Béziers : mobilisation à la cité scolaire Henri IV, les personnels dénoncent "un climat de violence alarmant"
Une situation qu’ils jugent incompatible avec des conditions d’apprentissage et de travail sereines.
Ce jeudi 21 novembre, les personnels de la cité scolaire Henri IV de Béziers, enseignants, assistants d’éducation (AED), agents régionaux, personnels administratifs et sociaux ont décidé de cesser le travail pour alerter sur une montée des violences au collège.
Des violences qui s’intensifient
Depuis plusieurs mois, la tension est palpable au sein de l’établissement. Des AED ont été agressés physiquement en tentant de séparer des collégiens en pleine bagarre. À ces altercations s’ajoutent des menaces de mort adressées aux surveillants à plusieurs reprises cette année, notamment les 18 mars, 30 avril, 27 septembre, ainsi que les 17 et 18 octobre. Un assistant d’éducation témoigne : “Le climat du collège est de plus en plus violent, avec des agressions verbales et physiques répétées. Nous n’avons pas les moyens nécessaires pour gérer correctement ces situations.“
Des conditions de travail en déclin
Pour les personnels, cette situation s’inscrit dans un contexte plus large de détérioration des conditions de travail. Les surveillants et assistants pédagogiques, souvent en première ligne, se sentent démunis face à l’ampleur des conflits. Une professeure déplore également : “Ce sont des insultes, des bagarres incontrôlées, et malgré nos alertes répétées, les moyens ne suivent pas. Le manque de postes et de réactivité rend la situation ingérable.” Par ailleurs, l’ouverture récente d’une ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire), destinée à accueillir des élèves en situation de difficultés, n’a pas été accompagnée des moyens humains nécessaires. Les deux postes d’AESH à 24h promis ne sont toujours pas pourvus intégralement.
Des revendications claires
Face à cette situation, les grévistes formulent plusieurs demandes :
- L’attribution immédiate de deux postes d’AED supplémentaires, indispensables pour assurer une surveillance suffisante.
- La pérennisation du deuxième poste de CPE
- Le deux postes complets d’AESH à 24 heures attendus pour soutenir l’ULIS, afin de garantir un encadrement adapté.
Les personnels insistent également sur la nécessité d’une réactivité accrue dans la gestion des incidents, pour éviter que la violence ne devienne une norme. Une assistante d’éducation s’interroge sur le message envoyé aux élèves : “Pourquoi les élèves violents restent-ils au collège après avoir frappé un surveillant ? Cette banalisation de la violence est désastreuse.”
Une volonté de dialogue et de solutions
Une délégation a été reçue dans la matinée par le rectorat. Les grévistes espèrent que cet échange permettra de déboucher sur des mesures concrètes. Une enseignante souligne l’esprit constructif de cette mobilisation : “Nous voulons travailler ensemble, avec la direction et les CPE, pour améliorer les choses. Cette action n’a pas pour but d’opposer les uns aux autres, mais de bâtir des solutions collectives.“
2 établissement en 2 mois
Cette mobilisation intervient dans un contexte plus large de tensions dans les établissements scolaires. Le 11 octobre dernier, le collège Paul Riquet de Béziers avait déjà tiré la sonnette d’alarme pour des faits similaires. À Henri IV, les personnels espèrent que leur action marquera un tournant et aboutira à des réponses à la hauteur des enjeux. Pour eux, il s’agit avant tout “de protéger les élèves et de restaurer un climat serein propice à leur réussite“.