Bassin de Thau : le Syndicat Mixte du Bassin de Thau met en avant les communes et leurs initiatives
Fin juin, le comité Syndical du SMBT s’est réuni à Gigean. L’occasion, en plus de la sortie du rapport d’activités, de mettre en avant les initiatives mises en place dans diverses communes.
Toutes les communes se sont engagées pour réaliser des économies d’énergies, notamment en luttant contre la précarité énergétique des bâtiments ou en réduisant la consommation dans l’éclairage public. La production d’énergies renouvelables est à l’honneur également, avec de nombreux bâtiments publics qui ont été couverts par des panneaux photovoltaïques. Voici une présentation de divers projets. Yves Michel, le président du SMBT rappelle que « le contrat de transition écologique n’est pas juste un contrat. Toutes nos activités montrant l’activité très forte du Syndicat mixte. Tous nos sujets sont particulièrement sensibles auprès de nos populations. Des actions très fortes sont portées par nos 3 agglomérations : Sète Agglopôle Méditerranée, la Communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée, Montpellier Méditerranée Métropole. Nous sommes sur du concret avec un engagement fort concernant la participation des citoyens. »
Laurence Magne, représentant François Commeinhes, maire de Sète et président de Sète Agglopole Méditerranée, explique « ce contrat est surtout un lien d’échanges et de partages d’expériences. L’alimentation durable, la réduction des déchets ou les bâtiments à énergie positive, c’est tout ce que l’on a envie d’entendre. Ce contrat est une feuille de route collective qui place les enjeux environnementaux en première place et qui prône pour être efficace une gestion coordonnée. D’ailleurs, nous faisons fi des limites administratives et son périmètre d’intervention est défini par les lois naturelles, les plus belles lois qu’il soit. Ce contrat a beaucoup grandi : 9 partenaires et 26 communes s’y sont engagés. Toutes les actions lancées participent activement aux objectifs de transition écologique que nous nous sommes fixés. Nous valorisons aujourd’hui cet engagement collectif, cette approche globale qui permet de faire raisonner les actions de chaque commune au regard des autres. Tout cela témoigne d’une réelle mobilisation de tous les acteurs. À Sète, nous nous sommes engagés dans la requalification de nos friches industrielles, le développement des mobilités douces, la nature en ville, la désimperméabilisation des sols, la protection de nos espaces naturels. Toutes les communes de nos agglo sont mobilisées sur des projets originaux, mais toujours partageables ».
Les initiatives
La désimperméabilisation et nature en ville est une des priorités. En 2022, une « communauté de pratiques » animée par le SMBT se constitue autour de la désimperméabilisation, en partenariat avec les communes et les intercommunalités. L’objectif est de générer une intelligence collective, pérenne et légitime. Les exemples d’opérations réussies ne manquent pas à l’échelle du bassin. La maturité et le niveau d’ambition sont désormais atteints pour viser un objectif de structuration et de mutualisation de cette thématique. Plus de 50 projets en réflexion ou en cours ont été identifiés sur les 25 communes. Deux ateliers organisés par le SMBT en 2022, en mars et en juin, ont permis de réunir élus et techniciens des communes qui ont pu échanger sur leurs expériences et leurs projets.
À Montbazin, un chantier est prêt à démarrer à la suite de l’appel à projets lancé par l’Agence de l’eau RMC portant sur la désimperméabilisation (« Aménager un coin de verdure pour la pluie dans les écoles, collèges, lycées et universités »), avec à la clef des financements jusqu’à 70% pour les projets. Ce sera également le cas à l’école Lou Planas de Balaruc-les-Bains où les travaux devraient prochainement débuter. La ville de Sète s’est également engagée très tôt dans la démarche dès 2020, avec l’élaboration d’un schéma pour prioriser les écoles où le besoin de retirer les surfaces perméables est le plus pressant. Les travaux vont démarrer dès 2023… L’école des Baux à Poussan va également être réaménagée et végétalisée dès cette année. Concernant les communes qui s’engagent en 2022 dans la démarche, on peut citer la ville de Frontignan avec des études qui devraient démarrer en fin d’année pour les cours d’école. La désimperméabilisation du parvis du collège est déjà engagée. Castelnau-de-Guers est également sur les rangs.
