Aniane : Fabien Boitard, tête d’affiche de la peinture figurative
L’artiste Fabien Boitard sera présenté à Art Montpellier par la galerie Sophie Julien. Maître de la peinture figurative, sa technique de polyfacture lui vaut aujourd’hui une renommée nationale.
C’est au bout d’un petit chemin, à Aniane, que Fabien Boitard a installé son logement et son atelier. Au cœur de la nature, au calme, il peint des Grimaces, des Puissants cravatés, des dragons. Chaque série se distingue de la précédente par le thème abordé mais aussi dans le geste. “J’ai longtemps eu l’exigence de ne pas m’inscrire dans telle ou telle idéologie esthétique particulière pour, je pensais, échapper au style, confie le peintre. Mais je me suis aperçu que l’on finit par me reconnaître.” Car aujourd’hui, Fabien Boitard est célèbre, dans le département mais aussi en France puisqu’il est exposé dans de nombreuses galeries de renom.
Après avoir étudié aux Beaux-Arts de Bourges, d’où il est sorti avec les félicitations du jury en 1999, l’artiste a choisi de s’installer “loin de Paris, loin du bruit et des injonctions de quoi peindre”. Il s’installe dans l’Hérault et continue à représenter le visible avec sa peinture figurative qui “pose la question de comment figurer aujourd’hui, de la manière dont on intervient sur l’image. Je peins avec une palette d’intentions plutôt qu’avec une palette de couleurs.”
“Peindre est un pouvoir”
Sa méthode est basée sur la polyfacture : flou, net, couleur, non couleur, le jeté, le posé, l’effacé, etc.. “J’essaie de composer avec différentes façons de poser la peinture sur la toile mais c’est aussi dans la façon dont on conceptualise.Toutes les séries que je peins sont très différentes. C’est ma façon de faire chier le marché. C’est ma liberté de me déplacer très vite et très loin.” Engagé politiquement, l’artiste confie que “peindre est un pouvoir”. Ses Grimaçes, par exemple, sont une réaction “à la violente répression des Gilets Jaunes, qui a laissé des personnes défigurées, énucléées. J’ai fait environ 50 Grimaces, autant de portraits de citoyens blessés par l’Etat.”
Avant cette série, il avait peint les Puissants, des commanditaires cravatés (la toile est “déchirée” de manière maîtrisée par l’artiste, NDLR). “C’est la figure du puissant que je cravate pour en faire une vanité. Ce n’est pas facile de faire ce geste quand on a pris le temps de bien faire, mais c’est un acte irrévérencieux, un acte de résistance.”
“Son travail va prendre de la valeur, ça ne fait aucun doute”
Sur la foire d’Art Montpellier, c’est la galeriste Sophie Julien, aujourd’hui installée dans le Tarn, qui présentera Fabien Boitard sur le stand A05. “J’en suis très fière car je suis une fan inconditionnelle. J’ai commencé à le collectionner en 2015, alors qu’on ne travaillait pas ensemble. On est face à un artiste qui, dans sa volonté figurative, un dialogue quantique avec le regardant, un dialogue ouvert. Pour moi, avec Fabien Boitard, on est sur le marché de l’investissement : son travail va prendre de la valeur, pour moi ça ne fait aucun doute.” Plusieurs toiles seront exposées et d’autres seront présentes sur site pour d’éventuels acheteurs.
Art Montpellier, selon Sophie Julien, est un évènement incontournable. “C’est notre vitrine régionale. J’ai fait toutes les éditions, c’est une foire très intéressante que les Montpelliérains s’approprient de plus en plus et qui se font plaisir, quel que soit leur budget.” Pour Fabien Boitard, ses toiles, qui sont “des objets pensants”, redeviennent “des objets marchands” dans les conditions de la foire. C’est une donnée à prendre en compte et ça fait partie du métier.”