Béziers : l'homme suspecté d'avoir poignardé son ex-compagne vivait avec elle en dépit d'une décision de justice
Lundi 16 mai, en fin de matinée, des policiers ont découvert le corps d'une femme de 37 ans, poignardée à son domicile, à Béziers. Son ex-compagnon s'était dénoncé, avant de prendre la fuite. Retrouvé, il a été placé en garde à vue puis incarcéré.
Illustration : © EV / Unsplash
L’enquête avance concernant l’affaire de la femme poignardée à son domicile, à Béziers, le lundi 16 mai. L’autopsie de la victime, dont le corps présente dix plaies par arme blanche, a déterminé que celle-ci a été étranglée. Il semblerait qu’elle ne se soit pas défendue.
Elle avait accepté qu’il vive de nouveau à ses côtés
Par ailleurs, selon les éléments recueillis par le commissariat de police de Béziers, la victime avait accepté que l’individu revienne vivre chez elle lorsqu’il est sorti de prison, à compter du 21 mars 2022, alors qu’il en avait l’interdiction, sur décision judiciaire. En effet, l’homme avait été condamné à plusieurs reprises à des peines de prison, d’abord pour viols, puis pour avoir menacé de mort sa compagne à plusieurs reprises. Ce n’était pas la première fois qu’il retournait vivre chez elle après des faits de ce genre.
Il semblerait que la femme était sous son emprise, si bien qu’elle n’avait pas signalé le retour à son domicile de celui qui, semble-t-il, allait la tuer à peine deux mois après sa sortie de prison. Le juge de l’application des peines et le service pénitentiaire d’insertion et de probation avaient été maintenus dans l’ignorance de ce concubinage, qui allait à l’encontre d’une décision de justice. Trois jours avant les faits, un agent de probation avait eu la victime au téléphone. Celle-ci n’avait pas évoqué le fait que son ex-compagnon partageait de nouveau sa vie.
Il n’avait pas été violent physiquement jusqu’alors
Raphaël Balland, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Béziers, indique : “Les témoins s’accordent à dire que l’homme n’avait pas commis jusqu’alors de violences envers sa compagne, mais qu’il menaçait très souvent de la tuer si elle le quittait. Or, les investigations ont révélé qu’elle avait une autre relation amoureuse depuis plusieurs mois, ce dont son concubin semblait se douter”.
Le déclencheur
Le concubin a avoué les faits aux enquêteurs du commissariat de police de Béziers. Selon le procureur, “une nouvelle dispute s’était déclenchée entre eux à leur domicile vers 9h30 le 16 mai 2022, alors qu’elle venait de déposer leur fils de 12 ans à l’école et qu’elle s’apprêtait à partir travailler. Selon sa version, la victime lui avait annoncé qu’elle voulait le quitter et il l’avait alors étranglée au cours de la dispute jusqu’à ce qu’elle perde connaissance ; puis il l’avait poignardée de plusieurs coups de couteau de cuisine”. L’homme avait ensuite pris la fuite, avant de téléphoner aux gendarmes pour se constituer prisonnier.
Il pourrait être condamné à la réclusion à perpétuité
Mis en examen par le magistrat instructeur, l’individu a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Béziers du chef de meurtre par conjoint. En cas de condamnation, il encourt la peine de réclusion criminelle à perpétuité. Les investigations se poursuivent désormais sous l’autorité du magistrat instructeur.
Les deux enfants du couple, âgés de 12 et 17 ans, ont confiés à des membres de leur famille maternelle.