Castelnau-le-Lez : le groupe scolaire Jacques Chirac, « l’école de demain » avenue de l’Europe
6 000 m2, 5 Classes de maternelle, 11 classes d’élémentaire dont une classe ULIS, et 1 jardin d’enfants. « Le groupe scolaire Jacques Chirac va façonner le Castelnau de 2030. Il est en adéquation avec l’évolution de notre commune. » Frédéric Lafforgue.
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Johannesburg, 2002. Discours du Président français. En lettres découpées, cette phrase est présente sur les murs de l’enceinte. Expliquer à tous âges qu’une révolution n’est pas définitive, qu’il faut en préparer d’autres, que le bien-être commun, l’intérêt général, et le défi climatique sont l’affaire de tous, c’est en quelque sorte la promesse du groupe scolaire Jacques Chirac.
« L’humanité a rendez-vous avec son destin […] pour franchir une nouvelle étape de l’aventure humaine, » autre énoncé du discours de Jacques Chirac au Sommet mondial sur le développement durable. Alors avec un tel rendez-vous, il faut qu’ici la volonté soit d’offrir aux enfants, toutes les armes pédagogiques, pour être capable d’affronter ce destin. Travailler sa mémoire et son imaginaire, installer, puis approfondir ses connaissances, c’est se donner les moyens de participer aux innovations de demain.
Coût global : 16,7 millions d’euros
À deux pas de l’avenue de l’Europe, ce groupe scolaire va assurer l’accueil des élèves domiciliés dans les quartiers de Vert Parc, Mas de Rochet et Eurêka. Il est situé près de la plaine de jeux Jean Fournier, un foncier appartenant à la commune évitant ainsi un coût supplémentaire, dû à l’acquisition du terrain. En chiffres, la Ville de Castelnau-le-Lez finance ce groupe scolaire à hauteur de 12.175.000 €, l’État (FNADT) 700 000 €, la CAF pour le Jardin d’éveil 240 000 €, la CAF pour ALP 300 000 €, le Conseil Départemental pour le Gymnase 250 000 €, le Conseil Départemental pour l’école 108 000 €, la SERM 2.927.000 €. Coût global : 16,7 millions d’euros.
« Préparer nos enfants au monde de demain. »
Difficile, pour Frédéric Lafforgue de cacher son émotion, comme son plaisir de voir enfin, ce projet aboutir : « c’est une ambition éducative, environnementale, culturelle et sportive, pour préparer nos enfants au monde de demain, au monde qui sera le leur. » Les premiers élèves seront accueillis en septembre 2023. Le maire de Castelnau revient sur l’histoire compliquée de ce chantier : « on s’est retrouvé avec deux difficultés. La première, la crise Covid qui nous a ralentis. Et puis, la deuxième difficulté, la guerre en Ukraine, où les prix ont complètement augmenté. L’été dernier, on s’est retrouvé avec deux entreprises défaillantes, et il a fallu les remplacer […] Je vous avoue que ce n’était pas quelque chose de simple. On ne savait pas, si on allait pouvoir ouvrir en septembre. Mais on ne pouvait pas décaler d’une année la rentrée scolaire. Alors, on s’est tous serré les coudes, et puis on est arrivé au résultat que vous avez aujourd’hui. » À terme, 400 élèves seront scolarisés et dès la prochaine rentrée, ils seront environ 275.
Un pôle éducatif
Mission accomplie pour Antoine Assus. Cet architecte, petit-fils et fils d’enseignant, explique : « on parle de groupe scolaire, je pense que c’est bien plus que ça. C’est vraiment un pôle éducatif pour les enfants de la commune. On a vraiment toutes les classes d’âge réunies ici, jusqu’à leur rentrée au collège. Dans ce même programme, il y a un gymnase pour les élèves et les associations sportives. Et en plus de cela, nous avons des locaux pour l’inspection académique. »
Le groupe scolaire Jacques Chirac dispose aussi de la possibilité d’enseigner des matières par l’intégration d’une langue étrangère. Cette méthode se fonde sur une approche bilingue et immersive de l’enseignement. Dans cette logique d’ouverture et d’adaptation, l’établissement dispose de cette labellisation (EMILE) pour apprendre l’anglais.
