Boyer Molière : “Des créations uniques inspirées de l’ancien, de voyages et de rencontres”
Stéphanie Ramé et Marie Hartmann sont amies depuis 25 ans. En 2016, elles ont fondé leur marque Boyer Molière, dont le nom est un hommage à leurs grands-mères respectives. Ensemble, elles ont eu pour volonté de créer des pièces qu’elles aiment et dont elles ont besoin. Dans cette idée, elles font fabriquer des habits et accessoires du quotidien par des artisans, afin de valoriser le savoir-faire.
Entre création et collection
Marie Hartmann explique que Boyer Molière se décline en plusieurs volets. “D’abord, il y a nos créations, telles que les bijoux en laiton ou le ‘Vagabond’, un panier à rabat détourné en un véritable sac à main, décrit-elle. Il peut être fait de cuir ou de morceaux de tapis. Quand c’est le cas, il s’agit de tapis recyclés ou neufs dont on peut faire jusqu’à cinq utilisations. Nous avons également des pièces anciennes comme des vêtements militaires ou le tapis à la rose moldave pour lequel nous avons sillonné la Moldavie, la Roumanie et le sud de l’Ukraine. Enfin, nous travaillons avec des créateurs qui nous proposent leurs coups de cœur. Notre rôle à nous c’est de dessiner et de suivre les collections.”
Les deux amies travaillent main dans la main, lorsque l’une a une idée, elles entament une réflexion commune. Puis, elles se déplacent pour rencontrer les artisans et faire réaliser les prototypes qu’elles testent et corrigent avant de valider. Une fois toutes ces étapes achevées, l’objet est envoyé à la production.
Des productions faites à la main
L’idée de fonder Boyer Molière leur est venue lorsqu’elles ont dessiné le ‘Vagabond’. “L’objectif était de créer un sac à main qui puisse aller avec tout, pour une utilisation de tous les jours, en toutes circonstances, se souvient Marie Hartmann. Nous voulions quelque chose de naturel et de brut, c’est pourquoi nous avons voulu passer par des artisans. Les trouver s’est avéré très difficile, nous voulions des fabricants qui nous correspondaient et avec le savoir-faire dont nous avions besoin. Par exemple, il a été très dur de trouver un tresseur de paille, car elle est particulière, plus solide et plus résistante que la paille classique. Nous tenons beaucoup à nos artisans car ils sont très compliqués à dénicher, celui qui travaille le cuir est d’ailleurs avec nous depuis huit ans. Grâce à l’artisanat, aucune cliente n’a le même produit, cela crée une singularité. Par exemple, les teintures sont végétales, donc elles changent à chaque dosage. En revanche, nous ne pouvons pas faire certaines couleurs comme le turquoise, le corail ou encore le doré.”
Les tarifs sont en adéquation avec le coût des matériaux et de la main-d’œuvre. “Pour le ‘Vagabond’, le prix de la taille moyenne varie entre 275 € et 295 €, le baby est à 205 €, indique la créatrice. Les tuniques sont entre 195 € et 275 € en fonction des matières et les bijoux oscillent entre 75 € et 225 €.”
Des créations d’un ailleurs d’un autre temps
La marque ne suit absolument pas la mode, les créatrices piochent dans ce qu’elles observent au cours de leurs pérégrinations. “Nous ne regardons même pas ce qui est tendance, nous nous inspirons seulement de voyages et de rencontres, rapporte Marie Hartmann. Les pays de l’Europe de l’Est nous ont inspirées par leur culture et leur motif floraux. Au Maroc, nous avons adoré les anciennes poteries, l’histoire, les couleurs… Nous avons une appétence particulière pour les pièces anciennes que l’on sort de leur contexte, nous nous laissons guider par la découverte, la rencontre et le coup de cœur. Nous recherchons l’histoire et l’émotion des objets, et nous leur donnons une seconde vie. C’est comme cela que nous avons créé un univers très global, mais où tout est soigneusement étudié avec un regard esthétique.”
Boyer Molière propose un monde humain et raffiné. “Nous réalisons des créations ethniques à travers un regard occidental, raconte Marie Hartmann. Ainsi, nous combinons des savoir-faire d’ailleurs avec des idées françaises. Les produits sont réalisés pour la plupart en Espagne, en Roumanie, au Portugal et au Maroc, car ils disposent d’autres domaines de compétences et de matières introuvables en France. En bref, nous découvrons des choses à l’occasion de voyage et nous y apportons notre patte. Ensuite, nous revoyons le design avec les artisans.”
La marque s’inscrit dans le temps
Chez Boyer Molière, il n’y a pas de notion d’éphémère, les créations ont vocation à pérenniser. “Dans notre marque, il n’y a aucune recherche de tendance ni de mode, définit la créatrice. Nous créons des produits intergénérationnels et intemporels, l’idée est vraiment de les conserver le plus longtemps possible. Ainsi, nous trouvons toujours une réponse naturelle à chaque problème, par exemple nous pouvons changer les bases, réutiliser d’anciens matériaux. Ce sont des valeurs que nous ont transmises nos grands-mères et que nous tenons à respecter.”
La créatrice estime que la mode a changé ces dernières années. “C’est une vraie joie de constater que les gens ne consomment plus de la même manière et essaient de ralentir la surconsommation, d’acheter moins mais mieux”, se réjouit Marie Hartmann.
Boyer Molière propose un système de vente plutôt atypique, Marie Hartmann explique : “Tous nos produits sont exposés dans nos pop-ups de vente, explique la créatrice. Nous avons également une boutique au 18 rue des soldats à Montpellier qui est ouverte de la mi-mai à la fin du mois de juin et de la mi-novembre à la fin décembre. Les clients peuvent aussi nous contacter sur notre Instagram boyer.moliere pour commander des articles et prendre rendez-vous. La boutique fonctionne comme une brocante, tous nos produits sont différents. L’idée est de créer un style que tout le monde peut s’approprier, nous voulons que n’importe quelle personne, quel que soit son style, puisse aimer un article car il est unique.”