Justice — l'Agglo Hérault Méditerranée

Agde : Gilles d’Ettore, corruptions, une histoire sans fin ?

Enquête judiciaire : trois nouveaux dirigeants mis en examen, l’ancien maire Gilles d’Ettore et une voyante sous contrôle judiciaire. En Agde, dans cette affaire, la corruption est-elle une histoire sans fin ?

Le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Béziers, Raphaël Balland, a communiqué jeudi 1er août sur les récentes évolutions d’une enquête devenue complexe et qui implique plusieurs figures de la sphère immobilière. Ces événements viennent s’inscrire dans le cadre d’une information judiciaire de grande envergure, dont les ramifications continuent de secouer le territoire de l’agglomération d’Agde.

Trois dirigeants sous contrôle judiciaire

À l’issue de 48 heures de garde à vue, trois dirigeants de société ont été mis en examen pour corruption active et abus de biens sociaux ou abus de confiance. Parmi eux, un apporteur d’affaires en matière immobilière et deux promoteurs immobiliers. Le magistrat instructeur a décidé de les placer sous contrôle judiciaire, avec des restrictions sévères qui témoignent de la gravité des charges qui pèsent contre eux. Ils se voient ainsi interdire de séjourner en Agde et de communiquer avec les autres protagonistes de l’affaire. De plus, ils doivent s’acquitter de cautionnements élevés : 7 500 € pour l’apporteur d’affaires et 15 000 € chacun pour les deux promoteurs.

Rappel : Gilles d’Ettore est en Dordogne, chez un ami

Le 26 juin 2024, l’ancien maire d’Agde a été remis en liberté par les magistrats instructeurs, une décision qui a suscité l’intérêt des Agathois compte tenu de son profil et de son implication présumée dans cette affaire. Malgré l’opposition du procureur de la République, qui avait requis le maintien en détention, la libération a été actée en raison de la démission de l’ancien maire de tous ses mandats électifs depuis le 31 mai 2024 et de la présentation d’un projet d’hébergement en dehors du département de l’Hérault.

Ce placement sous contrôle judiciaire a été assorti de nombreuses interdictions. L’ancien édile doit résider en Dordogne, chez un ami, et ne peut en aucun cas se rendre dans l’Hérault ou quitter le territoire national. Il lui est également « interdit d’entrer en contact avec une longue liste de personnes, comprenant des élus et des fonctionnaires de la mairie d’Agde, de la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée et du syndicat mixte du schéma de cohérence territoriale du Biterrois » précisait en juin dernier Raphaël Balland.

La voyante au centre de l’affaire réside à Strasbourg

L’affaire prend une tournure encore plus inhabituelle avec l’implication de la voyante Sophia Martinez, dont la détention provisoire a été au centre de débats judiciaires le 26 juin 2024. Lors de l’audience, le procureur a plaidé pour un placement sous contrôle judiciaire, avec pour condition une résidence éloignée du département de l’Hérault. Le 28 juin, le juge des libertés et de la détention a ordonné la libération de la voyante, mais sous des conditions strictes : interdiction de se rendre dans l’Hérault, obligation de résider à Strasbourg, et interdiction totale d’exercer toute activité en lien avec l’ésotérisme, les médecines douces ou alternatives.

Une affaire qui touche au monde de l’immobilier et de la politique

Les investigations menées par le service interdépartemental de la police judiciaire (SIPJ) de Montpellier se poursuivent sous l’autorité des magistrats instructeurs. Ces dernières semaines ont montré que l’affaire, qui touche à la fois au monde politique et à l’immobilier, est loin d’avoir révélé tous ses secrets. Selon les déclarations du procureur Raphaël Balland, ces investigations pourraient encore durer plusieurs mois, et laissent présager de nouvelles révélations et mises en examen. Une histoire qui est loin d’être terminée.

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