Société — Département Hérault

Agriculteurs en colère, acte II : le bras de fer avec l'Etat se poursuit

Ce lundi 18 novembre, débute le deuxième acte d’une contestation qui dure désormais. Les agriculteurs de l’Hérault ont décidé de passer à l’action.

Je suis en colère parce que je n’arrive pas à vivre de mon métier”, explique un oléiculteur venu manifester. Ce matin à Montpellier, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant la préfecture pour interpeller l’État. Derrière les panneaux des villes, accrochés aux grilles de la préfecture, se dissimule une frustration accumulée au fil des années.

Cette réaction, alimentée par des mesures qu’ils jugent menaçant leurs marges et leur survie économique, était selon eux inévitable. “Il n’est pas question d’importer une agriculture qu’on ne veut pas“, a dénoncé Cédric Saur, le secrétaire général de la FDSEA, à propos du Mercosur, principal motif de protestation ce lundi 18 novembre.

La question du traité UE-Mercosur revient inlassablement : pour les manifestants, cette politique européenne fragilise l’agriculture locale au profit des grands producteurs étrangers. En toile de fond, une revendication fondamentale : des revenus décents. “L’année prochaine, je ne me sors aucun salaire, rien. Zéro.”, explique une agricultrice venue pour l’occasion.

La mobilisation se maintient

Dix mois après une crise qui a profondément secoué le secteur, les agriculteurs sont exaspérés. Ils estiment que le gouvernement n’a pas honoré ses promesses de soutien face à la crise agricole. Sur le parvis de la préfecture, François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault, est venu au contact des manifestants. “J’ai compris que vous en aviez assez de vivre des aides de l’Etat”, s’est-il exclamé devant la foule.

C’est dans les rues de l’Ecusson que les agriculteurs ont poursuivi leur mobilisation. Arrivés sur la place de la Comédie, ils en ont profité pour faire une action symbolique, bâchant la célèbre statue des Trois Grâces en signe de protestation. “J’ai peur que l’action d’aujourd’hui ne fasse pas grand chose”, doute une manifestante.

Et les agriculteurs de l’Hérault ne comptent pas s’arrêter là. Après avoir décoré les grilles de la préfecture, leur prochain acte s’annonce spectaculaire : un blocage de la frontière franco-espagnole, au péage du Boulou, sur l’A9. Ce blocage est prévu pour demain, mardi 19 novembre.

Dernière mise à jour 17:17

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