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Cap d'Agde, Village Naturiste: La politique de l'autruche !

 CAP D’AGDE: Quartier naturiste : La politique de l’autruche par Florence DENESTEBE – Conseillère Municipale non…

 CAP D’AGDE: Quartier naturiste : La politique de l’autruche
par Florence DENESTEBE – Conseillère Municipale non inscrite de la Ville d’Agde


Le 20 Septembre dernier au Cap d’Agde, comme l’autorise le règlement intérieur du conseil municipal j’ai souhaité porter le débat sur un sujet sensible que de nombreux agathois m’avaient suggéré d’évoquer.

Leurs craintes étaient vives devant les dérives sexuelles d’une minorité d’individus très éloignés d’un libertinage conventionnel et plus encore de la réputation originelle du plus beau complexe naturiste Européen. Je demandais au député Maire de la ville d’Agde, sans aucune mise en cause personnelle,  d’alerter les autorités de sécurité publique sur l’existence d’un théâtre pornographique à ciel ouvert sur une partie du domaine public communal appelée « La Baie des Cochons ».

J’indiquais que le contenu des représentations permanentes  de ce cinéma de plein air était bien éloigné d’un libertinage mondain envers lequel je n’avais aucun a priori tant qu’il se déroulait à l’intérieur d’enceintes closes et à l’abri des regards d’une clientèle naturiste  familiale. Le développement de cet exhibitionnisme public est contraire à l’éthique naturiste et est préjudiciable en terme d’image car elle est aujourd’hui très largement relayée par les médias nationaux et internationaux qui présentent le Cap d’Agde comme une destination à connotation sexuelle à défaut de familiale

Mon propos était  d’alerter sur des dérives connues de tous en sollicitant des réponses pour que cessent ces actes répréhensibles dès lors qu’ils se déroulent sur le territoire public et maritime du domaine communal.  A tous les égards j’agissais avec responsabilité dans une mission d’élue confiée par un suffrage électif.

La réponse qui me fut donnée lors du conseil municipal, si elle éludait, voir déniait les faits,  cherchait à l’évidence à ménager un lobbying qui n’était pourtant pas visé par mon propos. En écho, la moitié de la salle a quitté les lieux !  Rien, mis à part la réponse du maire n’était préparé , c’est dire le mécontentement des agathois !

Les conseils, au sein de la majorité municipale de Gilles D’ETTORE d’un élu commerçant naturiste n’auront malheureusement pas été suffisamment éclairés de neutralité et d’indépendance pour que le député maire prenne en considération mon propos.

Mieux encore, les foudres de la vindicte municipale allait s’abattre sur votre serviteur pour  avoir évoqué un sujet que l’on voudrait tabou et qui n’aurait d’existence qu’au travers une propension exacerbée à faire parler de moi !
Pour un peu, en soulevant le voile sur ces dérives, j’allais passer pour une exhibitionniste !

En sa triple qualité de Maire, de député et d’ex représentant des forces de l’ordre Monsieur Gilles D’ETTORE aurait mieux fait de contrôler les excès se déroulant sur son territoire plutôt que de chercher à faire taire ceux qui les dénoncent !

Notre maire, habitué aux  dérapages textuels bien souvent incontrôlés lors des conseils municipaux semble préférer l’omerta lorsque l’on dénonce des faits qu’il a la charge de réprimer.

L’histoire n’a jamais démontré qu’en taisant les dérives elles se résolvaient par elle même ! Bien au contraire !

Mais au simple déni, notre magistrat a ajouté le double langage et la couardise !
Faute de n’avoir pu s’exercer au traditionnel mépris qui accompagne ses réponses à la minorité en raison de la forte présence de journalistes, notre magistrat a trouvé le courage républicain d’écrire un second texte publiée dans la presse locale,  différent du prononcé de sa réponse orale, plus agressif, destiné à une clientèle locale habituée à ses transgressions.  

Alors Non Monsieur le Maire votre appel au silence ne sera pas entendu !

Non Monsieur le maire je ne mettrai pas le voile sur des dérives qui ne font que salir notre renommée et desservent notre destination.

Vous n’aviez pas Monsieur le maire a vous sentir piégé par une question simple qui ne demandait que le rétablissement de la loi sur une partie du domaine public de la commune. Vous avez vu ,à tort, une condamnation d’établissements nocturnes qui ne sont pas concernés par mon propos tant qu’ils respectent les lois de notre République.

