Auchan : 25 postes supprimés dans l'Hérault, "une honte", selon le syndicat FO
Avec près de 2400 postes menacés par le plan social d’Auchan, dont 25 dans l’Hérault, la tension monte pour les syndicats héraultais qui s’inquiètent pour les salariés de la société. Explication.
“On ne peut pas dire qu’on était choqué, parce qu’on savait que l’entreprise allait mal, explique Quentin Leclerc, le délégué syndical central à Force ouvrière. Pour le syndicat Force Ouvrière, c’est honteux. Parce que c’est le résultat de cette valse de direction nationale qu’on a eu ces dernières années avec des visions différentes de projets qui n’ont pas abouti et pour lesquels on a dépensé des millions”, soupire-t-il.
Alors que des CSE (comités sociaux économiques) extraordinaires s’organisent dans l’Hérault à l’annonce de la direction d’Auchan le 5 novembre d’un nouveau plan social, la tension s’accentue du côté des salariés. Le plan de la société Auchan implique la fermeture d’une dizaine d’hypermarchés et la suppression de 2389 postes, soit 5% des 54 000 collaborateurs de la société, d’où l’inquiétude de ces derniers. À l’origine causée par une mise en difficulté de la société, ce nouveau plan a vocation à mettre en place une nouvelle stratégie par la direction pour un retour à la croissance de la société qui a subi depuis 2012 “une baisse de fréquentation et de ses résultats” explique Auchan. Un plan en trois axes est prévue : d’abord, améliorer l’expérience client, ensuite revenir à un positionnement prix plus attractif et enfin inventer de nouveaux modèles de magasins. Un déficit dû, selon Quentin Leclerc, a : “Des erreurs stratégiques énormes, comme l’augmentation des caisses automatiques qui a fait exploser le vol en magasin, les marques inconnues et les nouveaux modèles d’organisation”. Pour l’instant, aucun magasin héraultais ne devrait fermer.
Auchan : licenciement et suppression de postes
Dans l’Hérault, 25 postes sont concernés par les licenciements, dont 9 à Béziers, 8 à Sète et 8 à Pérols. “Sur Pérols, un responsable commerce, un RPPMS (Responsable Planification et Pilotage de la Masse Salariale) et tous les postes de conseillers en vente électronique devraient être supprimés. On est très inquiet pour les conseillers, puisque c’est une population qui était fermée à l’embauche depuis des années, donc une population vieillissante avec de l’ancienneté. Ici, il ne doit pas y en avoir un qui a moins de 50 ans. Et au-delà de ça, si on leur propose du reclassement en mise en rayon à 4h du matin, ce n’est plus du tout la même chose que conseiller des clients”, explique le délégué syndical.
Ces suppressions sont accompagnées d’une seconde mesure. Les supermarchés verront leur surface réduite en moyenne de 25%. L’hypermarché de Pérols, lui, subira une “réduction de 35% de sa surface, ce qui correspond à environ 4500 m² environ”, indique Quentin Leclerc. Le calendrier exact des suppressions de postes sera communiqué le 16 novembre. “Je suis presque certain qu’il y aura des moments sociaux, que ça soit intersyndical ou non, que ça soit local ou national”, conclut le délégué syndical.