite de l’audition par les gendarmes de Bédarieux du compagnon d’Aurélie VAQUIER affirmant qu’elle n’avait plus donné signe de vie depuis le 28 janvier 2021. Les premières investigations couplées avec les nombreuses recherches organisées par les proches d’Aurélie VAQUIER n’ont pas permis de la retrouver, ni de comprendre les causes de sa disparition.
Le 1er mars, le parquet saisissait une juge d’instruction de Béziers en visant de possibles faits d’enlèvement et séquestration. L’enquête était alors confiée à la section de recherches de Montpellier.
Le mercredi 7 avril, le magistrat instructeur ordonnait une nouvelle perquisition approfondie du domicile d’Aurélie VAQUIER à Bédarieux, en mobilisant d’importants moyens matériels et humains, afin d’examiner en particulier la structure même du bâtiment.
Le géoradar a révélé la présence d’un sarcophage bétonné
Il s’agit d’un vaste logement, au rez-de-chaussée d’un immeuble, sans jardin, composé d’une partie avec des pièces à vivre et d’une autre partie qui s’étend sur une grande surface. Cette surface était en cours de travaux pour aménager, semble-t-il, un local commercial.
Dans cette surface en travaux, les enquêteurs se sont notamment intéressés à une petite estrade en pierre et bois où le géoradar de l’IRCGN n’avait pas encore été utilisé. Cette petite estrade était recouverte de nombreux cartons contenant divers objets, eux-mêmes posés sur un matelas, puis une moquette recouvrant elle-même un parquet flottant avec deux épaisseurs. Et sous ce parquet flottant les enquêteurs ont alors découvert une sorte de sarcophage bétonné situé au centre de l’estrade. Les enquêteurs ont percé cette structure en béton. Elle était creuse et cela provoquait alors une forte réaction des chiens de recherche du groupe national d’investigation cynophile de la Gendarmerie nationale.
Dans la même matinée, les techniciens en investigation criminelle du groupement de gendarmerie de Montpellier, ont procédé à l’extraction minutieuse du corps d’une femme qui s’est terminée en milieu d’après-midi en présence d’un médecin légiste de l’institut médico-légal de Montpellier qui a pu procéder à un premier examen.
Une substitut du parquet de Béziers s’est également rendue sur place avec la juge d’instruction, qui se voyait alors saisie de faits de meurtre et non plus seulement d’enlèvement et séquestration.
Le compagnon d’Aurélie VAQUIER était présent sur les lieux au moment de cette perquisition. Il a été placé en garde à vue dès la découverte du corps.
L’autopsie n’a laissé place à aucun doute
L’autopsie du corps, réalisée le 8 avril par deux médecins légistes de l’institut médico-légal de Montpellier, a permis de confirmer qu’il s’agissait de manière quasi certaine du corps d’Aurélie VAQUIER, en raison notamment de la présence de :
- plusieurs tatouages très spécifiques, dont l’un sur un avant-bras reprenant le nom d’un précédent chat d’Aurélie VAQUIER, et l’autre dans le cou ;
- d’un piercing et de bijoux ;
- ainsi que de l’examen dentaire parfaitement concordant avec le dossier médical de son dentiste.
Une expertise génétique est toutefois en cours pour confirmer définitivement cette identité.
Comment Aurélie Vaquier a-t-elle trouvé la mort ?
S’agissant des causes de la mort, les deux médecins légistes n’ont pas pu les déterminer avec certitude. Ils ont toutefois proposé des hypothèses, restées secrètes afin de préserver la suite des investigations. En tout état de cause, aucune lésion visible n’est susceptible d’expliquer de manière évidente le décès. Sans pouvoir fixer précisément la date de la mort en raison de l’état du corps, les médecins estiment que le délai est compatible avec la date supposée de la disparition d’Aurélie VAQUIER. Des expertises plus approfondies sur les organes et en matière toxicologique tenteront de déterminer plus précisément les causes du décès.
Quel rôle a joué son compagnon ?
S’agissant du compagnon d’Aurélie VAQUIER, il a déclaré, tout au long de sa garde à vue, qu’il n’était pour rien dans le décès et la dissimulation du corps de cette femme. Il pense qu’Aurélie VAQUIER a été tuée par une autre personne qui l’aurait ensuite dissimulée à cet endroit.
Agé de 39 ans, il est marié avec une autre femme, mais une procédure de divorce était engagée à Bourg en Bresse. Ils ont ensemble deux enfants. Fin novembre 2020, il s’était installé avec Aurélie VAQUIER à Bédarieux après l’avoir rencontrée au cours de l’été précédent.
Concernant ses antécédents judiciaires, trois condamnations sont inscrites sur son casier judiciaire : une condamnation de 2007 à Marseille à trois mois d’emprisonnement avec sursis pour des infractions militaires et 2 condamnations en Suisse en 2017 et en 2019 pour des infractions routières et des vols.
Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité
Ce vendredi, il a été présenté au magistrat instructeur et a été mis en examen du chef de meurtre aggravé et placé en détention. La circonstance aggravante étant le lien de concubinage entre le mis en examen et la victime. Il s’agit d’un crime dont l’auteur encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Selon la loi, il bénéficie toujours du principe de la présomption d’innocence, tout au long de la procédure qui va se poursuivre.