Béziers : "Collège Mort", la communauté éducative du collège Paul Riquet se mobilise contre les violences
Ce vendredi 11 octobre, le collège Paul Riquet à Béziers est le théâtre d'une mobilisation importante contre les violences.
Une cinquantaine enseignants, assistants d’éducation et parents se sont rassemblés ce matin devant l’établissement pour dénoncer la montée des violences quotidiennes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du collège. Ce mouvement fait suite à une nouvelle agression survenue ce mercredi 8 octobre, qui a encore une fois souligné l’ambiance tendue dans l’établissement.
Une violence qui ne cesse de s’amplifier
Les incidents violents au sein du collège Paul Riquet ne sont malheureusement pas nouveaux. Élise, une enseignante, explique : « Après une année très difficile avec près d’une quarantaine de conseils de discipline, nous avons été reçus par le rectorat en juin 2024, mais sans aucune suite concrète ». Selon les enseignants, le collège est le théâtre de violences entre élèves, mais aussi d’agressions verbales et physiques contre les surveillants. De plus, des menaces de mort, répétées ces dernières années, concernent autant les membres du personnel que les élèves.
L’agression du 8 octobre a marqué un point de non-retour pour les membres de la communauté éducative. Un parent, mécontent après un incident impliquant son enfant, a menacé des membres du personnel présents à l’accueil de l’établissement. Ce dernier événement a déclenché une réunion d’urgence des enseignants et personnels le jeudi 10 octobre, lors de laquelle la décision a été prise d’organiser une journée de grève et de rendre le collège « mort » pour dénoncer l’insécurité omniprésente.
Un appel à des mesures concrètes
Parmi les revendications des grévistes figurent des demandes précises : le renforcement des moyens humains pour la vie scolaire, un agent de prévention, un médiateur scolaire, et la reconnaissance du collège comme « zone violence », un label qui permettrait de débloquer des ressources supplémentaires. Ils réclament également une présence policière aux heures d’entrée et de sortie de l’établissement, afin de mieux encadrer les élèves et d’assurer la sécurité des lieux.
Sonia Mathan, également enseignante au collège, ne mâche pas ses mots : « Il y a eu des menaces de mort proférées. On ne peut plus travailler dans ces conditions. La sécurité des élèves est en jeu. Certains de nos surveillants ont été blessés par des élèves, que ce soit volontairement ou non. Cela ne peut plus durer. Le rectorat nous entend, mais nous avons besoin d’une réponse forte et immédiate. »
Les assistants d’éducation à bout de souffle
Le personnel encadrant, notamment les assistants d’éducation, se sent également débordé. Avec un effectif de près de 700 élèves pour seulement 10 assistants, il devient impossible d’assurer la sécurité de tous. Une des surveillantes confie : « On en a marre. Les élèves se battent pendant les récréations, et c’est nous qui devons intervenir, mais c’est dangereux. Nous sommes là pour protéger les élèves, mais nous avons l’impression que leur sécurité n’est pas garantie dans le collège. C’est un problème de plus en plus grave. »
Les assistants pointent également du doigt une gestion des conflits qui leur échappe de plus en plus. « On sent bien que quotidiennement, nous subissons de plus en plus de violences. C’est devenu complètement ingérable », affirme l’une des surveillantes, visiblement épuisée.
“Ce mouvement de grève est un cri d’alarme“
Le collège Paul Riquet n’est pas un cas isolé. Alors que l’agression d’une enseignante à Tourcoing suscite de vifs débats au niveau national, la situation dans ce collège de Béziers reflète une problématique similaire dans le sud de la France. Malgré des alertes répétées depuis plusieurs années, les membres du personnel reprochent au rectorat de ne pas avoir pris de mesures adaptées face à l’escalade des violences. Enseignants, surveillants et parents espèrent que cette mobilisation suscitera une réaction à la hauteur de l’urgence de la situation. Contacté par la rédaction, le rectorat a indiqué de son côté qu’il fournira de plus amples informations dans la journée.
Je suis parent d’un élève de ce collège, je peux vous dire que mon fils se fait taper dessus , insulté et personne ne fait rien ! Hier j’ai pris un projectile sur ma voiture venant d’une fenêtre du collège puis ensuite insulté par un élève et personne n’a rien fait ! A chaque fois que je demande à voir un responsable d’établissement je ne suis jamais reçu ! Alors j’aimerais bien connaître le contexte de l’histoire ! Car quand vous récupérer votre enfant qui s’est fait taper dessus il est normal de vouloir être entendu ! Donc à un moment oui ont lève le ton! Pour ma part je suis très en colère contre cette établissement et contre l’éducation nationale , chaque jour c’est l’angoisse!