Le SMBT a amorcé en 2021 la construction d’un réseau d’acteurs et de citoyens sur le territoire, action inscrite dans le CGITE et qui vise à conforter la place des citoyens dans l’action publique, valoriser leurs initiatives ou les mobiliser dans des projets concrets. Trois communes sont déjà sur les rangs et d’autres devraient suivre en 2022 et 2023. À Balaruc-le-Vieux, en partenariat avec le Service enfance jeunesse et dans le cadre d’une convention signée entre la commune et le SMBT, les équipes du Syndicat mixte accompagnent un groupe de jeunes sur la désimperméabilisation et la végétalisation d’un bassin de rétention, en lien étroit avec le service Cycle de l’eau de Sète Agglopôle Méditerranée. Mobilisés pour comprendre le fonctionnement hydraulique, élaborer des maquettes et réfléchir à des aménagements perméables, les jeunes travaillent sur le projet depuis un an. Un dossier de demande d’aide a été déposé pour financer la phase de concertation avec la population, les études et les travaux, toujours en mobilisant le groupe de jeunes.
Sur le même mode, les communes de Pinet et de Montbazin se sont mobilisées autour de la restauration de cours d’eau. Sur la Vène à Montbazin, les jeunes du SEJ sont partis en enquête pour découvrir des indices sur ce cours d’eau finalement méconnu : faune, flore, inondation, paysage… Les jeunes ont préparé une exposition qui sera présentée à leurs parents et à la population au mois de juillet, dans le cadre du Festival de Thau. La même démarche est en cours sur la commune de Pinet. Grâce à l’appui de la mairie et de l’école, des jeunes sont allés au cœur du Soupié. Une exposition a été construite avec les enfants de CM2 et présentée à tous les parents en juin dernier. Dès la rentrée 2022, la commune de Loupian devrait également s’engager sur la démarche citoyenne avec des ateliers et visites et un projet autour de l’enjeu inondation avec les jeunes de l’école.
Les anciennes friches
Le Contrat de Gestion intégrée et de Transition écologique de Thau intègre un volet sur la réhabilitation des friches industrielles avec plusieurs communes engagées sur des projets du fait du passé industriel de Thau. La commune de Balaruc-les-Bains est impliquée depuis de nombreuses années dans un projet autour des anciennes raffineries du midi, Frontignan sur le site de la Mobil où des opérations de dépollution ont lieu ou sont en cours. La ville de Sète également a engagé un projet de reconquête de ses friches industrielles à l’entrée Est de Sète, sur le secteur au sud du canal de la Peyrade, via la mise en place d’une opération d’aménagement d’ensemble sous la forme d’une Zone d’Aménagement Concertée, d’une superficie de 180 000 m2. Une partie du programme de construction a été réalisée (depuis 2010 et correspond à 21 842 m2 de surface de plancher (villa d’Este…). Balaruc-les-Bains réalise pour sa part des études d’envergure pour la réhabilitation de friches urbaines sur le site des anciens thermes Athéna.
Le projet alimentaire
Le Syndicat mixte du bassin de Thau anime un Projet alimentaire territorial labellisé en 2021 pour favoriser le lien terre-mer, l’accès à une alimentation de qualité pour tous et la résilience face au changement climatique. Parmi les premières actions identifiées sur le territoire, on trouve le projet de FoodLab porté par la commune de Marseillan. L’objectif est de faire émerger et animer un lieu citoyen sur l’alimentation durable dans la commune, fonctionnant en réseau avec La Palanquée, en lien avec les acteurs du système alimentaire local et avec un collectif de citoyens porteurs du projet. Le Foodlabs verra le jour dans l’ancienne Maison Boudou.
Dans le souci de promouvoir l’alimentation locale et l’emploi, la ville de Gigean accompagne le projet la Tétragone, qui vise à créer une zone agroécologique pour du maraîchage principalement, privilégier les circuits courts pour les habitants et y développer des activités culturelles et éducatives par la suite. Un projet très attendu, au vu de la difficulté de nombreuses communes à disposer de foncier agricole pour de telles initiatives. La commune de Montbazin s’est lancée dans l’élaboration d’un diagnostic foncier pour identifier les surfaces disponibles pour de l’agroécologie.
Confrontée ces dernières années à des feux de garrigues, la mairie de Saint-Pons-de-Mauchiens a pris l’initiative de lancer un appel à projets pour la construction d’une chèvrerie. Outre créer de l’emploi, ce projet agropastoral promeut l’alimentation locale et reconnaît la valeur des services écosystémiques rendus par l’élevage. La réouverture de milieux est aussi un enjeu pour préserver la biodiversité sur les espaces de garrigue.
La commune de Gigean a inauguré en avril les « Jardins familiaux de Gigean ». Les jardins partagés constituent des actions identifiées dans le Projet alimentaire de territoire en faveur de l’alimentation locale et du pouvoir d’agir des citoyens. Elle s’inscrit dans une démarche déjà initiée depuis plusieurs années par de nombreuses communes du bassin de Thau.
