Agde / Vias : le principal suspect dans l'affaire de la femme décapitée mis en examen
"Il fallait agir vite", voici les premiers mots de la conférence de presse du procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, tenue samedi 16 octobre en fin d'après midi. Il était accompagné de Sophie Thomas, commissaire divisionnaire de la DTPJ de Montpellier qui a mené les investigations dès la découverte de la victime.
Le parquet de Béziers a requis ce samedi 16 octobre après-midi l’ouverture d’une information judiciaire du chef d’assassinat et de vol dans un local d’habitation. À l’issue de sa garde à vue, Monsieur MOULIN a été présenté à un magistrat instructeur du tribunal judiciaire de Béziers et mis en examen pour ce crime et ce délit. Raphaël Balland précise “conformément aux réquisitions de mon parquet et à la demande du magistrat instructeur, il a été placé il y a quelques instants en détention provisoire. Les investigations de la DTPJ vont donc désormais se poursuivre sous l’autorité de ce magistrat instructeur.“
Des investigations particulièrement rapides
Les faits commis sont d’une “rare violence” et afin de “protéger la population le plus rapidement possible en empêchant que l’auteur de tels faits ne puisse recommencer, nous avons mobilisé immédiatement des moyens considérables. […] Il fallait également agir très vite pour tenter d’appréhender l’auteur de ces faits pour éviter qu’il ne prenne la fuite en apprenant par les médias et les réseaux sociaux que les enquêteurs avaient découverts de nombreux éléments d’identification” introduit le procureur. Mme Sophie Thomas précise les moyens qui ont été mis en œuvre pour identifier rapidement le principal suspect : “pour nous, il s’agissait d’une enquête hors normes. Sur les 3 jours qui viennent de s’écouler, nous avons progressivement mobilisé 50 enquêteurs et la police scientifique. Pendant plus de 15H, ils ont effectué des constatations sur les lieux des faits, au domicile de la victime. Ils ont réalisé de nombreuses auditions et enquêtes de voisinage. Les multiples investigations nous ont permis au fil des heures d’établir des faisceaux d’indices qui nous ont permis d’identifier et d’interpeller le suspect moins de 24H après le début de notre enquête.“
Les éléments d’identification
Le suspect continuait jusqu’à hier d’affirmer ‘ne pas se souvenir’. Mais de nombreux éléments le mettent gravement en cause comme le détaille le procureur:
- Les vidéos chez la victime montrent un homme qui correspond à son apparence physique et qui porte un masque chirurgical, des gants en latex et un grand couteau ;
- L’expertise effectuée en urgence par le laboratoire de police scientifique de Marseille (SNPS) a permis de mettre en évidence l’ADN de la victime mélangé à l’ADN de Monsieur MOULUN sur les gants en latex ensanglantés qui avaient été retrouvés sur les lieux du crime ;
- L’ADN de la victime a été également retrouvé dans des traces de sang prélevées sur des chaussures découvertes lors de la perquisition chez M. MOULUN, chaussures similaires à celles portées par l’homme visible sur les vidéos ;
- Des sacs de courses et des victuailles qui correspondent aux achats effectués par la victime la journée du crime, ont été retrouvés chez M. MOULUN ;
- La présence du véhicule de M. MOULIN a été enregistrée par la vidéosurveillance de la ville à proximité immédiate du domicile de la victime et dans la période présumée des faits.
La suite
Comme le souligne le procureur, “de très nombreuses investigations doivent être encore menées, notamment concernant la personnalité de Monsieur MOULIN qui devra faire l’objet en particulier d’expertises psychiatriques et psychologiques, afin de se prononcer notamment sur le discernement du mis en examen au moment des faits. Il sera également probablement ordonné par le magistrat instructeur des expertises médicales concernant la réalité et les conséquences des troubles neurologiques et de mémoire invoqués par Monsieur MOULUN.”
Revoir la conférence de presse : https://fb.watch/8HypCVuK_F/
Lire notre précédent article : https://www.herault-tribune.com/articles/agde-vias-lassassin-presume-de-la-vielle-dame-aurait-pu-agir-par-vengeance/