Castelnau-le-Lez : Frédéric Lafforgue, "Castelnau sera exemplaire en matière de handicap"
La prise en compte du handicap fait partie des prérogatives et obligations municipales, notamment depuis la loi Handicap de 2005. Revue de détail à Castelnau-le-Lez avec le maire Frédéric Lafforgue, qui a reçu la rédaction pour faire le point sur ce sujet.
Les bâtiments municipaux
Interrogé sur sa politique en matière de handicap, le maire Frédéric Lafforgue indique que le handicap est « accompagné de multiples façons » sur sa commune, notamment par la commission d’accessibilité. « Nous avons l’obligation de la réunir une fois par an. Elle s’est réunie une fois en 2021 et deux fois en 2022 (en mars et novembre) ». Cette obligation porte sur les bâtiments communaux, les immeubles (en termes de prescriptions et de suivi), mais ne concerne pas la voirie, qui est de compétence métropolitaine. « Cela ne m’a pas empêché de travailler avec la Métropole sur le rond-point Charles–de–Gaulle. Nous prenons en compte l’accessibilité à chaque fois que l’on refait la voirie, y compris sur le chemin du Salaison », assure-t-il. Par ailleurs, le maire a nommé en 2020 un conseiller délégué au handicap, Matthieu Perrot, qui est en charge de la commission accessibilité.
Concernant les obligations fixées par la loi handicap de 2005, « sur la trentaine de bâtiments communaux, il en reste huit qui ne sont pas accessibles. Le palais des sports et l’école Jean–Moulin sont les plus importants d’entre eux. Nous allons nous séparer de bâtiments non conformes, dont l’école des Chênes, qui va être transformée en béguinage. Pour le palais des sports, nous avons prévu dans le budget 2023la mise en accessibilité de la salle d’échauffement (il y a 4 marches) dans le cadre de sa réhabilitation, et les salles aux parquets seront accessibles dès l’an prochain. Certains endroits ponctuels du palais des sports ne pourront pas être mis en accessibilité, mais une grande partie du palais sera accessible d’ici la fin du mandat », commente l’élu. Il ajoute : « à l’école Jean-Moulin, les classes sont actuellement accessibles par l’extérieur, mais pas par l’intérieur. Le bâtiment a trente-cinq ans, la loi de 2005 n’était pas passée par là. Là aussi, il y a des travaux à faire ».
Globalement, estime Frédéric Lafforgue, « plus de 75 % des bâtiments communaux sont reconnus accessibles. On n’a pas de quoi rougir. Nous faisons un effort chaque année, comme avec l’installation d’un ascenseur à la mairie. Bien évidemment, des bâtiments neufs comme le Kiasma, les écoles neuves et le futur groupe scolaire Jacques-Chirac sont entièrement accessibles. Castelnau-le-Lez répond plus que correctement aux préconisations de la loi de 2005 ».
Des aménagements, dispositifs et structures
Plusieurs aménagements ou dispositifs ont été impulsés en matière de handicap à Castelnau-le-Lez. Un soutien administratif aux personnes en situation de handicap est réalisé par le Centre communal d’action sociale (CCAS). Elles trouvent dans cette structure une aide pour remplir les dossiers liés à la prise en charge du handicap. « Le CCAS sensibilise aussi les bailleurs sociaux à la mise en accessibilité des logements pour permettre l’accueil de personnes en situation de handicap », commente le maire. Et un bénévole de la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (FNATH) effectue des permanences au CCAS le deuxième jeudi de chaque mois, suite à un partenariat avec la ville.
Autre dispositif, le Café des Aidants, qui résulte d’un partenariat entre le CCAS et l’association Gammes. Frédéric Lafforgue souligne : « Ce rendez-vous mensuel créé en 2022 permet aux aidants de personnes en situation de handicap ou âgées de trouver des informations et d’échanger entre eux et avec un soignant ou un psychologue. Le prochain aura lieu le 22 mars à la Maison des Proximités du Devois ».
