Bayrou nommé Premier ministre, suivez les réactions des députés de l'Hérault
François Bayrou, chef de file du centre, vient d'être nommé Premier ministre par le président Emmanuel Macron le vendredi 13 décembre. Suivez les réactions des députés héraultais au fur et à mesure de la journée.
Après plusieurs heures de suspens, la nomination du Premier ministre est enfin tombée ce vendredi 13 décembre, un peu avant 13 heures. Le président Emmanuel Macron a choisi François Bayrou, président du Modem (centre), comme Premier ministre pour former un nouveau gouvernement. La passation de pouvoir avec son prédécesseur aura lieu à 17 heures selon Matignon.
Cette nomination fait réagir les députés héraultais, qui avaient pour certains déjà soutenu la motion de censure qui a fait tomber le précédent gouvernement Barnier le 4 décembre dernier.
Jean-Louis Roumégas, député NFP-EELV de la 1ère circonscription : “Le choix de Bayrou n’est pas encourageant“
“C’est encore une fois un Premier ministre issu du camp présidentiel, un macroniste de la première heure. Macron n’a pas compris que cette équation n’est pas tenable. Il donne l’impression qu’il veut continuer sa politique alors qu’elle a été battue. Il y a un gros risque de censure selon ce que François Bayrou va faire. D’abord sur la composition du gouvernement, s’il choisit encore des personnes comme Bruno Retailleau qui font des politiques qui courent après l’extrême-droite. Ensuite s’il n’y a pas de signaux forts de changement d’orientation politique, nous risquons de censurer le gouvernement. Il fallait que le premier ministre soit issu de la gauche ou des écolos pour que l’on pense à participer à ce gouvernement. On ne veut pas jouer l’instabilité. Le choix de Bayrou n’est pas encourageant mais nous allons attendre le fond avant de prendre une décision.”
Charles Alloncle, député UDR de la 9e circonscription : “On espère qu’il a intégré la leçon de la dernière censure”
“François Bayrou est l’un des premiers soutiens d’Emmanuel Macron. Le président continue à vouloir s’entourer de proches pour prolonger sa politique qui dure depuis des années. Il n’a pas compris que les Français veulent une rupture et une alternance. Nous on ne votera pas une motion de censure tout de suite, on jugera sur les actes et la déclaration de politique générale. Toute augmentation d’impôts pour les Français ou les entreprises sera sanctionnée. On espère qu’il a intégré la leçon de la dernière censure. Il faut qu’il soit plus courageux sur la réforme de l’Etat et sur le fait de ne pas aller chercher de l’argent dans la poche des Français s’il veut durer. Il a aussi été partisan de la proportionnelle, ce que nous réclamons depuis des années, donc on l’attend aussi à ce sujet.”
Nathalie Oziol, députée NFP-LFI de la 2e circonscription : “On va censurer ce gouvernement et Macron doit démissionner“
“Cette nomination est une entière provocation. En macronie, la démocratie, l’expression du peuple par le vote est devenue un détail. Macron nomme aujourd’hui l’un des porte-paroles d’un groupe macroniste qui s’est fait censurer il y a une semaine. Tout ceci ne va faire qu’aggraver la crise politique dans laquelle on se trouve. On va censurer ce gouvernement et Macron doit démissionner. Avec les autres forces politiques du Nouveau Front Populaire nous avons été élus pour nous opposer à Macron. LFI a été élu sur le programme du NFP et nous ne romprons pas nos engagements.”
Fanny Dombre-Coste, députée NFP-PS de la 2e circonscription : “François Bayrou doit créer les conditions de la non-censure“
“Je prends acte de cette nomination et je note que ce n’est pas une personnalité de gauche. Nous allons rentrer en discussion avec lui le plus vite possible pour poser les bases d’un accord de non-censure. Nous sommes prêts à bouger pour retrouver la stabilité dont le pays a besoin. Nous sommes prêts à discuter, mais nous poserons des conditions sur nos priorités qui sont la question sociale et le pouvoir d’achat. Le président de la République a reçu deux fois les forces politiques avant cette nomination, il a écarté le RN des discussions, il s’est adressé au front républicain. Il faudra que dans ce front, tout le monde bouge et garde en tête que c’est la gauche qui est arrivée en tête des législatives. François Bayrou doit créer les conditions de la non-censure.”
Manon Bouquin, députée et vice-présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale : “Il n’est pas là pour appliquer la politique de Macron”
“Cette nomination démontre que les exigences des électeurs du RN n’ont pas été évacuées par le président de la République. François Bayrou est le premier soutien d’Emmanuel Macron mais il faut qu’il comprenne qu’il n’est pas là pour appliquer la politique du président. Il doit prendre en compte la nouvelle donne politique. Tant que ce n’est pas un Premier ministre de gauche, nous sommes prêts à participer à la politique. Même si ce n’est pas au programme de participer au gouvernement, nous sommes prêts à travailler avec lui. Nous n’avons pas de majorité à l’assemblée nationale, nous sommes dans un esprit consultatif. Il faut donner un budget à la France. François Bayrou a aussi été un partisan de la proportionnelle pour les législatives, c’est quelque chose sur lequel nous serons attentifs pour que ce soit appliqué.”
Aurélien Lopez-Liguori, député RN de la 7e circonscription : “Nous ne déposerons pas de motion de censure a priori“
“Nous n’avons pas été consultés mais ça ne veut pas dire que nous n’avons pas été entendus. Lorsque des noms comme Bernard Cazeneuve ou Roland Lescure circulaient, nous avons fait savoir que nous déposerions une motion de censure. François Bayrou fait partie de ceux qui sont enclins à avoir des relations convenables avec nous. Néanmoins, il reste un soutien du président de la République de la première heure. Il va devoir écouter le résultat des urnes de juillet. Donc nous ne déposerons pas de motion de censure a priori, on va voir ce que nous allons pouvoir mettre dans les négociations. On espère qu’un budget va vite sortir, on est prêts à discuter, on a plein d’idées pour amender ce budget.”