Béziers : mobilisation sur l’A9, les agriculteurs en route vers Boulou pour dénoncer les importations
Ce matin, dès 6h, des militants de la Coordination Rurale (CR34) ont pris la route pour une nouvelle action de mobilisation.
À 6h, un premier rassemblement a eu lieu à Béziers-Ouest, sur l’autoroute A9. Leur destination : le péage du Boulou, à la frontière espagnole, où ils entendent marquer leur opposition à certaines pratiques commerciales jugées déloyales.
Une mobilisation régionale qui s’intensifie
Les manifestants, à bord de véhicules chargés de pneus et de fumier, roulaient prudemment sur la voie de droite, provoquant quelques ralentissements localisés près de Béziers. Si la circulation restait fluide à ce moment-là, des impacts plus notables ont été signalés à Narbonne, autour de 8h30, en raison de l’afflux d’autres convois militants. “Cette action dépasse les frontières de l’Hérault. Les militants ont été rejoints par des participants venus du Lot, du Tarn, et de la Haute-Garonne, traduisant une mobilisation régionale pour renforcer leur impact.” a expliqué Benjamin Bajada de la Coordination Rurale de l’Hérault.
Le point final : le péage du Boulou
La destination choisie, le péage du Boulou, revêt une importance stratégique. Les manifestants souhaitent y contrôler les camions transportant des marchandises venues d’Espagne, pointant du doigt des produits qu’ils jugent non conformes ou favorisant une concurrence inéquitable.
La mobilisation pourrait se poursuivre jusqu’à jeudi dans les Pyrénées-Orientales, si aucune annonce significative n’est faite pour répondre à leurs revendications. Les tensions restent palpables après une manifestation menée par les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA hier à Montpellier, lors de laquelle des discussions ont eu lieu avec le préfet de l’Hérault.
Du côté du prefet…
Hier, le préfet de l’Hérault a rappelé qu’en 2023, 49 millions d’euros ont été mobilisés pour soutenir la filière viticole dans le département, soit 9 800 € en moyenne par viticulteur. Pour 2024, il a annoncé avoir déjà engagé des dégrèvements de TFNB (Taxe Foncière sur le Non-Bâti) à hauteur de 6,4 millions d’euros, avec un paiement reporté au 31 décembre. Par ailleurs, 12,8 millions d’euros d’aide à l’arrachage définitif, concernant 3 200 hectares, sont actuellement en cours d’instruction.