Agde : nouvel épisode judiciaire dans une affaire de corruption impliquant le maire Gilles d'Ettore
Le dossier, loin d'être clôturé, s'est récemment enrichi de la mise en examen ce vendredi, de deux personnalités du monde économique local : les dirigeants d'une grande surface agathoise, un père et son fils, selon des sources proches du dossier.
Ces derniers, après 48 heures de garde à vue et une perquisition au sein de leur entreprise, ont été officiellement accusés de corruption, d’abus de biens sociaux et d’abus de confiance par le juge d’instruction de Béziers. Le magistrat instructeur les a soumis à un contrôle judiciaire, comprenant le versement d’une caution de 12 500 € chacun, la restitution de leur passeport, et l’interdiction de communiquer avec plusieurs personnes. Les investigations, menées par la brigade de la criminalité financière de Montpellier, se poursuivent activement depuis l’incarcération de Gilles d’Ettore et de la voyante Sophia Martinez, tous deux au cœur du scandale.
Rappel : au départ de l’affaire, une transaction financière douteuse, le financement d’une véranda chez Sophia Martinez. Financement, attribué en partie à Eiffage-Routes pour un montant de 45.000 euros, et avec semble-t-il un complément d’environ 5.000 euros pris en charge par les deux entrepreneurs agathois, selon plusieurs sources. Les mis en examen ont reconnu avoir acquitté cette somme restante.
Les enquêteurs s’interrogent notamment sur la possibilité d’une contrepartie occulte liée à un projet d’extension de la grande surface des accusés, un projet initialement approuvé puis finalement stoppé malgré le soutien de Gilles d’Ettore.
Parallèlement, l’enquête s’étend à d’autres aspects de la vie de Sophia Martinez, notamment le financement de son mariage, une cérémonie dont le coût avoisinerait les 80.000 euros.
Gilles d’Ettore avait été placé en garde à vue le 19 mars, et il est toujours incarcéré à la prison de Béziers depuis le 21 mars 2024. L’enquête de l’affaire du maire d’Agde n’en est qu’à ses débuts, comme l’expliquait le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Béziers qui avait requis, le 5 janvier 2024, l’ouverture d’une information judiciaire contre X, avec pour esprit, la lutte contre la corruption et le détournement de fonds publics. Il parlait alors d’une quarantaine de personnes impliquées. L’enquête se poursuit.