Béziers : 20 gardes à vue, 15 mandats de dépôt et 1,3 million d'euros d'avoirs saisis pour des trafics d'armes, de stupéfiants et de véhicules
Le 4 avril 2022, une vaste opération d'interpellations était mise en œuvre par la Gendarmerie Nationale mobilisant 280 militaires dont le GIGN, des antennes locales du GIGN, tous les PSIG du groupement de l’Hérault et plusieurs autres unités extérieures au département (BR MILLAU, SR 75, SR 13 notamment), avec le renfort d’un hélicoptère du détachement aérien de Montpellier et de 5 équipes cynophiles, ainsi que de l’IRCGN pour l'examen des armes.
20 personnes ont été interpellées à Béziers, Millau, Sète, Vincennes et Montpellier et placées en garde. Une vingtaine d’autres personnes susceptibles d’avoir participé à ces faits étaient également entendues dans le cadre d’auditions libres. Les perquisitions ont permis la saisie de 16 armes longues, 18 armes de poing, de nombreuses munitions de tous calibres, 300 g de cocaïne, 540 cartouches de cigarettes de contrebande et 77 000 € en numéraire. Dans le même temps, avec l’appui du GIR, ont été engagées des procédures de saisie de biens immobiliers et mobiliers ainsi que de comptes bancaires pour une valeur totale estimée à plus de 1 300 000 €.
15 personnes en détention provisoire
Entre le 5 et le 8 avril 2022, à l’issue de leur garde à vue, 16 personnes étaient présentées aux magistrats instructeurs et mises en examen ; 15 d’entre elles ont été placées en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention. Les investigations se poursuivent, notamment pour exploiter les éléments saisis en perquisition, et pour permettre aux avocats des personnes mises en examen – lesquelles bénéficient de la présomption d’innocence – d’examiner les très nombreux éléments de la procédure.
Rappel des faits
En juillet 2020 une enquête préliminaire portant sur un trafic de cocaïne localisé à Montblanc était ouverte par la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Pézenas sous l’autorité du parquet de Béziers. Une trentaine d’usagers de produits stupéfiants était identifiée. Afin de tenter d’appréhender les fournisseurs de ce trafic, le parquet de Béziers requérait l’ouverture d’une information judiciaire le 16 novembre 2020, des chefs de trafic de stupéfiants (cocaïne et cannabis) et trafic d’armes.
Collaboration multiservices
Début janvier 2021, un groupe de travail composé de huit enquêteurs était mis en place sous l’autorité du magistrat instructeur, associant la section de recherches de Montpellier, le groupement départemental de la gendarmerie de l’Hérault ainsi que le Groupe Interministériel de Recherche.
Elargissement des chefs d’accusation
Au fur et à mesure des investigations, la saisine du magistrat instructeur était progressivement élargie par le parquet de Béziers à des faits de trafic de cigarettes, escroqueries, extorsions, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée, en raison de la découverte d’éléments permettant de soupçonner l’existence d’une organisation structurée se livrant à plusieurs activités illégales sous l’autorité de plusieurs membres d’une famille arménienne domiciliée à Béziers :
- Trafics de stupéfiants et de cigarettes alimentant le monde de la nuit, ainsi que plusieurs réseaux locaux à Pézenas et Béziers ;
- Obtention et revente d’armes de catégorie B ou catégorie A à des individus manifestant le souhait d’en acquérir ;
- Escroqueries par la revente de véhicules aux compteurs kilométriques trafiqués par de trois garages situés à Vendres et Béziers (près de 150 victimes identifiées).
Compte tenu de l’ampleur des investigations, les trois magistrats instructeurs du tribunal judiciaire de Béziers étaient co-saisis en janvier.