AGDE - Les fouilles archéologiques du site de la Motte se poursuivent !
La campagne annuelle de fouille archéologique du site de la Motte (Agde) vient de…
La campagne annuelle de fouille archéologique du site de la Motte (Agde) vient de débuter pour 3 semaines dans le fleuve Hérault.
L’équipe d’archéologues plongeurs dirigée par Thibault Lachenal et Jean Gascó du CNRS (équipe montpelliéraine Archéologie des sociétés méditerranéennes) réunit au sein de l’association agathoise IBIS des professionnels et des amateurs qualifiés.
Plusieurs étudiants des universités de Montpellier et de Toulouse participent à l’opération. Le site découvert par Christian Tourrette et Philippe Moyat dans les années 2000 (IBIS) est un petit habitat de la fin de l’âge du Bronze installé en bordure d’une lagune alors très étendue. Le niveau marin étant il y a environ 3000 ans plus bas que l’actuel la côte agathoise était alors festonnée de plans d’eau palustres. Le fleuve s’étalait en plusieurs chenaux d’un grand delta. Cet espace venait d’être investi par de petites fermes de quelques bâtiments en bois. Pour combattre la remontée des eaux en hiver et les crues intempestives du fleuve les paysans de l’âge du Bronze avaient aménagé des plateformes en les bordant de pieux plantés et de fagots de branchages. Ils nivelaient les sols en étalant leurs déchets et des fumiers de litières ou en apportant des blocs de basalte. Ce sont ainsi plus de 400 pieux plantés au fond du fleuve, à près de 6 m de profondeur, qui permettent depuis quelques années de dresser le plan de ce hameau, les uns livrant des plans de maisons rectangulaires, les autres des alignements de berges renforcées. Ces agriculteurs et éleveurs pratiquaient la chasse et la pêche, comme le ramassage des coquillages, en exploitant toutes les ressources du milieu littoral. De nombreux spécialistes de l’environnement protohistorique (CNRS, Université) analysent chaque année les informations réunies par les plongeurs : bois, graines, insectes, sédiments, etc. permettent de dater et de restituer le cadre de vie de ces paysans. Les vestiges abandonnés dans les couches archéologiques superposées, lentement étudiées, couvrent près de 800 ans d’occupations successives. Ce sont des fragments de céramiques, des restes de faunes, mais aussi des végétaux brûlés ou non qui sont conservés dans l’eau. L’opération pour ce site exceptionnel dans le sud de la France est financée par le ministère de la culture avec l’aide du Département, de la Communauté d’agglomération et de la ville d’Agde très concernées par cette mise en valeur de leur plus ancien patrimoine.
Les données recueillies qui font l’objet de publications scientifiques régulières seront mises en valeur en octobre 2017 lors d’un colloque international qui se tiendra à Agde. L’équipe de la Motte en est l’une des initiatrices. Le musée de l’Ephèbe présentera à cette occasion des pièces inédites qui compléteront les vitrines consacrées à la riche parure de bijoux de bronze découverte en 2004 sur le même site. Celle-ci datée de la transition de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer marquait peut-être en un geste symbolique de don l’abandon du hameau après son occupation durant plusieurs générations de paysans.
Du 6 au 24 février 2017