BMX Freestyle : Anthony Jeanjean de retour au top niveau à trois mois des JO
Un an après des Mondiaux décevants, le voltigeur Anthony Jeanjean, triple champion d'Europe de BMX Freestyle, a repris du poil de la bête en s'entraînant d'arrache-pied chez lui dans l'Hérault et a pour objectif d'enchaîner les succès "jusqu'aux JO" cet été.
“Je me sens super bien. Les résultats s’enchaînent et j’espère continuer jusqu’aux JO”, se réjouit le rider lundi à la veille de la Coupe du monde de BMX Freestyle à Montpellier, organisée dans le cadre du Festival international des sports extrêmes (Fise).
Ce coureur de 25 ans à l’accent chantant est un candidat sérieux à l’or olympique au parc urbain de La Concorde à Paris les 30 et 31 juillet prochain, malgré une première expérience mitigée à Tokyo (7e). Vainqueur pour la quatrième fois des championnats de France en décembre, titré lors de la première Coupe du monde de l’année au Japon, le Sérignanais est revenu à son meilleur niveau après des Mondiaux d’août marqués par une décevante 24e place et deux chutes lors de ses passages.
“Ce n’était pas du tout la place que j’espérais. Je voulais marquer le coup à un an des Jeux à la maison… mais je me suis remis au travail pour faire en sorte que cela n’arrive plus jamais”, raconte-t-il sûr de lui.
Remonter en selle
De retour au pôle France à Montpellier et dans son club de Sérignan, place forte du BMX français, il a largement augmenté son volume d’entraînement, adopté une nutrition plus stricte et mis l’accent sur la préparation mentale avec l’encadrement de l’équipe de France.
“Anthony est quelqu’un de très persévérant. Ce passage à vide a aussi fait ressortir ses qualités : il est devenu encore plus minutieux et rigoureux pendant les compétitions et les entraînements”, relève son coach Jean-Baptiste Peytavit.
Sur les rampes du Park du Fise, l’aire urbaine qui sert de terrain de jeux aux riders lors des compétitions pour réaliser des figures spectaculaires, Jeanjean déboule avant de virevolter sereinement entre deux tremplins à plusieurs mètres du sol. “Grâce à tous ces facteurs, je récupère beaucoup plus vite entre les sessions, j’ai moins peur de me blesser et je sens que je continue à progresser. Toute la préparation est tournée vers les Jeux”, explique-t-il.
Le numéro un français et 3e mondial doit toutefois encore se qualifier lors des séries de qualification olympique, événements inédits qui rassemblent à Shanghai (16 au 19 mai) et Budapest (20-23 juin) la plupart des athlètes des différents sports urbains. “On sera 24 en BMX et il y en a 12 qui participeront aux Jeux. C’est un avant-goût de ce qui va se passer à Paris. Je vais aller chercher mon quota comme si je n’étais pas du pays hôte et montrer que je fais partie du top 6”, annonce-t-il.
En garder sous la pédale
D’ici là, il compte toutefois en garder sous la pédale, pour pouvoir impressionner les juges au meilleur moment avec des figures inédites qu’il a peaufinées en secret. “Sur ce Fise, je ne montrerai pas tout”, dit-il facétieux. Mais “ne pas être ici m’aurait fait mal. C’est important pour moi d’être à Montpellier pour la Coupe du monde”, ajoute-t-il. A 10 ans, il est venu pour la première fois au festival des sports extrêmes avec ses parents et y a découvert le BMX et les riders.
“Je voulais faire comme eux, être dans cette atmosphère avec le public déchaîné. Il n’y a qu’ici qu’on retrouve une ambiance pareille et qu’on est autant soutenu en tant que Français. Cela aussi me prépare pour les JO”, estime le jeune homme détendu. Longtemps, sa discipline a été dominée par les Américains et les Australiens, dont le premier champion olympique de l’histoire, Logan Martin. Mais Jeanjean veut croire que la donne a changé avec l’éveil de plusieurs autres nations, dont la France. “Maintenant qu’on a des structures comme à Montpellier et Sérignan, ça change tout : le niveau a explosé. Il ne nous reste plus qu’à répondre présent aux Jeux olympiques pour confirmer”, souligne-t-il déterminé.