Mon propos n’était pas de mettre au banc de la société les libertins et encore moins les naturistes. Mon propos était de faire cesser les dérives et les excès qui les entourent tout en proposant aux médias nationaux des contredits aux amalgames médiatiques et télévisuels qui font depuis des mois la Une sur les orientations sexuelles extrêmes du quartier naturiste.

La présence à l’occasion de ce conseil municipal de quelques médias nationaux pouvait être une caisse de résonnance forte pour indiquer à une large clientèle que le Cap d’Agde était avant tout une destination familiale et que le village naturiste avait essentiellement pour philosophie un rapprochement avec la nature qui n’avait rien a voir avec le spectacle offert par la “Baie des cochons “…

C’est une occasion ratée dont vous porterez la responsabilité.

Le débat que vous avez refusé était légitimement porté au sein de la seule assemblée représentative de notre commune. Soyez certain qu’il se déroulera néanmoins.  Agde et son quartier naturiste ne manquent pas de copropriétaires, résidents acteurs économiques et élus responsables qui ne fuiront pas leurs responsabilités en appliquant comme vous la politique de l’autruche
Ensemble nous nous réunirons pour trouver une solution aux excès d’une minorité trop médiatiquement visible.

Faute d’avoir été entendue par le magistrat responsable que vous auriez du être, je m’adresserai, dés aujourd’hui, au ministre de l’Intérieur, Monsieur Brice HORTEFEUX et à Monsieur Claude BALLAND, Préfet de l’Hérault afin qu’ils puissent suppléer au manque d’intérêt qui aura été le vôtre.

Florence DENESTEBE

Conseillère municipale non inscrite de la Ville d’Agde
Contact : florence.denestebe@laposte.net Tel : 06 16 10 73 03


– Piéces jointes :  Ci dessous : 

– Retranscription intégrale de la  réponse écrite du maire d'Agde

– Vidéo du prononcé lde la réponse lors du Conseil Municipal


Réponse du Député Maire d’Agde à la question orale de Madame Florence DENESTEBEDettoreGilles


 

 

Madame la conseillère municipale,

Vous avez pris la responsabilité d'utiliser ce Conseil municipal, organisé au Cap d'Agde dans le cadre de la commémoration des 40 ans, pour déclencher une polémique autour du libertinage. Vous avez à cet effet ameuté la presse qui, comme toujours, est particulièrement friande de ce type de débat.

Vous souhaitez ainsi vous faire à bon compte de la publicité personnelle en mettant l'accent sur des aspects somme toute marginaux de notre destination. Je trouve cela déplorable et contraire à votre vocation d'élue, qui est de défendre l'intérêt général et en premier lieu l'image de notre cité. Ce que je fais pour ma part, chaque été, en m'opposant, souvent d'ailleurs avec difficultés, aux multiples tentatives de tournages au sein du Village Naturiste qui n'ont pour objectif que de faire dans le sensationnel.

Le libertinage est, comme vous le reconnaissez vous-même une pratique qui, en ce lieu, n'est pas nouvelle. Dès sa création, une forme de liberté sexuelle s'y exprimait. Nous étions dans les années 70 et l'époque s'y prêtait.

Depuis 20 ans, nous avons assisté, bien au-delà du Cap d'Agde, à l'émer2ence d'un véritable phénomène de société largement médiatisé et qui a trouvé avec Internet le support de son développement.

Ce phénomène est mondial, et ne constitue pas une spécificité agathoise. Il n'empêche que, dans les années 90, à la suite d'un certain nombre d'émissions de télévision, particulièrement celles de DECHAVANNE et d'ARDISSON, le Cap d'Agde fut associé abusivement au libertinage.

Ce constat, je l'ai fait dès 2001 au moment où j'ai commencé à exercer mes fonctions de Maire. Je l'ai fait en m'interrogeant naturellement sur le rôle que devait jouer sur ce sujet la collectivité que désormais je dirigeais. De cette réflexion, se sont dégagées deux priorités.

La première, à mes yeux la plus importante, concernait la protection de l'enfance et la deuxième la nécessité de faire évoluer notre image.

