Boire du vin même avec modération ne passe plus pour l'Europe
L’association nationale des élus de la vigne et du vin (Anev) s’étrangle à la lecture d’un rapport européen de lutte contre le cancer provoqué par la consommation d’alcool, même avec modération.
L’Anev parle de “vitibashing”. Par les voix de ses coprésidents Nathalie Delattre et Philippe Huppé, l’association s’insurge contre la Commission spéciale de lutte contre le cancer du parlement européen (Beca). Selon les élus de la vigne et du vin, la commission Beca qui ne fait plus de différence entre la consommation modérée et excessive d’alcool. Un effacement des frontières au cœur du plan de lutte contre le cancer qui doit être soumis à la commission européenne prochainement.
La voie de la modération
Or la reconnaissance de la consommation modérée est le cheval de bataille de l’Anev. “ La consommation modérée de vin, que nous défendons aux côtés des viticulteurs français, fait partie de notre histoire, de notre patrimoine, de nos vies, de nos bonheurs comme en attesteront nos prochains repas de fêtes. Boire du vin, avec modération, c’est s’offrir un moment de partage et de convivialité, qu’il nous faut cultiver “, revendiquent Nathalie Delattre et Philippe Huppé. L’Anev est engagée dans la voie de la modération depuis plusieurs décennies. Une orientation qui a fait ses preuves selon l’association. C’est donc un sentiment d’incompréhension qui s’empare du secteur viticole à l’annonce du rapport de la commission Beca qui prône un principe de précaution “poussé à l’extrême”.
“Une approche hygiéniste”
Les élus de la vigne et du vin considèrent que ce positionnement aboutira à la remise en cause de toutes les productions d’alcool et donc de vin. Une musique que le secteur viticole ancré historiquement et socialement dans les territoires ne veut pas entendre. Le vote du rapport de la commission Beca est annoncé début 2022. D’où la mobilisation de l’Anev auprès des eurodéputés via un courrier qui leur a été envoyé en décembre dernier. L’association demandent aux élus européens de s’opposer à ” cette approche hygiéniste de la prévention des consommations à risque, qui, si elle aboutissait, pourrait avoir de graves conséquences sur l’encadrement, l’accompagnement, et donc le développement de la viticulture européenne dans les années à venir “.