A Lunel, un nouveau contrat de ville “pour accompagner la transformation des quartiers”

Le moment était solennel : le contrat “Engagements quartiers 2030” a été signé mercredi 30 octobre à Lunel. Il permet de cadrer les projets de réduction des inégalités et d’amélioration du cadre des vie des six années à venir, dans la continuité du précédent contrat qui couvrait la période 2015-2023. “Le Lunel d’aujourd’hui et le Lunel d’il y a vingt ans n’ont déjà plus rien à voir”, s’est félicité dans son discours François-Xavier Lauch, le préfet de l’Hérault.

L’objectif est de redorer le blason de cette ville qui pâtit encore de sa mauvaise image et d’un manque de dynamisme dans le centre, actuellement en pleine reconstruction. Ce contrat se concentre sur le quartier prioritaire de la ville (QPV), qui comprend une partie du centre-ville, les résidences de La Roquette, La Brèche, Les Abrivados et Bizet Chopin Berlioz – soit 6 200 habitants qui représentent un quart de la population de la ville.

Un QPV dans le viseur des autorités car près de 40% de la population a moins de trente ans et 1 500 ménages sont sous le seuil de pauvreté. “Dans l’Hérault, nous avons un taux de pauvreté très élevé de 20% et nous avons un taux de chômage plus élevé que la moyenne nationale. Ces données sont maximisées dans les QPV”, a rappelé M. Lauch. “Cet argent déversé dans les quartiers doit faire baisser le taux de chômage et le taux de pauvreté qui dépasse les 50% dans les QPV”, a continué le préfet qui a mis l’accent sur les activités économiques pour “lutter contre le poids de l’économie des stupéfiants“. 

Ce contrat de ville est donc essentiel “pour accompagner la transformation des quartiers et améliorer les qualités de vie des habitants”, a expliqué dans son discours Pierre Soujol, maire de Lunel et président de la communauté de l’agglomération. “Il vise à renforcer l’inclusion sociale, à dynamiser le tissu économique et à offrir un cadre de vie épanouissant à tous les habitants”, a continué l’édile. 

Ce contrat a été signé par l’État, la communauté d’agglomération, la ville de Lunel, la CAF, la région Occitanie, le département de l’Hérault, les bailleurs sociaux Altémed (anciennement ACM Habitat) et Hérault logement, et les acteurs locaux.

A l’intérieur, quatre grandes priorités ont été définies : d’abord l’emploi, l’entrepreneuriat, et l’insertion professionnelle, puis le cadre de vie et la sécurité publique, ensuite l’éducation et la jeunesse, et enfin l’accès aux droits à la santé et au lien social. Des grands axes complétés par des thématiques transversales comme la transition écologique, la participation des habitants, l’égalité femme-homme et la lutte contre les discriminations.

Anciennement compétence de la ville, désormais transférée à Lunel Agglo, ce contrat est le fruit d’un long travail de co-construction avec les populations locales, après avoir évalué le précédent contrat 2015-2023.

Trois soirées citoyennes ont par exemple été organisées en septembre 2023, pour recueillir leurs attentes et leurs préoccupations afin de trouver des solutions adaptées. “Définir collectivement des priorités communes permet de répondre aux véritables besoins du territoire”, s’est réjouit M. Soujol.

C’est ainsi que de nouveaux axes sont apparus, en comparaison du précédent contrat de ville. “Nous avons par exemple un axe santé, car le contexte n’est plus le même. Nous avons été durement touchés par la crise sanitaire liée au Covid19”, explique Olfa Lahidheb, responsable du service politique de la ville de Lunel Agglo. 

Maintenant que le contrat de ville a été signé, un appel à projet va être lancé le 4 novembre. Les associations ont jusqu’au 16 décembre pour déposer leurs projets qui répondent aux thématiques inscrites dans le contrat de ville. Un comité de validation se réunira le 6 mars 2025 pour désigner les lauréats. En 2024, tous partenaires confondus, 420 000 euros ont été déboursés pour le moment.