Bessan : santons et village miniature, quand la passion d’André Olacia prend vie à Noël
Chaque année, à l'approche des fêtes, la maison d'André Olacia, habitant de Bessan, se transforme en un véritable écrin de traditions provençales et de fragments de vie.
Ce passionné autodidacte crée, pour le plus grand bonheur de sa famille, une crèche à thème provençal composée de plus de 200 santons, représentant des personnages et des animaux typiques. Cette réalisation grande échelle est le fruit d’une passion dévorante, cultivée avec patience et minutie depuis plusieurs années.
Une passion née de circonstances imprévues
L’histoire d’André Olacia et de sa crèche provençale commence il y a trois ans, suite à une opération de la hanche qui l’a contraint à une immobilité prolongée. « Je devais rester immobile pendant trois mois, ce qui était très long, alors j’ai cherché une occupation. Cette occupation est devenue une passion au fil des ans », raconte-t-il. Pendant le confinement, il s’est aussi découvert un talent pour la peinture, une compétence qui viendra enrichir son travail sur les décors.
Des centaines d’heures de travail chaque année
Depuis ses débuts, André Olacia consacre une partie considérable de son temps à la confection de sa crèche. « La première année, j’y ai passé 400 heures. Cette année, je suis à 187 heures de travail », précise-t-il. Chaque élément du décor est réalisé à la main, avec des matériaux variés tels que le carton, le plâtre, et même des allumettes. Il met un point d’honneur à utiliser des éléments naturels comme de la vraie terre, de l’eau et des fragments d’arbres ramassés dans la garrigue, qu’il peint pour un meilleur réalisme. Sa fille, Marine Olacia, styliste et entrepreneuse engagée, suit de près ses créations qu’elle attend avec enthousiasme chaque année.
Des scènes de vie empreintes de souvenirs personnels
La crèche d’André Olacia est bien plus qu’un simple village provençal : elle est un témoignage de fragments de sa propre vie. Le Mistral, un bar qu’il a tenu pendant six ans avec son frère au Cap d’Agde, figure parmi les bâtiments reproduits. Une scène festive devant la mairie célèbre le mariage de son fils cette année, tandis qu’une cigogne vient symboliser un heureux événement familial. Les décors regorgent de petits détails, tels qu’une date de naissance glissée ici et là ou la représentation d’un ami chasseur. Une partie du décor est également dédiée aux maçons, un métier qu’il exerce depuis plus de 40 ans à Montblanc.
Des techniques et des matériaux qui évoluent
Au fil des ans, il a perfectionné ses techniques. « Avant, je faisais tout en carton. Maintenant, j’utilise également le plâtre pour les murs, les châteaux. J’ajoute des effets de profondeur en peignant et en collant des éléments. La lavande, par exemple, est fabriquée avec des poils de balais que je peins pour imiter cette plante », explique-t-il. Chaque santon est intégré dans un décor sur mesure, créant une harmonie entre les scènes et les personnages.
Une crèche en constante évolution
Si André Olacia n’envisage pas d’agrandir son village (pour le moment…), il prévoit d’importantes rénovations pour l’année prochaine. « Je vais refaire des maisons, certaines plus hautes, d’autres plus petites ou plus grandes. Je vais aussi changer les couleurs et ajouter des lumières pour donner une nouvelle dimension au décor », confie-t-il. En dehors de la période des fêtes, la crèche est démontée et entreposée dans son atelier, divisée en trois parties qui nécessitent l’aide de quatre personnes pour le transport.
Une passion coûteuse, mais inestimable
Malgré les coûts élevés liés à l’achat de santons, André Olacia ne cache pas sa satisfaction et sa fierté. « Je ne parle pas des frais parce que c’est un peu indécent. Mais la passion est là, et c’est ce qui compte », affirme-t-il. Avec sa créativité inépuisable, il offre à sa famille et à son entourage une ode à la magie de Noël et aux traditions provençales.