Absentéisme, manque de places : la Chambre régionale des comptes audite les crèches de Montpellier
Un audit de la Chambre régionale des comptes met en lumière les difficultés rencontrées par la Ville de Montpellier dans la gestion des crèches municipales : absentéisme record et offre de places insuffisante freinent la continuité du service public.
La Chambre régionale des comptes (CRC) Occitanie a réalisé son premier audit flash, une procédure exceptionnelle permettant de contrôler en moins de quatre mois la gestion d’un sujet spécifique, en général lié à l’actualité, afin d’apporter des réponses rapides aux citoyens. Comparable à une instruction, cet audit impose à la mairie de fournir les documents requis et de se rendre disponible pour les magistrats. Pour cette première procédure, la CRC a choisi d’évaluer la situation des crèches municipales de Montpellier, mises sous pression au printemps 2024.
Une offre insuffisante pour une demande croissante
Avec seulement 4 414 places en crèches, dont 1 428 réparties dans 28 structures municipales, Montpellier présente un taux de couverture de 47 places pour 100 enfants de moins de trois ans, bien en dessous de la moyenne nationale de 59 places. La commune s’est engagée depuis 2021 dans un programme de création de 312 nouvelles places sur six ans, pour un investissement de 30 millions d’euros.
Cependant, cette initiative peine à suffire. “Les besoins demeurent largement supérieurs à l’offre existante”, souligne le rapport. En 2022, l’accueil des jeunes enfants représentait un coût net de plus de 13 millions d’euros pour la commune, avec un reste à charge moyen de 10 000 euros par place, soit un montant supérieur à la moyenne nationale.
L’absentéisme, un frein majeur
Le rapport met en évidence un absentéisme très élevé parmi les agents du pôle petite enfance : 43 jours d’absence par agent en moyenne, soit l’équivalent de 106 professionnels indisponibles. Cette situation affecte directement la continuité du service et coûte à la commune 5,8 millions d’euros pour les remplacements en 2022.
Un plan de prévention, adopté fin 2022, vise à réduire cet absentéisme en s’attaquant à ses causes multiples. Parmi les mesures : la prévention des accidents du travail, le renforcement de la formation continue et l’amélioration des conditions de travail. Bien que les premiers résultats soient encourageants, le niveau actuel d’absentéisme reste un obstacle significatif.
Des difficultés structurelles persistantes
Comme dans de nombreuses régions, Montpellier fait face à une pénurie de professionnels qualifiés en petite enfance. Cette situation s’explique notamment par la faible attractivité du métier et l’insuffisance des capacités de formation dans l’Hérault. En réponse, la commune a adopté des mesures incitatives, comme une revalorisation des indemnités des agents pour un coût annuel de 1,4 million d’euros, et le recrutement massif d’apprentis.