Patrimoine — Agde

Agde : connaissez-vous…l’histoire de l’Ephèbe d’Agde ?

L'aventure commence avec Jacky Fanjaud, membre du GRASPA, qui fait une découverte incroyable le 13 septembre 1964 lors de ses explorations aquatiques près des quais de l'Hérault...

Les eaux mystérieuses d’Agde

Une statue en bronze, étonnamment altérée par son séjour prolongé dans l’eau, se dévoile au milieu des flots. Malgré les dommages, elle captive immédiatement l’attention des chercheurs et des amateurs d’art du monde entier.

Surnommée l’Ephèbe, la statue est amputée de son bras droit, de ses pieds et de sa jambe gauche. Six mois plus tard, une véritable prouesse, digne d’un miracle permet de retrouver la jambe manquante à 300 mètres en aval du lieu de la première découverte. Les experts prennent rapidement conscience que cette sculpture a traversé les époques et les éléments, témoignant ainsi de son importance historique et artistique.

La ressemblance de la statue avec Alexandre le Grand, le célèbre roi macédonien, suscite également un vif intérêt parmi les spécialistes. Les traits du visage, le diadème royal qui orne sa tête et la présence de la chlamyde, un manteau militaire macédonien, conduisent certains à croire qu’il s’agit d’un portrait d’Alexandre le Grand lui-même. L’influence stylistique de Lysippe de Sicyone, le portraitiste de la famille royale de Macédoine, renforce cette hypothèse captivante. Malgré l’absence des mains sur la statue, il est possible d’imaginer qu’elles tenaient autrefois une lance macédonienne ou une épée, renforçant davantage l’idée d’une représentation d’Alexandre le Grand, le conquérant légendaire.

Redonner tout son éclat à un trésor perdu

Afin de restaurer cette œuvre précieuse, la statue est tout d’abord envoyée au laboratoire Borély de Marseille, où elle subit un premier nettoyage de surface grâce à une électrolyse. Par la suite, elle est transférée au laboratoire des musées de France à Paris, où des spécialistes étudient la meilleure méthode de restauration. En 1967, le laboratoire d’Archéologie du Métal (LAM) de Jarville-la-Malgrange est choisi pour relever ce défi colossal.

Aimé Thouvenin, un restaurateur talentueux, prend en charge la restauration de l’Ephèbe. Il renforce l’intérieur de la statue avec de la résine et de la fibre de verre, remet en place la jambe gauche manquante et applique une couche de Thermolux pour stabiliser la corrosion active. Après ces restaurations, la statue de l’Ephèbe est présentée dès 1967 au Louvre. Au fil des années, elle est déplacée à l’intérieur du musée, recevant les soins nécessaires pour préserver son état.

En 2010, le Centre de recherches et de restauration des Musées de France (C2RMF) s’engage dans la réinstallation du bras gauche de la statue, achevant ainsi les efforts de préservation et de restauration entrepris au fil des décennies.

Un musée nommé “l’Ephèbe”

L’Ephèbe joue un rôle crucial dans l’histoire de la ville d’Agde. Lors de sa découverte, André Malraux, alors ministre des affaires culturelles, promet que la statue reviendra à Agde une fois que la ville aura construit un musée répondant aux normes de conservation préventive et de sécurité.

Au début des années 80, la décision est prise de créer un musée dédié à l’archéologie sous-marine, qui ouvre ses portes au public en 1985. Résultat, en 1987, la statue de l’Ephèbe retrouve sa ville d’origine, et le musée est baptisé en son honneur.

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