Pour ce qui concerne la protection de l'enfance, il ne s'agit pas en soi d'évoquer ici la question de la pédophilie, qui constitue un crime abject et auquel on ne peut répondre qu'à travers un appareil répressif défini au niveau de l'Etat. Je pensais plutôt à la nécessité de protéger les enfants qui pouvaient être amenés à assister accidentellement ou non à des scènes qui, vous me pardonnerez cet euphémisme, ne sont pas de leur âge. C'est pourquoi, j'ai considérablement accru la présence des forces de l'ordre afin de prévenir tout débordement sur l'espace public avec notamment la création de la brigade équestre. –

Et à cet égard, n'est-il pas préférable de voir se créer des établissements hôteliers qui annoncent la couleur et ne sont pas accessibles aux enfants plutôt que des résidences où la mixité des comportements peut engendrer de réelles difficultés de cohabitation ? Au demeurant, certains établissements contribuent à assainir l'espace public en canalisant certaines pratiques.

De manière plus générale, nous mettons en œuvre depuis quelques années un programme d'embellissement du Village Naturiste qui a pour ambition de lui redonner un cadre plus naturel. A cet effet, la question de la circulation au sein du Village, et notamment de l'usage de la voiture, ont fait l'objet d'études par les services, études qui ont abouti à l'élaboration d'un schéma d'aménagement qui met l'accent sur la piétonisation. Je pense qu'un mode de vie moins urbain est susceptible de faire évoluer les comportements et de nous permettre de revendiquer un naturisme moins connoté.

Le deuxième problème qui se posait à nous dès 2001 était celui de l'image. Comme le Cap d'Agde était devenu au fil du temps une véritable marque commerciale, il était facile de lui accoler artificiellement un certain nombre d'attributs que l'on considère tous ici comme peu représentatifs.

Les gens finissaient par connaître le Cap d'Agde pour des raisons somme toute secondaires. Il fallait donc communiquer sur l'essentiel c'est à dire sur le caractère exceptionnel du site sur lequel notre station a été aménagée.

Pour faire simple, réinscrire notre destination touristique au cœur de son histoire riche d'un terroir et d'un patrimoine plus que millénaire.

Notre communication touristique a relayé cette volonté politique en prenant en compte plus largement cette dimension. Ce fut le cas sur les différents supports qui ont décliné notre nouvelle identité de «Station Capitale», à travers une communication qui a été saluée au niveau national.

Nous avons par ailleurs créé des événements ou des activités susceptibles de faire évoluer l'idée que l'on peut se faire du Cap d'Agde.

La création des Hérault du Cinéma a eu aussi pour vocation de faire à nouveau venir au Cap d'Agde des personnalités des médias et ce, afin de leur faire découvrir la réalité de notre destination qui est bien différente de celle qu'ils imaginaient jusque-là.

Le développement du Golf auquel nous procédons aujourd’hui a pour ambition de faire de notre destination une destination golfique reconnue en France et en Europe.

Quand nous demandons à Francis GASQUET de reprendre les rênes du Tennis, c'est aussi pour assurer la promotion de notre identité sportive.Je pourrai ainsi multiplier les exemples.

Mais ce qui est le plus important structurellement, c'est de repositionner le Cap d'Agde au cœur d'un territoire élargi qui a une vocation éminemment touristique, bien que là encore trop faiblement identifiée.

Le Cap d'Agde, Sète, le Bassin de Thau, le Canal du Midi, un littoral exceptionnel, un arrière-pays magnifique… Voilà qui représente un territoire avec une identité propre au moins aussi attractif que le Bassin d'Arcachon mais qui est insuffisamment perçu  comme tel dans sa globalité.

Le projet de grande Agglomération, que je porte avec les élus de la Communauté d'Agglomération Hérault Méditerranée dont la création en 2003 a constitué une première étape, et avec un grand nombre d'élus de l'Est du Bassin de Thau dont le moindre n'est pas le maire de Sète, François COMMEINHES, s'inscrit totalement dans cette démarche.

En conclusion, un tourisme plus enraciné, mieux identifié au cœur d'un environnement remarquable, fort des très nombreux atouts qui en font comme le dit notre slogan une «Station Capitale», ce tourisme-là qui émerge peu à peu, sera à terme difficilement réductible à ses aspects les plus marginaux *

Il n'empêche, et je m'adresse tout particulièrement à vous Mme DENESTEBE, que nous avons tous au sein de ce Conseil municipal la responsabilité de ne pas nourrir auprès des médias une polémique stérile et qui dessert au final notre destination.

Gilles D'ETTORE, Maire d'Agde, député de l'Hérault.

 

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