À Minerve, l'eau sculpte des arches monumentales
Perché sur un éperon rocheux, Minerve cache des secrets que seule l’eau, armée de milliers d’années d’érosion, a le pouvoir de déterrer.
À l’endroit où la rivière Cesse creuse ses gorges dans le calcaire, deux ponts naturels se dressent : l’un, long de 110 mètres, l’autre, immense, s’étendant sur 250 mètres. Pas besoin de guide pour les découvrir, car ces monuments géologiques sont là, devant vous, imposants.
L’eau grave son passage
Minerve, c’est d’abord l’histoire de deux rivières, la Cesse et le Briant, qui, pendant des millénaires, ont creusé des canyons profonds. Mais ce n’est qu’en rencontrant des couches de calcaire particulièrement tendres que l’eau a créé ces ponts. Quand les deux rivières, plus capricieuses que jamais, ont rencontré le réseau souterrain de la région, elles ont emprunté ces conduits naturels, coupant ainsi des méandres qui ne verront jamais le jour. Ces tunnels ne sont pas le fruit d’un hasard, mais l’œuvre d’une nature patiente, obsédée par la recherche du chemin le plus court.
Sous les voûtes de Minerve
Explorer les ponts de Minerve, c’est vivre un instant suspendu. Lorsque l’eau se retire, il est possible de marcher sous les arches, mais c’est lorsque la rivière est pleine que l’expérience prend une autre dimension. Le Grand Pont devient un gouffre humide long de 250 mètres, un tunnel de 30 mètres de hauteur où l’on doit se glisser, le sol parfois boueux, l’air frais chargé d’humidité. Le Petit Pont, plus intime avec ses 110 mètres, se révèle en marchant dans un lit de rivière desséché, là où l’eau surgit parfois brusquement des entrailles de la terre, à travers une exsurgence bruyante. Il est aussi possible de découvrir ces arches invisibles aux regards pressés autrement, à travers les sentiers escarpés qui serpentent le long des rives. Aucun panneau, aucune indication : tout est à découvrir.