Société — Béziers

Béziers, Maurice Abitbol : “Cette synagogue rénovée est un acte de résistance”

1er décembre, Béziers. La synagogue Salomon Abikzer rouvre ses portes après une rénovation d’un an, quelques mois après l’attentat à la Grand-Motte. Dans un contexte d’antisémitisme grandissant, Maurice Abitbol, président de l’Association culturelle israélite de Béziers (Acib), l’affirme : “Cette synagogue rénovée est un acte de résistance.”

“Nous ne nous laisserons pas faire”

La réhabilitation de la synagogue n’est pas seulement une question d’architecture. Elle est l’expression d’un engagement : celui de préserver un lieu chargé d’histoire tout en affirmant la détermination à ne pas se laisser intimider par les forces de la haine. “Ce n’est pas qu’une question de cultes ou de bâtiments. C’est une affirmation de notre présence, de notre volonté de rester ici,” explique Maurice Abitbol. Cette rénovation se veut ainsi un acte de résistance, à une époque où la mémoire et l’histoire juive sont régulièrement menacées. Robert Ménard, maire de Béziers, abonde dans ce sens : “Refaire cette synagogue, c’est un signe que nous ne nous laisserons pas faire.”

Il faut dire que cette rénovation intervient dans un contexte où la haine et les discours antisémites deviennent de plus en plus visibles. Si l’antisémitisme a toujours existé sous différentes formes, aujourd’hui, il s’exprime parfois ouvertement, que ce soit dans la rue, dans les discours politiques ou sur les réseaux sociaux. C’est ce que le maire de Béziers Robert Ménard dénonce, s’engageant sur le terrain politique : “L’antisémitisme, ce n’est pas seulement de l’extrême droite, il est aussi alimenté par certains discours à l’extrême gauche. Ce poison se déverse sans vergogne.” 

“Je ne suis pas inquiet”

Ce climat de tension est d’autant plus palpable depuis les attaques récentes, comme celle de l’attentat de la synagogue de La Grande-Motte. Maurice Abitbol, face à cette violence, rappelle l’importance de réaffirmer son identité : “Tant que cette synagogue sera debout, la communauté juive de Béziers le sera aussi.” Face à l’intensification des attaques, la question de la peur revient fréquemment. Pourtant, Maurice Abitbol ne laisse transparaître aucune inquiétude : “Je me bats pour mon pays, je ne suis pas inquiet. Nous mettons en place les mesures de sécurité nécessaires, mais je n’ai pas peur.” Pour le président de l’Acib, c’est par l’ouverture, la pédagogie, que l’ampleur du phénomène pourra être freinée : “L’antisémitisme, aujourd’hui, se nourrit de l’ignorance. Et l’ignorance, parfois, se fait entendre.” 

“Ce que nous vivons, c’est un combat commun”, martèle Robert Ménard, rappelant que le combat dépasse le cadre de la communauté juive. “Ce combat n’est pas juste celui des Juifs, c’est celui de la France. C’est une bataille pour notre histoire, pour nos principes”.

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.