Béziers : la gigafactory de Genvia devrait s'implanter sur le technoparc de Mazeran
Viaterra va lancer les travaux d’aménagement de l’extension de la zone d’activités. Le Medef Béziers demande que du foncier d’activité soit préservé pour le développement des PME du territoire.
C’est une exclusivité. Une partie de la gigafactory de Genvia, qui fabriquera des électrolyseurs pour produire de l’hydrogène décarboné, devrait être positionnée sur l’extension du technoparc de Mazeran (25 hectares). Les études sont en cours. “Rien n’est décidé à ce stade”, précise Florence Lambert-Hognon, CEO de Genvia.
Mazeran a vocation à regrouper des entreprises de pointe dans les secteurs des technologies de l’information et de la communication (TIC), des green techs, de la santé et du paramédical. Les travaux d’aménagement de cette extension démarreront “fin 2022”, estime Joël Daures, directeur général de Viaterra. “C’est une opportunité exceptionnelle d’avancer aussi vite sur ce dossier. Béziers Méditerranée est la seule communauté d’agglomération de l’Occitanie Est à détenir un tel foncier d’activité disponible immédiatement”, ajoute-t-il. Les partenaires de Genvia pourront s’installer à proximité de l’usine, dans une logique de filière. Une autre extension de Mazeran, également de 25 hectares, est projetée, au sud du technoparc.
Restera-t-il du foncier pour les PME locales ?
Voilà pour la bonne nouvelle. Mais une question taraude les entrepreneurs biterrois : le projet Genvia consommant énormément de foncier (200 hectares à terme, sur différents sites, d’après Luc Mas, directeur général de Cameron France), que restera-t-il aux PME du territoire ? “Un certain nombre de nos adhérents se plaignent de voir leur projet gelé sur des terrains de Béziers Méditerranée”, s’inquiète Matthieu Ourliac, président du Medef Béziers Littoral Ouest Hérault. Genvia est certes une chance historique pour Béziers, “mais il faut que nos PME puissent poursuivre leur développement via des espaces fonciers qui leur étaient initialement réservés.”
Réponse de l’agglomération : les projets apportant “de la création d’emplois et de la valeur” seront maintenus. Sous-entendu : les projets non créateurs d’emplois ne seront pas prioritaires. Cette position “convient” au Medef, qui “surveillera l’aboutissement des projets de ses adhérents”.
Un schéma d’aménagement en cours
Parmi les projets de transfert-extension de PME : Alaryk (bières artisanales bio), Chavin (vins sans alcool), MGL (usinage, maintenance industrielle et soudage), Instadrone (prestations techniques par drones), Uniteck (énergie solaire de petite puissance pour sites isolés), selon le Medef Béziers.
Viaterra identifie de son côté la Menuiserie du Triangle (menuiserie PVC et aluminium) et Multinergie (plomberie, chauffage, climatisation). “ On ne sait pas encore la part exacte que Genvia prendra sur ces 25 hectares de Mazeran”, précise Viaterra. “L’idée, c’est de placer d’abord le gros dossier (Genvia), puis les dossiers plus petits ensuite, pour remplir la totalité. C’est une gestion serrée du foncier.”
Béziers Méditerranée et Viaterra sont en train d’élaborer un schéma d’aménagement et de création de parcs d’activité, en thématisant les sites (secteurs d’activités et filières) et en optimisant la disponibilité foncière sur les parcs existants. L’aménageur étudie “l’insertion d’activité économique dans des rénovations de quartiers, par exemple du tertiaire en centre-ville. Des opérations-pilotes sont à l’étude.” Dans le quartier Wilson (Polygone), des espaces économiques vont être créés. Le pôle Gare, où arrivera le TGV à l’horizon 2034, “peut aussi être attractif pour le tertiaire”, conclut Viaterra.