Appel à des "ratonnades" : l'ancienne candidate zemmouriste Florence Médina condamnée à de la prison avec sursis
L'ancienne candidate aux législatives de 2022 du parti d'Eric Zemmour, Florence Médina, jugée pour avoir appelé à des "ratonnades" après la mort en novembre 2023 de Thomas, un lycéen poignardé lors d'un bal à Crépol (Drôme), a été condamnée jeudi 21 novembre à quatre mois de prison avec sursis.
Quelques jours après la mort du jeune homme, dans un climat tendu en France, Florence Médina, 52 ans, candidate Reconquête ! à Montpellier aux législatives de 2022, avait publié sur Facebook des propositions qui lui ont valu d’être renvoyée devant le tribunal correctionnel pour “provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion”.
“Racailles” et “ratonnades”
Sur sa page, elle avait notamment affirmé : “Thomas a été assassiné par des racailles de quartier, des wesh wesh qui n’ont pas accepté les règles, celles d’être refoulées à une soirée à laquelle ils n’étaient pas invités (. ..) Si c’est la guerre que les racailles veulent ils vont l’avoir”.
“Dans les années 80, il existait des ratonnades – au risque de choquer on peut recommencer, mais nous ne laisserons pas nos enfants se faire assassiner lâchement par des racailles en surnombre et armés”, avait ajouté Mme Medina, qui n’est plus membre du parti d’extrême droite.
À l’audience du 13 novembre, elle a affirmé ne pas percevoir de connotation raciste au terme «ratonnade », synonyme pour elle de rixe ou de vengeance, alors que, lui a rappelé la présidente du tribunal, l’Académie française précise qu’il désignait, pendant la guerre d’Algérie, “les actions de représailles menées contre des Maghrébins” et désigne aujourd’hui “un acte de violence collective dirigé contre certaines minorités”.
“Vos propos sont haineux”
“On peut comprendre l’indignation quand un jeune de 16 ans se fait poignarder, mais la justice travaille, elle ne discrimine pas. Vos propos sont haineux. Vous faites référence aux races”, lui avait rétorqué le procureur, Alain Octuvon-Bazile.
Florence Médina a ainsi été condamnée, jeudi 21 novembre, à quatre mois de prison avec sursis. La condamnation est assortie de l’obligation d’effectuer une étape de citoyenneté sous peine d’une amende de 2 000 euros, et de trois ans d’inéligibilité.