Béziers : la crèche du maire, la traditionnelle "bataille politique" de Noël
La crèche de Noël sera inaugurée demain, samedi 30 novembre, dans l'hôtel de ville de Béziers. Comme tous les ans, les boucliers se lèvent contre ce manquement au principe de laïcité.
“Comme d’habitude, nous allons saisir le tribunal administratif contre l’installation de la crèche de la nativité dans la mairie, annonce Alban Desoutter, secrétaire départemental de l’association Libre Pensée de l’Hérault. On ne peut pas utiliser les bâtiments de la République pour y abriter des symboles religieux”. Chaque année, c’est au titre de l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 que la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et Libre Pensée saisissent le tribunal contre la crèche que le maire de Béziers, Robert Ménard, installe au sein de l’hôtel de ville.
Malgré six condamnations, le maire campe sur ses positions : “La crèche rassemble plus de 20 000 personnes chaque année et on y voit des gens de toutes les confessions, affirme-t-il. Il n’y a que les gauchistes de la LDH ou de Libre Pensée que ça choque.“ Selon l’édile, ces associations “ont une vision sectaire de la laïcité. La loi de 1905, ce n’est pas contre les religions, c’est pour une coexistence des religions”.
“C’est un message implicite pour Ménard à continuer”
Pour le “libre penseur” Alban Desoutter, la question de la religion est “instrumentalisée” chaque année avec ce débat. “C’est en fait une bataille politique. Robert Ménard fonctionne au buzz médiatique. Il se fiche du coût puisque ses frais d’avocats sont portés par la collectivité, donc par le contribuable.”
Il ajoute que l’Etat peut saisir le tribunal administratif sur ce sujet et l’a déjà fait à deux reprises, obtenant gain de cause. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas : ni le préfet François-Xavier Lauch ni son prédécesseur Hugues Moutouh n’ont demandé à la justice de se prononcer. “On nous dit désormais que c’est à nous de le faire, c’est un message implicite pour Ménard à continuer”, affirme le militant.
En effet, le maire bitterois fait rapidement remarquer que “depuis quelques années, l’Etat ne porte plus plainte“. Néanmoins prudent quant à l’issue du litige, Robert Ménard a fait, comme l’an dernier, monter sa crèche sur roulettes afin de la déplacer facilement… sur le parvis de l’hôtel de ville.