Allocution d'Emmanuel Macron entre crise sanitaire, réforme des retraites et chômage
Le Covid, le chômage, les retraites, la sécurité et le nucléaire ont été au menu de l'allocution d'Emmanuel Macron suivie par près de 20 millions de téléspectateurs contre 37 millions au plus fort de la crise sanitaire.
Le chef de l’Etat Emmanuel Macron s’est adressé aux Français mardi 9 novembre à 20 heures, quatre mois après sa précédente allocution. Le président a surtout annoncé une série de mesures relatives à la gestion de la crise sanitaire. Les thèmes du travail, des retraites, de la sécurité et du climat ont complété sa neuvième intervention depuis la crise du Covid-19 en mars 2020.
La crainte d’une 5e vague
“Il nous faudra vivre avec le virus et ses variants jusqu’à ce que la population mondiale dans son ensemble soit immunisée” a prédit Emmanuel Macron, ne laissant aucun doute sur la stratégie de lutte contre le Covid du gouvernement. En une semaine, la hausse du taux d’incidence a atteint 40 %. Une recrudescence du nombre de cas qui impose une stratégie vaccinale plus inclusive. Les personnes de 50 à 64 ans seront les cibles d’une campagne de rappel prévue en décembre. Le chef de l’Etat s’est en effet appuyé sur le constat que “83 % des personnes en réanimation ont plus de 50 ans”.
Les personnes de plus de 65 ans et celles atteintes de comorbidités vont devoir se plier à de nouvelles conditions pour continuer à bénéficier du pass sanitaire. Elles auront jusqu’au 15 décembre pour recevoir une dose de rappel et obtenir leur sésame. Le président a rappelé que le public éligible à une revaccination, dont les soignants, représente 7,7 millions de personnes. Or à ce jour, seuls 3,4 millions d’entre eux y ont eu recours.
Enfin, les 6 millions de Français non vaccinés ont été pointés du doigt par le chef de l’Etat, qui leur a lancé un nouvel “appel à l’esprit de responsabilité”.
Le paradoxe du chômage
A l’issue du discours, les partenaires sociaux se sont offusqués de l’annonce d’Emmanuel Macron selon laquelle : “les demandeurs d’emplois qui ne démontreront pas une recherche active verront leurs allocations suspendues”. Le président a pris cette décision au regard de la pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs de la restauration, du BTP, de l’industrie et de l’artisanat, qui, selon lui, devrait être comblée par les nombreux demandeurs d’emploi.
Report de la réforme des retraites
Face aux inquiétudes provoquées par la situation sanitaire actuelle et devant la grogne des partenaires sociaux, Emmanuel Macron estime que “les conditions ne sont pas réunies” pour mener à bien son projet de réforme des retraites. Celui-ci doit s’appuyer sur l’idée d’un “système universel à points” qui devrait garantir une répartition “plus juste”. Si elle voit le jour, cette réforme soulèvera les questions sensibles de l’âge légal de départ à la retraite et de l’allongement de la durée de cotisation.
La sécurité par les chiffres
Le président s’est félicité des engagements tenus par le gouvernement en matière de sécurité. Il a rappelé l’augmentation “inédite” du budget de la justice et l’embauche de 10 000 gendarmes et policiers supplémentaires. Il a aussi félicité les services qui ont permis de déjouer 36 attentats terroristes. Le chef de l’Etat a fait part de sa détermination face à une “violence, de retour dans toutes les sociétés occidentales” selon lui.
Le nucléaire avant le renouvelable
La neutralité carbone pour 2050 passera par une renucléarisation de la France, estime le chef de l’Etat. Choix qui doit “garantir l’indépendance énergétique“ du pays, selon lui. C’est pourquoi il préconise de relancer la construction de réacteurs nucléaires. Une option déjà ébauchée en octobre dernier lorsqu’il avait fait allusion au développement de petits réacteurs modulaires, sans toutefois évoquer leur destination. La politique environnementale en faveur du nucléaire semble prendre le pas sur celle du développement des énergies renouvelables.