Culture & Loisirs — Département Hérault

Béziers, Sellig : "J'ai un rôle social, un rôle d'amuseur public"

Le 6 décembre, l'humoriste Sellig, de son vrai nom Gilles Magnard, présentera son spectacle, Episode 6, au Zinga Zanga de Béziers. Il revient pour nous sur son parcours, ses personnages et sa carrière, au-delà de la scène. Interview.

Hérault Tribune : Le 6 décembre vous jouez à Béziers votre spectacle, l’Episode 6, avec lequel vous tournez depuis deux ans. Racontez- nous un peu les thèmes que vous y abordez ?

Sellig : Dans l’épisode 6, j’ai travaillé sur mon âge. J’ai 55 ans aujourd’hui, j’ai travaillé sur ce qu’on ne fait plus quand on prend de l’âge. Je parle aussi du célibat à 50 ans. Je me suis retrouvé célibataire il y a 5 ans et j’ai été, comme tout le monde, sur les sites de rencontres de mon âge. J’ai découvert un monde que je ne connaissais pas, je suis d’une génération où ça ne se faisait pas trop et j’ai découvert plein de choses. J’ai pu en faire un grand sketch. En fait un spectacle s’écrit en fonction de ce qu’on vit entre deux spectacles. Et entre deux spectacles j’ai vécu plein de choses !

Vous parlez aussi, bien sûr, de vos deux personnages on peut dire “mythiques” : votre sœur et votre beau-frère, Bernard…

Evidemment ! C’est impossible de ne pas en parler pendant mes spectacles, les gens l’attendent. Ils sont carrément mythiques, donc je suis obligé. Ma sœur et mon beau-frère sont devenus des légendes, plus que moi ! On a l’impression que j’en parle beaucoup, mais en fait c’est un seul sketch dans mes spectacles. C’est un sujet qui me permet de parler de l’actualité. Par exemple dans l’épisode 6, je traite Noël chez ma sœur, ça me permet de parler de Noël chez tout le monde.

Vous ne parlez pas du tout de politique ou de sujets de société. Vous faites plutôt vivre des personnages qui sont un peu “monsieur tout le monde” dans la vie quotidienne. Pourquoi ce choix ?

Ça remonte à l’enfance. Mon grand-père, qui m’a élevé, me racontait des histoires, me montrait Louis de Funès, Bourville, etc. J’ai grandi en racontant des histoires populaires. Je ne parle pas de sujets qui fâchent. Quand j’étais à l’école, déjà, mon objectif était de faire rire les copains. C’est mon rôle social, un rôle social d’amuseur public.

Vous pensez qu’on ne peut pas faire rire avec des sujets d’actualité ou politiques ?

Si, bien sûr, j’ai plein de copains qui sont très bons, par exemple, Gaspard Proust ou d’autres, qui font rire avec des sujets politiques ou des sujets difficiles. Mais moi, ce n’est pas mon truc. Ce ne sont pas des sujets que je traite facilement, du coup, je laisse ça aux autres. Et puis, les autres ne savent pas forcément faire ce que je fais, donc finalement, on a un vaste choix en France, c’est ça qui est bien.

On vous entend sur la radio Rires et chansons mais à part ça vous êtes peu médiatisé, on ne vous voit pas à la télévision. D’ailleurs il vous est arrivé d’en parler sur scène. Etes-vous un peu amer sur ce sujet, avez-vous des regrets ?

Je l’étais et c’est passé, c’est fini. Avec le temps, on apprend et on comprend des choses. Au bout du compte, on se rend compte qu’on a notre propre chemin, différent de celui des autres. Je me suis rendu compte que ce n’était pas vital pour faire une carrière.

Vous l’expliquez comment cette absence dans les médias télé ?

Je ne pense pas qu’il n’y a eu de cabale contre moi, je pense que je n’ai pas été le bon client à un moment donné. J’ai un peu été boudeur. Je me disais pourquoi ils invitent les autres et pas moi ? Donc je pense que je suis le responsable de ma propre non-médiatisation au départ.

Pourtant, vous êtes connu, vous remplissez les salles, votre public vous suit et vous est fidèle…

Oui, carrément ! Ça s’est fait à la longue, avec les années. Je suis allé jouer partout en France. Et puis les gens ont commencé à revenir avec leurs familles, leurs amis. Ca a commencé à faire une communauté, à chaque fois un peu plus grosse.

Vous êtes aussi écrivain. Où en êtes-vous ?

Alors ça, c’est une passion que j’avais à côté, grâce à mon meilleur ami Bernard Werber, qui m’a appris à écrire. L’édition est un milieu très dur, que je ne connaissais pas, et pour vivre de sa plume, c’est très compliqué. Mais puisque j’ai la chance d’avoir un public qui me suit, je peux leur en parler et à la fin des spectacles, je leur propose mes romans, je les vend. Encore une fois, ça me permet de raconter des histoires.

C’est toujours dans l’humour ces romans ?

Au début oui et puis après j’ai commencé à écrire des romans d’aventure. Le dernier, qui est sorti il y a six mois, c’est un polar. J’avais envie d’écrire un polar, un peu sombre, sur un détective lyonnais qui a passé la cinquantaine. J’ai pu y mettre mes idées, ma façon de voir les choses. Peut-être que j’en referai sur l’humour parce que j’ai écrit en parallèle des romans sur ma sœur et mon beau-frère, les gens aiment beaucoup. Là, on est vraiment dans le sketch. Autrement, j’écris en fonction de mes envies.

Informations pratiques

Le 6 décembre à 20h30, au Zinga Zanga de Béziers.
Places à partir de 32 euros en cliquant ici.

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