Bassin de Thau : projet de restauration écologique du ponton de la Bordelaise
Le Ponton de la Bordelaise, situé à l'embouchure du canal du Rhône à Sète dans la commune de Frontignan devrait s'imposer comme un écrin de biodiversité au cœur de la lagune de Thau.
30 épaves identifiées
Reconnu pour sa faune et sa flore sous-marines d’exception, ce site est aujourd’hui au centre d’une initiative de restauration écologique. Plus de trente épaves et une quantité importante de macro-déchets sous-marins ont été identifiés. La dégradation est significative pour cet écosystème. Face à cette réalité, Sète agglopôle méditerranée, le Syndicat mixte du bassin de Thau et le bureau d’études Biotope, soutenus par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) lancent un projet pilote de restauration.
Ce projet, certes expérimental, se distingue par l’élaboration d’une grille d’analyse destinée à faciliter la prise de décision concernant l’extraction des épaves, en fonction de leur impact environnemental. L’idée : inspirer la création d’un guide national pour la gestion des bateaux de plaisance hors d’usage dans les aires marines protégées. Un accent particulier est mis sur le suivi écologique rigoureux du site, avant, pendant et après les opérations de nettoyage.
Prévenir toute pollution supplémentaire
Le chantier, qui a démarré le 9 février 2024, illustre la volonté de ces intervenants à minimiser l’impact des travaux sur la biodiversité marine et les activités locales de pêche et de conchyliculture. Les méthodes employées pour l’extraction des épaves, supervisées par l’entreprise de travaux maritimes Ulysse 34, sont conçues pour prévenir toute pollution supplémentaire. De plus, un arrêté préfectoral restreint temporairement l’accès au site, pour permettre la sécurité et l’intégrité des opérations.
Une forte dynamique citoyenne est à noter, impulsée par les alertes des plongeurs locaux et l’association Rescue Ocean. Cette collaboration étroite entre plongeurs, institutions, et professionnels de la mer souligne l’importance de la concertation dans les projets de conservation. Les efforts de nettoyage se poursuivront grâce à la mobilisation de plongeurs bénévoles.
Quid du financement
Le coût du projet s’élève à 69 960 € TTC, financé à 80 % par l’OFB et complété par une contribution de l’État via le Fonds d’Intervention Maritime. Ce soutien financier reflète l’importance accordée à la préservation des habitats marins et la volonté de mettre en œuvre des solutions durables pour les aires marines protégées.
Le succès de cette initiative pilote pourrait permettre un modèle reproductible dans la gestion des sites Natura 2000. La lagune de Thau, déjà bénéficiaire de résultats spectaculaires en matière de restauration écologique, se positionne comme un exemple de résilience et de conservation réussie, grâce à la collaboration entre les différents acteurs et le soutien de programmes tels que le Life MarHa. La restauration du Ponton de la Bordelaise veut symboliser un nouveau virage décisif dans la préservation de la lagune de Thau.