Béziers : économie d’énergies des collectivités, cap sur la sobriété

Le renoncement à un certain confort pour la période hivernale à venir a été baptisé par le gouvernement du doux nom de sobriété. La crise énergétique due à la guerre en Ukraine n’épargne personne, les plus fragiles étant les plus touchés. Les factures d’électricité et de gaz explosent obligeant les collectivités à prendre des mesures d’urgence pour réduire la douloureuse et donner l’exemple. L’Agglo et la Ville de Béziers ont communiqué leurs premières décisions.

L’Agglo gère trois piscines dont les factures d’électricité et de gaz devraient enfler de 1,4 millions d’euros en 2023, selon les prévisions. Augmenter les impôts des administrés pour amortir le choc reviendrait à déshabiller Pierre pour habiller Paul, étant donné que les particuliers subissent déjà le revers de la crise que des mesures nationales tentent d’amortir. Les collectivités de l’Agglo et de la Ville de Béziers n’ont d’autre choix que de limiter leurs consommations énergétiques. Elles présentent un ensemble de mesures d’urgence permettant d’espérer une économie de 470 000 euros.

Celle-ci passera en premier lieu par une baisse de la température des bassins intérieurs, passant de 28,5°C à 26,5°C. Les bassins extérieurs, eux, perdront 3°C. Le chauffage des bâtiments sera également revu à la baisse. Le centre Nakache de Sauvian est reconnu comme l’équipement le plus coûteux. C’est pourquoi il a été décidé de sa fermeture pour une durée de six mois. Les fermetures techniques qui ne dépassaient pas les quinze jours passent à un mois. Une occasion, selon l’Agglo, de faire quelques travaux d’amélioration des équipements.

En plus de ces fermetures et des baisses des températures des bassins, l’Agglo a annoncé la hausse des tarifs d’entrée de 10%. Il est actuellement de 5 euros pour un adulte.

L’Agglo possède de nombreux bâtiments comme son siège social au Polygone, la médiathèque, le conservatoire et les locaux destinés aux ordures ménagères. Comme dans beaucoup de lieux publics, la température ambiante sera plafonnée à 19°C, soit une baisse de 2°C par rapport aux pratiques en vigueur. De plus, la date à partir de laquelle le chauffage sera disponible est repoussée. Le jour d’ouverture des radiateurs n’a pas été communiquée. 

La Ville de Béziers entend suivre les mêmes restrictions que l’Agglo et a déjà annoncé de son côté qu’elle autorisera l’accès au chauffage dans ses locaux trois semaines après la date prévue. Enfin, la municipalité veut interdire tout chauffage d’appoint dans les bureaux. En prévision d’un statu quo l’été prochain quant à la situation de la crise énergétique actuelle, les dépenses liées à la climatisation de l’Agglo pourraient également être amputées. D’où le choix d’une réduction annoncée de son utilisation, voire une suppression dans certains lieux.   

Souvent objet de critiques pour son utilité contestée en pleine nuit, l’éclairage public va connaître quelques restrictions. La mise en valeur des bâtiments publics s’éteindra deux heures plus tôt, passant d’une extinction des feux à vingt-trois heures au lieu d’une heure du matin. Un choix partagé par nombre de communes en France. La Ville a également décidé d’installer des détecteurs de mouvement sur certains éclairages publics afin qu’ils ne consomment pas d’énergie lorsque leur utilité est nulle. Là aussi, ce choix est largement adopté dans le pays. 

Ces mesures d’urgence n’empêchent pas certaines initiatives de viser des économies d’énergie sur le long terme. D’où les efforts annoncés par la Ville de Béziers pour améliorer l’isolation des bâtiments publics en changeant notamment les menuiseries et en développant le photovoltaïque. On peut noter que l’amélioration de l’éclairage public a été prise en charge dès 2014 avec l’objectif d’en diminuer le coût. C’est pourquoi, près de 800 points d’éclairage seraient remplacés chaque année, selon la mairie. Ce renouvellement des équipements lumineux aurait permis de baisser l’éclairage de 60% entre vingt-trois heures et cinq heures du matin.