La municipalité a également des partenariats avec des structures liées au monde du handicap installées sur son territoire, dont l’Établissement et service d’aide par le travail L’Envol pour les travailleurs handicapés, le Centre de Rééducation et d’Insertion Professionnelle et la Maison d’Accueil Spécialisée/Etablissement d’accueil médicalisé Perce-Neige. Le Groupement pour l’insertion des personnes handicapées et Un toit pour tous ont ouvert en 2019 la résidence écrin Les Meulières, où des personnes en situation de handicap physique vivent de façon autonome. « Ce projet ULS (unité de logements et services) a été rendu possible par la mise à disposition, par la municipalité, du contingent de logements sociaux réservés sur cette résidence », explique le maire. Grâce à un partenariat municipal avec Isatis, Le Théano, résidence de 20 logements sociaux sur la Zac Eurêka, accueille 20 logements dédiés à des personnes présentant des troubles psychiatriques stabilisés, qui vivent dans du semi-collectif, encadrées par des professionnels. Frédéric Lafforgue annonce : « Le GIHP projette l’implantation de son siège administratif et de logements à Via Domitia ». D’ailleurs, « depuis 2010, une dizaine de personnes handicapées mentales vieillissantes (d’au moins 60 ans) sont accueillies à l’EHPAD Via Domitia. C‘était un de mes engagements quand j’étais conseiller général », indique-t-il.
Par ailleurs, les personnes à mobilité réduite peuvent, grâce à une application, connaître les places de stationnement libres les plus proches de l’endroit où elles se trouvent, de façon à ne pas perdre de temps ni d’énergie. En effet, Montpellier Méditerranée Métropole a installé des capteurs qui recensent les 180 places de parking de la commune dédiées aux PMR. Castelnau-le-Lez a été ville pilote pour ce dispositif sur la Métropole.
Les écoles
« Sur 2 000 élèves au total, les écoles maternelles et primaires de Castelnau accueillent 29 enfants porteurs de handicap », estime Frédéric Lafforgue. Une classe ULIS permet la scolarisation totale ou partielle des élèves en situation de handicap.
Sur demande de l’Education nationale, dans le cadre de l’inclusion, des moyens sont mis en œuvre par la municipalité pour répondre aux besoins de la prise en charge des enfants en situation de handicap moteur, psychologique ou cognitif. L’accessibilité des écoles est assurée, « même si elle n’est pas parfaite à l’école Jean-Moulin » analyse le maire. Des rampes d’accès, ascenseurs et seuils adaptés sont en place. Les personnes malvoyantes disposent d’équipements spécifiques, dont des picots au sol indiquant les escaliers, pour se déplacer sans danger. Des commandes de matériel scolaire spécifique pour les personnes en situation de handicap sont faites par la commune, sur demande des enseignants. Frédéric Lafforgue explique : « Nous avons aussi fait le choix avec les enseignants de créer des classes flexiblesavec du mobilier spécifique adapté ». Et dans les temps périscolaires – cantine notamment – « les animateurs sont sensibilisés au handicap et travaillent en lien avec les équipes d’enseignants », ajoute-t-il.
Les projets
Le maire de Castelnau-le-Lez détaille : « Le CCAS est en cours de conventionnement avec la Métropole pour l’acquisition de plateformes permettant l’accueil physique et téléphonique du public sourd et malentendant. L’accueil sera dans un premier temps effectué au CCAS puis pourrait s’étendre à la mairie ». Un forum de l’emploi est prévu avec le CRIP à la rentrée, pour faire découvrir aux entreprises des personnes en situation de handicap, afin qu’elles puissent décrocher des stages ou des emplois dans des filières spécifiques… Et « le groupe scolaire Jacques-Chirac abritera dès 2024 une classe ULIS qui permettra un accueil adapté aux élèves en situation de handicap,en partenariat avec l’Education nationale. Cela faisait partie de nos engagements » commente l’élu.
« Un autre projet est discussion avec l’Unapei, qui a reçu une propriété, Le Minaret, en don de la part de Mme Andrieu. Je vais rencontrer le président et le bureau de l’Unapei au sujet de l’aménagement et de la réhabilitation de la maison et du parc situés à deux pas de la mairie. Des personnes en situation de handicap pourraient s’installer dans la maison réhabilitée », indique le maire. Dernier projet détaillé par Frédéric Lafforgue : « La mairie possède un terrain situé près de la société Nicollin. Il pourrait être aménagéde façon à répondre à la demande de logements des usagers de l’Esat L’Envol (géré par l’Unapei), qui souhaitent vivre à côté. Des appartements seraient bâtis sur le terrain communal ».
Enfin, en 2023, la charte Commune-Handicap devrait être signée. Elle vise à promouvoir l’intégration dans la cité de toutes les personnes en situation de handicap en améliorant leur autonomie. « Des actions concertées entre la commune et les associations (si possible regroupées au sein d’un collectif) seront menées dans le cadre de cette charte », explique Frédéric Lafforgue, qui se dit « déterminé à marquer en 2025 les vingt ans de la loi Handicap de Jacques Chirac » et conclut : « Castelnau sera exemplaire en matière de handicap ».