Fêtes et traditions — Béziers Méditerranée

Béziers : le petit Jésus ne sait plus où il crèche

Le maire de Béziers a installé une crèche de la nativité à l’intérieur de l’Hôtel de Ville. La mairie revendique l'héritage des valeurs chrétiennes, un collectif lui oppose la neutralité de l’Etat.

Photo © compte facebook de la Ville de Béziers

La Ville de Béziers déclare sur son compte facebook : “la crèche est ici chez elle”. Une phrase qui prend le contrepied de celle prononcée par le défenseur de la laïcité Victor Hugo, à l’assemblée nationale : “l’Etat chez lui et l’Eglise chez elle”.

La crèche de la discorde

Car la crèche n’est pas le problème, c’est son emplacement à l’intérieur de l’Hôtel de Ville, pour le collectif d’une vingtaine d’associations, d’élus, d’organisations syndicales et d’organisations politiques, qui ont signé un appel à “Monsieur le Préfet et au Comité interministériel pour la laïcité”, leur demandant “d’agir pour faire cesser ce cas avéré de séparatisme, et faire respecter la séparation des Eglises et de l’Etat, la loi de 1905”. Parmi les signataires, un groupe interreligieux.

La guerre des symboles

Pour Robert Ménard, la crèche est “Un symbole bien plus grand que nous”. Le maire entend utiliser ce symbole pour réunir tous les Biterrois. “Chrétiens, juifs, musulmans ou non croyants, soyez tous les bienvenus ! L’Hôtel de Ville, c’est notre maison commune, ici vous êtes chez nous !” lit-on sur le compte facebook de la Ville. Or pour le collectif qui sollicite l’intervention du préfet, le maire est en train “d’organiser un culte municipal”. Pour eux, la maison commune c’est “celle de Marianne”, et le maire “poursuit un jeu dangereux en utilisant la religion à des fins politiques”.

Quel remède aux problèmes des Biterrois ?

Pour le collectif en colère, les Biterrois ont bien assez de soucis au quotidien. Selon les signataires, les choix de la mairie “dressent les citoyens les uns contre les autres dans une ville dont la population est déjà particulièrement fragilisée par la situation économique et sociale”. Pour eux, le respect de la laïcité “permet à tous les citoyens libres et égaux en droits de vivre ensemble, parce qu’elle est un rempart contre le communautarisme et l’affrontement entre communautés.” Une situation économique et sociale que le maire entend : “Vous êtes nombreux à venir me voir pour me parler de vos difficultés, de vos souffrances. Des difficultés à payer vos loyers, à éduquer vos enfants, à vous nourrir, à vous vêtir, à vous soigner correctement. Devant notre crèche, à l’approche de Noël, c’est aussi cela, c’est surtout cela qu’il ne faut pas oublier ”.

Où est passé le petit Jésus ?

Des messages de remerciement pour l’installation de la crèche dans l’Hôtel de Ville défilent sur les réseaux sociaux, accompagnés de mains qui font clap clap et de pouces bien levés. Et si une habitante s’étonne après avoir visité la crèche en déclarant “on ne voit pas Jésus”. Une âme charitable lui rappelle quelques éléments de la tradition : “ le petit jésus se met dans la crèche le 24 décembre à minuit. Heure présumée de sa naissance”.

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