Cap d'Agde / Béziers : la course folle du conducteur d'une Porsche se termine en prison
Samedi dernier, un chauffard a pris tous les risques pour échapper à un contrôle de police.
« Derrière chaque intervention, aussi anodine soit elle, peut se cacher un drame »
Tout démarre au rond du Carré d’As à l’entrée du Cap d’Agde ce samedi soir. Vers 21h00, une patrouille de police du commissariat d’Agde décide de contrôler un véhicule Porsche Cayenne occupé par deux individus. Le conducteur faisait mine de se garer sur le bas-côté mais il redémarrait brusquement pour s’enfuir à pleine vitesse. Il était rapidement repéré par un autre équipage de la BAC du commissariat d’Agde qui le suivait alors discrètement sur la RD 612 en direction de Béziers pendant que d’autres policiers du commissariat de Béziers mettaient en place un dispositif d’interception sur le rond-point de la Méditerranée à Villeneuve-les-Béziers.
Une course folle entre Agde et Béziers
Sur le trajet, le conducteur de la Porsche conduisait dangereusement, contraignant plusieurs véhicules à freiner brutalement pour l’éviter. Arrivé au niveau du dispositif d’interception, il accélérait de nouveau, doublant une file de véhicules par la droite sur la voie d’urgence, éclatant trois pneus en roulant sur une herse lancée par les policiers qui étaient forcés de sauter dans un fossé pour ne pas être percutés, se blessant alors légèrement, alors même que l’un d’entre eux avait braqué son arme de service en direction du véhicule.
Peu après, un véhicule BMW transportant un couple et leur bébé de 14 mois était percuté par le fuyard blessant légèrement le couple, l’enfant étant indemne. Les policiers parvenaient à interpeller le passager du véhicule qui se débattait pendant que le conducteur prenait la fuite en courant. Il était finalement rattrapé et interpellé avec difficultés, se débattant et portant des coups de pieds aux policiers.
Positif au Cannabis
Tout au long de son transport au commissariat d’Agde où il était placé en garde à vue, le conducteur insultait les policiers tout en menaçant de parvenir à les écraser la prochaine fois. Il était testé positif au cannabis mais il n’était pas alcoolisé, au contraire du passager qui présentait un taux de 0,77 mg d’alcool par litre d’air expiré.
Le conducteur âgé de 30 ans, père de trois enfants mineurs, exerçant la profession de chauffeur livreur et domicilié à Thézan-les-Béziers, a déjà été condamné à de nombreuses reprises entre 2009 et 2017 pour des faits de vols, dégradations, conduites sans permis, trafic de stupéfiants et violences. La Porsche qu’il conduisait appartient à sa concubine; le parquet a ordonné sa saisie en vue d’une éventuelle confiscation par le tribunal.
Placé en garde à vue, il reconnaissait avoir fumé du cannabis dans la journée et avoir refusé d’obtempérer aux différents tentatives de contrôle, tout en contestant avoir eu l’intention de percuter les policiers. Il justifiait son comportement par la panique, ne souhaitant pas être contrôlé, malgré son ami passager qui l’incitait à s’arrêter. Il affirmait être désolé tant pour les policiers, que pour la famille percutée à l’issue de sa fuite.
Le chauffard placé en détention provisoire
Déféré au tribunal, il a été placé en détention provisoire dans l’attente de son jugement qui interviendra à la fin du mois de juillet. Il devra répondre des faits de violences avec arme (la Porsche) et sur personnes dépositaires de l’autorité publique, refus d’obtempérer avec mise en danger délibéré de la vie d’autrui, blessures involontaires par conducteur avec mise en danger délibéré de la vie d’autrui et sous l’emprise de stupéfiants, le tout en récidive légale. Il encourt une peine maximale de 10 années d’emprisonnement.
Le passager, âgé de 41 ans, père de deux enfants mineurs, exerçant la profession de chauffeur poids-lourds et domicilié également à Thézan-les-Béziers, jamais condamné jusqu’à présent, expliquait que le conducteur était son ami et qu’il n’avait pas compris son comportement, l’ayant incité à plusieurs reprises à s’arrêter et ayant l’impression de « vivre un film d’horreur ».Il reconnaissait seulement avoir résisté au moment de son interpellation « par un mauvais réflexe ». Il sera jugé à la même audience du tribunal correctionnel du chef de rébellion. Dans l’attente, il a été laissé libre.
« Sans le professionnalisme et le sang-froid des policiers agathois et biterrois, nous aurions pu connaître les pires des scénarios » déclare Stéphane Navarro du syndicat UNITÉ SGP POLICE/F.O. 34.