Castelnau-le-Lez : faux rendez-vous galant, kidnapping et violences, la victime était impliquée
Dans la nuit du 31 août, une affaire d'enlèvement, de séquestration et de vol à main armée s'est déroulée à Castelnau-le-Lez.
Le scénario initial : un faux rendez-vous galant
Tout commence avec une plainte déposée au commissariat par un homme de 27 ans, à 4 heures du matin. Selon ses dires, il aurait été en route pour un rendez-vous galant à Castelnau-le-Lez lorsqu’il se serait perdu, ayant recours à son GPS pour retrouver son chemin. C’est alors qu’une voiture se serait stationnée derrière lui, bloquant sa sortie. Trois individus en seraient descendus, deux d’entre eux l’ayant rejoint avec une arme, ils l’auraient forcé à se rendre à un garage souterrain dans Montpellier.
Une fois sur place, les agresseurs auraient dérobé le téléphone de la victime et l’auraient contraint à barrer la carte grise de son Audi A1, qu’ils avaient manifestement l’intention de revendre. Durant cette épreuve, la victime aurait subi des violences physiques, notamment des coups de crosse et des menaces avec un couteau. Les agresseurs auraient ensuite tenté de l’enfermer dans le coffre de sa voiture, sans succès. Ils l’auraient finalement abandonné sur le bord de la route, emportant son véhicule et son téléphone.
Un règlement de comptes
Cependant, les investigations de la police ont permis de découvrir que cette histoire était bien plus complexe. L’enlèvement n’était pas le fruit d’un hasard. En réalité, la “victime” n’était pas en route pour un rendez-vous amoureux, mais pour une transaction liée à un trafic de stupéfiants. Le plaignant, agissant comme livreur dans ce réseau, aurait été la cible de ses agresseurs, dont le meneur, un jeune de 19 ans, avait été écarté d’un trafic qu’il avait initialement cofondé via la messagerie Telegram.
Exclu de ce réseau par un nouveau “gérant”, l’instigateur de l’enlèvement aurait monté cette opération dans le but d’obtenir l’identité de celui qui l’avait remplacé et de se faire dédommager du manque à gagner. L’enlèvement du livreur visait donc à obtenir des informations et des biens en guise de compensation, notamment l’Audi A1 et le téléphone.
Les forces de l’ordre ont rapidement identifié et interpellé les trois principaux suspects, âgés donc de 19, 22 et 24 ans. Lors des perquisitions à leurs domiciles, la police a saisi environ 2 200 euros en liquide et 50 grammes de résine de cannabis chez le Lattois, une réplique de pistolet Beretta ainsi qu’un revolver contenant deux cartouches dans le barillet chez les deux Montpelliérains.