Béziers : Robert Ménard dit avoir “honte” de ses déclarations sur les réfugiés syriens et irakiens
Face à l’élan de solidarité pour les réfugiés ukrainiens, le maire de Béziers Robert Ménard regrette ce qu’il a dit en 2015 à l’arrivée des Syriens et des Irakiens fuyant la guerre.
Ses paroles ont dépassé sa pensée. Robert Ménard se rappelle avec “honte” les propos qu’il a tenus au moment de l’arrivée des réfugiés syriens et irakiens affluant vers les pays en paix. Des propos “peu glorieux” a insisté le maire de Béziers au micro de la chaîne LCI. Des paroles et des écrits, se souvient l’intéressé. La Une du journal municipal titrait “Ils arrivent !” comme pour tenter d’effrayer la population plutôt que de susciter un élan de solidarité.
Une “faute”
Robert Ménard a fait son mea culpa réalisant “qu’il n’y a pas deux sortes de victimes, il n’y a pas des Européens chrétiens qu’il faudrait défendre et des gens (…) qui seraient au Moyen-Orient et musulmans qu’on aurait eu raison de ne pas accepter chez nous”. Le maire de Béziers parvient à distinguer plus clairement que par le passé l’injustice qui touche les familles fuyant un conflit armé. A l’époque de la guerre en Syrie, il s’était opposé à la scolarisation des enfants musulmans de réfugiés. Aujourd’hui il qualifie son attitude de l’époque de “faute”.
Le grand remplacement
Quatre ans après ses mots qu’il dit regretter, Robert Ménard remplace son discours de replie identitaire par des paroles tolérantes. La vague de solidarité pour les Ukrainiens aurait-elle eu raison des prises de positions radicales du maire de Béziers, pourtant peu habitué à suivre l’opinion générale. Qu’il s’agisse du candidat Zemmour ou de lui-même, le maire de Béziers et soutien de Marine Le Pen reconnaît avoir “tort”. Ce revirement pourrait faire l’effet d’une bombe dans les courants d’extrême droite à quelques semaines des élections présidentielles.