Cap d'Agde, Amis du Fort de Brescou : "Je ne voulais pas qu'il finisse en tas de cailloux"
Depuis une dizaine d'années, "Les Amis de Brescou" s'engagent dans la sauvegarde et la rénovation du Fort Brescou au Cap d'Agde. Président de l'association, Jean-Louis Guggisberg revient sur le lien fort qui unit les Agathois et “ce symbole de l’histoire de la région”.
Comment est née l’association ?
Jean-Louis Guggisberg : Depuis mon enfance, je vis les pieds dans l’eau. Je ne marchais pas encore que j’étais déjà sur un bateau. D’ailleurs, j’ai toujours été sur Brescou, qui était pour moi un terrain d’aventure. Je m’étais également lié d’amitié avec le fils du dernier gardien du phare. Au fil des ans, je me suis aperçu que Brescou se dégradait. Petit à petit, plus personne ne s’en est occupé. Une fois à la retraite, j’ai décidé d’agir. Je ne voulais pas qu’il finisse en tas de cailloux. J’ai créé cette association en avril 2012 et le maire m’a immédiatement ouvert les bras, ravi de cette initiative. Ensuite, je me suis entouré de personnes amoureuses du site, de l’île, de la mer et de la ville plus généralement. Aujourd’hui, nous comptons 350 adhérents, preuve que je ne suis pas le seul à m’intéresser à l’île du fort Brescou !
Quelles sont les grandes dates du fort ?
Au départ, il n’y avait rien. L’île a été créée par une irruption sous-marine. Le fort a été édifié lors des Guerres de religion, lors du conflit opposant le duc Henri II de Montmorency et le vicomte de Joyeuse, c’est-à-dire les Catholiques et les Protestants.
Puis un corsaire s’est installé là, Gaspard Dot, plus connu sous le nom de Barberoussette. Il pillait les bateaux qui passaient dans le coin. Il a fini par être arrêté du côté de Béziers, alors qu’il allait se ravitailler en eau et en nourriture. Il a eu le choix entre la décapitation et travailler pour le duc Henri II de Montmorency. Navigateur hors-pair et excellent charpentier de marine, il a préféré travailler pour le duc et le fortin s’est ainsi développé.
Le fort faisait aussi partie des points de vigilance dans la lutte contre les Anglais, tout comme celle qu’on appelle la ‘Tour des Anglais’ sur le mont Saint-Loup. Son gardien communiquait avec le passeur sur l’état du passage. Pour éviter que les Protestants ne s’en emparent, Louis XIV demande sa destruction, mais l’employé n’étant pas payé, elle n’a jamais eu lieu. Après, le site est devenu une prison d’état dans laquelle les exclus de la société ont été amenés jusqu’au XXe siècle. De nos jours, Brescou joue un rôle de carte postale de l’entrée du Cap d’Agde.
Comment l’association s’implique-t-elle ?
J’ai rencontré la Drac, le Conseil Général, le Conseil Régional, un tas de sponsors comme Hyper U et Intermarché, qui au fil des jours, ont contribué à la cagnotte. En dix ans, nous avons collecté environ 100 000 euros. En plus, nous avons rédigé un bouquin qui s’intitule “Brescou et Languedoc, une île, un fort, une histoire” qui retrace la vie du fort, de l’irruption sous-marine à nos jours. Nous avons aussi participé à Vinocap, avec les Caves Richemer, qui ont créé une cuvée spéciale “Les Amis du Fort Brescou”. Au mois d’octobre prochain, il y aura également une action au niveau du golf. Chacun des centimes versés à l’association participe à la restauration et à la préservation du fort.
Où en est la rénovation ?
Nous en sommes encore à la première phase. Nous avons donné 80 000 euros de façon à ce que la tour du Fanal, qui était le phare originel, soit entièrement rénovée. Ce chantier devrait être terminé fin 2023.
Toutes les opérations sont effectuées avec la Drac et nous sommes aidés par un architecte des Bâtiments de France et un architecte du Patrimoine. Sur les rempars, ce sont les Compagnons du Devoir qui interviennent. L’urgence est de les sécuriser et les rénover car ils sont agressés par la mer, le vent, le sel et le sable. Au total, il faudra compter entre 16 et 18 millions d’euros pour la rénovation. Nos actions se déroulant en mer, notre chantier est limité entre mai et octobre. C’est une île, donc ce ne sont pas les mêmes conditions d’intervention que pour le Château Laurens par exemple !
Bonsoir,
Rien à dire sur l’article, par contre le titre me chiffonne : “Cap D’Agde…….”, c’est digne d’un journal parisien.
Une tribune qui se veut “héraultaise” doit écrire “Le Cap d’Agde….”
Amistats.