Agriculteurs en difficulté : la ministre annonce des aides de trésorerie depuis l'Aude
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a annoncé, mardi 5 novembre, à Fabrezan, dans l'Aude, l'intention du gouvernement de proposer deux outils de soutien à la trésorerie des agriculteurs les plus en difficulté, répondant ainsi à une demande forte de l'alliance syndicale majoritaire FNSEA /Jeunes agriculteurs (JA).
Le premier est “un prêt à court terme pour des difficultés conjoncturelles”, pour lequel l’Etat négocie actuellement avec le secteur bancaire un taux réduit, “entre 1,5 et 2%”, a détaillé la ministre à la presse après une rencontre avec des représentants de la filière viticole audoise, au deuxième jour d’un déplacement en Occitanie, mardi 5 novembre.
Les agriculteurs dont les difficultés “mettent en péril la pérennité même de l’exploitation” pourront, s’ils souhaitent restructurer leur dette afin de la rendre plus soutenable, bénéficier d’un deuxième type de prêt “à plus long terme, 5 à 7 ans”, et garanti par l’Etat à hauteur de 50%, à-elle précisée.
“Cela signifie que si l’agriculteur fait faillite et se trouve dans l’incapacité de rembourser son prêt, alors l’Etat rembourse 50% de ce prêt”, a par ailleurs précisé le ministère de l’Agriculture à l’AFP.
Annie Genevard a également déclaré dans l’Aude que l’Etat augmentait de 20 millions d’euros, passant à 50 millions, l’enveloppe permettant d’exonérer, sous conditions, les “agriculteurs les plus en difficulté” d’une partie de leurs cotisations sociales personnelles pour l’année 2024.
Frédéric Rouanet, président du syndicat audois des vignerons, a accueilli avec réserves ces annonces, se méfiant d’un éventuel “effet d’annonce”.
Création de retenues collinaires ou de réseaux d’irrigation
Lors d’une seconde étape à Castelnau-d’Aude, Annie Genevard a également dévoilé la liste des projets qui bénéficieront d’une aide au titre du fonds hydraulique agricole, doté de 20 millions d’euros.
Au nombre de 48 dans toute la France, dont 14 en Occitanie, ces projets visent à “sécuriser l’accès à l’eau des exploitations dans des conditions durables et respectueuses de la ressource en eau”, précise le ministère dans un communiqué.
Ils incluent notamment la création de retenues collinaires ou de réseaux d’irrigation, et la rénovation d’infrastructures hydrauliques diverses. Un seul projet est destiné à de la réutilisation d’eaux usées, à Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).
“Absolument hostile” à la conclusions de l’accord UE-Mercosur
Interrogée à propos de la tribune signée lundi par plus de 200 députés français, de gauche comme de droite, appelant le gouvernement à bloquer la conclusion de l’accord de libre-échange attendu entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, la ministre s’est dit “absolument et fondamentalement hostile” à ce projet d’accord.
“Les productions qui vont nous apporter les pays du Mercosur vont déstabiliser en profondeur nos propres productions”, a-t-elle déclaré, assurant que “l’agriculture ne (pouvait) pas être la variable d’ajustement de tous les accords internationaux que l’Europe conclut”.
La ministre (LR) de l’Agriculture effectuait lundi et mardi son deuxième déplacement en Occitanie après un passage dans les Pyrénées-Orientales mi-octobre, tandis que se profile un nouvel épisode d’actions d’agriculteurs en colère à partir du 15 novembre .