Agde : le gérant du camping La Tama rencontre les commerçants et revient sur sa décision de fermeture 

François Cros, un temps démoralisé par les procès de l’association Agathé bloquant le projet de modernisation du camping avait décidé de ne pas ouvrir cet été. Après avoir consulté le maire et les commerçants, il est finalement revenu sur sa décision et annonce aujourd’hui que le camping sera bien ouvert cette saison.

” De la discussion jaillit la lumière !” c’est un peu de ce doit penser le gérant de la société Cottage Parks qui a beaucoup consulté cette semaine. En premier lieu, c’est le maire d’Agde qui l’a encouragé à revoir sa position. «  Ce camping est un poumon économique pour le secteur, si nous avons choisi cet opérateur, c’est bien justement parce qu’il avait un projet de modernisation de ce camping, je refuse de le laisser à la traîne du tourisme moderne, il a besoin d’évoluer et surtout de redevenir attractif » affirme le premier magistrat de la ville.

Requinqué par ces propos, le gérant de la société Cottage Parks est allé ce matin à la rencontre des commerçants de la Tamarissière qui avait tous pris une douche froide à l’annonce de la fermeture du camping.

« Faire évoluer un camping en secteur protégé n’a pas l’air simple, mais ce monsieur est ambitieux et nous sommes derrière lui, nous l’encouragerons, car ce qui est bien pour le camping sera bien pour nous »  affirme le patron du bar de La Tama.

Au-delà des encouragements unanimes, les commerçants affirmaient ce matin ne pas avoir compris le sens de la démarche d’Agathé. Pour eux,  «  dans le tourisme actuel, soit on évolue avec son temps, soit on crève. Le combat d’Agathé va à l’encontre des enjeux touristiques d’aujourd’hui. Tous les campings du littoral français ont une piscine, ce n’est pas un drame que je sache » poursuit le buraliste.

Se montrant à nouveau combatif, François Cros a souhaité mieux expliquer son projet pour ce camping.

« Ce projet est avant tout passionnel, je suis tellement heureux de m’investir dans cette commune, où j’ai passé les plus beaux moments de ma vie. Le camping de la Tama est un joyau. Nous souhaitons qu’il devienne une référence en matière d’intégration environnementale et cette ambition n’est pas de la com, c’est du concret : nous avons remplacé des structures d’accueil en plastique et vieillissante par des chalets en bois. Au lieu de faire une piscine comme tous les campings de la région, nous optons pour un lagon sous forme d’une piscine naturelle, telle qu’elle est recommandée dans les règlements locaux d’urbanisme et approuvée par l’appréciation très stricte de l’architecte des Bâtiments de France. Je rappelle juste que cette piscine est sans béton, avec un traitement naturel aux UV. »

Et de poursuivre : « Je ne comprends pas l’opposition radicale de cette association, tous les campings et hôtels de la côte méditerranéenne ont nécessairement une piscine voire même plusieurs sur un camping aussi important que la Tama. Cet équipement est indispensable pour les enfants qui doivent pouvoir se baigner dans un espace sécurisé. Il est important aussi de garantir une baignade chaude surtout en juillet ou la tramontane balaye la plage. ».

Avant de revenir sur la polémique engagée suite à l’installation de 35 chalets en bois. « Je souhaite que tout le monde comprenne que ce qui a été installé est nécessaire pour l’avenir. Les chalets sont en bois naturels. Ils peuvent recevoir les personnes à mobilité réduite, sont montés sur pilotis et permettent la libre circulation de la faune voir même représenter un refuge pour nos petits animaux. Leur conception, là aussi, n’a aucune incidence sur l’imperméabilité du sol. Je comprends aussi tous les habitués qui veulent des vacances plus simples en tentes ou caravanes et là aussi, je les rassure, 80 % des emplacements du camping resteront nus.“

Fort de 3 500 sujets, la forêt de pins centenaires fait la richesse et tout le charme de ce camping. Mais le constat de l’Office National des Forêts sur l’état de santé de certains pins est alarmant.

« Les arbres sont attaqués, comme d’ailleurs au mont Saint Loup et au mont Saint Martin par une épidémie d’insectes scolytes qui a déjà condamné une centaine de sujets. Les services de l’agglo vont intervenir a plus vite afin d’assurer leur remplacement » précise Gilles d’Ettore.

De son coté, François Cros assure « avoir déjà tout mis en œuvre pour assurer un entretien sans faute de la forêt et veiller à ne pas modifier l’imperméabilité, mais aussi les caractéristiques du site qui répondent à l’étude paysagère qui nous a été imposée par les Bâtiments de France.»

Il insiste sur le côté écologique de sa démarche et souhaite engager un dialogue avec les habitants et les amoureux de la Tama. « J’invite toutes les personnes intéressées par le sujet à venir nous voir, afin de mieux comprendre notre philosophie et nos actions en matière environnementale.“

Selon lui, « le traitement des déchets sera en 2023 une référence dans la profession. C’est aussi le premier camping d’Agde à avoir reçu le Label Clé Verte qui s’articule sur plus de 70 critères en matière de protection environnementale. Nous avons également obtenu le label de la Ligue de Protection des Oiseaux qui protège toute la biodiversité du site. »

Sans langue de bois, François Cros répond également à la critique de la fermeture du site l’hiver : « Je suis conscient de ce que représente la Tama pour les agathois. Je suis vraiment désolé d’avoir limité le bois l’hiver durant les travaux. Mais il restera ouvert, peut-être un peu organisé, mais personnellement, je suis persuadé qu’on peut même y associer des loisirs en hiver. Dans les cartons du chef d’entreprise, la création d’une ferme éducative qui sera ouverte toute l’année et qui recevra visiteurs et écoliers.“

Avant de conclure : « J’appelle tout le monde au dialogue, à l’apaisement afin d’éviter tout malentendu sur le devenir de la Tama. J’ai rencontré à nouveau les commerçants, qui eux aussi me demandent de ne pas être pris en otage dans le même piège dans lequel, des fois, j’ai le sentiment d’être tombé. Je leur demande de s’associer à la réhabilitation du site et de m’aider à apaiser tous les acteurs et usagers qui viennent sur place et peuvent, par incompréhension, mal comprendre notre démarche. Aujourd’hui, après avoir dialogué avec le maire et les forces vives de la Tama, je suis convaincu que nous avançons dans la bonne voie et que nous y arriverons pour les agathois, l’économie locale et les vacanciers. Nous avons besoin de toute notre énergie pour mener à bien notre mission. Les batailles d’avocats, d’expertises, constats et communiqués de presse ne font pas partie de notre quotidien. Nous sommes aujourd’hui occupés à ouvrir nos campings avec les services et prestations qu’attendent les touristes. »