Le Service Enfance Jeunesse de Balaruc-le-Vieux s’est lancé en 2021 dans une action pédagogique et éducative reliée au Projet Educatif Territorial de la commune afin de sensibiliser les enfants à l’alimentation durable et les éduquer à la citoyenneté. Norbert Champlin, le maire détaille : « ils sont une quinzaine de jeunes. Le Syndicat mixte et le centre de jeunesse se sont lancés dans cette opération importante. On voit bien que tous ces sujets passionnent les enfants. » Dans le cadre d’une convention de partenariat avec la commune, le SMBT accompagne les jeunes dans cette démarche. Caméra à l’épaule, ils ont pu déambuler dans la cuisine d’un restaurant scolaire pour comprendre l’importance de la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Villeveyrac est engagée depuis plusieurs années avec ses agriculteurs sur la question des économies d’eau. Déjà informés par la Chambre d’agriculture sur les pratiques d’irrigation économes en eau, avec édition de bulletins réguliers, les agriculteurs de Villeveyrac ont été encore récemment accompagnés par la mairie pour limiter la consommation d’eau. Cette action a été jugée particulièrement utile, sachant qu’un nouveau tronçon vient d’être achevé pour augmenter les surfaces potentiellement irrigables par l’eau d’AquaDomitia.
La biodiversité
Le programme ‘Vert demain’ qu’avait initié le SMBT sur le territoire dans les années 2010 avait embarqué toutes les communes du bassin versant. Vert demain est derrière nous, mais les communes continuent à œuvrer dans une gestion différenciée de leurs espaces verts, à l’instar de la Ville de Sète : requalification d’espaces, formation des agents, acquisition de matériel alternatif aux produits chimiques, choix d’essences adaptées au climat méditerranéen…
En matière de biodiversité, les communes ont su déployer d’autres initiatives intéressantes. À la suite d’un appel à projets lancé par l’Office français de la biodiversité, 3 communes se sont lancées dans un « ABC des Garrigues », Montbazin, Poussan et Villeveyrac, afin de faire découvrir à leurs habitants la richesse exceptionnelle de ces espaces en matière de biodiversité. La même démarche est engagée sur l’aval du territoire avec toutes les communes riveraines de la lagune (Balaruc-les-Bains, Balaruc-le-Vieux, Bouzigues, Loupian, Mèze, Marseillan et Sète) qui se sont engagées dans un « ABC des lagunes », animé par le CPIE du bassin de Thau.
Afin de sensibiliser flâneurs, plaisanciers et pêcheurs à la richesse du patrimoine naturel, la ville de Sète, en partenariat avec le SMBT, a participé à l’élaboration de six pupitres informatifs sur la promenade du Barrou.
Balaruc-les-Bains et Mèze sont sur les rangs pour initier un projet similaire en partenariat avec le SMBT : des panneaux pour sensibiliser les promeneurs sur les herbiers de Zostères à Balaruc-les-Bains, sur la Grande nacre à Mèze.
Les communes de Balaruc-les-Bains, Balaruc-le-Vieux, Bouzigues et Poussan s’associent au SMBT et à Sète Agglopôle pour engager une réflexion sur la requalification de la Crique de l’angle. Ce site est remarquable par son étendue, ouvert sur la lagune où de nombreux usages récréatifs et de forts enjeux environnementaux doivent être conciliés.
Une action menée annuellement par la commune de Villeveyrac consiste à faire participer les enfants à la plantation d’espèces mellifères et nectarifères tout autour du village. Des réfugiés ukrainiens ont même participé cette année à l’opération… Une autre action en faveur de la biodiversité : afin de préserver la tranquillité de la faune nocturne, la commune a souhaité mettre en place l’extinction des lumières la nuit, la fameuse « trame noire ».
Les communes qui plantent des arbres chaque année sont nombreuses, à l’instar de Frontignan avec son opération « 1000 arbres », Sète reconnue pour avoir favorisé la plantation d’arbres depuis des années ou encore Gigean qui crée sa « Forêt des naissances ».
Quel est le rôle du SMBT ?
Coordonner l’action publique pour préserver la valeur économique et environnementale du bassin de Thau, telle est l’ambition du SMBT. Dans la continuité des efforts collectifs fournis depuis plus de 10 ans, un nouveau Contrat de gestion intégrée et de transition écologique (CGITE) a été finalisé en 2020. Axé sur l’innovation, avec le BlueThauLab, et la participation citoyenne, il fixe les grandes orientations pour les 6 ans à venir (2020-2025). Ce contrat associe l’État, les partenaires financiers et les acteurs du territoire pour engager un programme d’actions ambitieux pour le territoire, sous l’œil attentif du ministère de la transition écologique et solidaire.
Consulter le rapport d’activité ici.