Sobriété énergétique
Le groupe scolaire Jacques Chirac répond aussi aux impératifs de sobriété énergétique. Il s’agit d’un bâtiment à énergie positive, qui consomme moins d’énergie que ce qui est produit directement sur le site.
Pour cela, deux dispositifs : les panneaux photovoltaïques, comme sur les toitures du pôle Madiba et du Palais des Sports, créent de l’électricité directement injectée sur le réseau. Et, 16 sondes de géothermie, avec des capteurs enfouis à 120 m de profondeur, permettent un dispositif de chauffage qui utilise les calories présentes dans le sol. « Vous savez, nous sommes dans un enjeu climatique qui nous touche tous. Donc les architectes, et comme tout le monde de la construction, nous faisons des efforts et nous œuvrons dans ce sens, » confie Antoine Assus. Puis il ajoute « Vous verrez en visitant les locaux, l’accent a été mis sur la lumière naturelle pour rendre les circulations agréables, confortables et en faire des vrais lieux de vie. » Des patios partout donnent un sentiment d’apaisement à l’ensemble scolaire. Au cœur de l’un d’eux, un olivier de 400 ans, une touche personnelle de Frédéric Lafforgue, dans le jardin qui jouxte le réfectoire et les cuisines.
Mobilités : la ville du quart d’heure
« Est-ce que vous connaissez une avenue de 2 km de long où vous avez un groupe scolaire, deux crèches, parce que vous avez la crèche des Nymphéas, on va faire une crèche au niveau du collège, deux maisons de proximité, un point information jeunesse, un vélo-ligne, une ligne de tram, deux lignes de bus tram qui seront gratuits. Le parc Pujol, qui va faire 3500 m2, le parc Vernassal juste à côté, et ici vous avez 8.000 m2 de plaine de jeux, » défend Frédéric Lafforgue.
Puis le maire détaille tout le maillage des mobilités : « nous sommes à 10 minutes à vélo d’Euréka. On est dans la ville du quart d’heure. On est en train de créer tous les liens, avec les mobilités douces. Il va y avoir un bus à haut niveau de service. Nous avons le groupe scolaire qui correspond vraiment à la demande. Cela facilite la vie des familles, parce qu’ils peuvent amener à la fois les petits, les grands, tout le monde au même endroit… Ensuite, ils font 200 mètres de plus, et ils ont une station de tram pour aller au collège. Et avec 4 stations de plus ils pourront aller au lycée Pompidou. Si vous connaissez une ville de 25.000 habitants, où vous avez le transport gratuit, bus, tram, deux lignes de bus-tram, vous me direz laquelle. »
Castelnau-le-Lez, c’est l’endroit où il faut habiter pour faire des enfants ? « Beaucoup de gens l’ont compris, » répond le maire, « c’est pour cela que je tenais à ce que vous fassiez cette visite. Je voulais que vous vous imprégniez du sujet parce que, franchement, c’est vraiment l’école du XXIe siècle, elle s’incorpore vraiment dans le quartier, elle s’incorpore dans la ville. Mon prédécesseur (Jean-Pierre Grand) avait lancé Jean Moulin, il y a 30 ans en arrière, et c’était déjà l’école de demain. Aujourd’hui Jacques Chirac, c’est l’école de demain. »
« L’humanité a rendez-vous avec son destin »
« Prenons garde que le 21e siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie. » Une belle occasion de se remémorer le discours de Jacques Chirac, de septembre 2002, lors du Sommet sur la Terre de Johannesburg.
LE MÉMO : Discours de Jacques Chirac. Johannesburg, 2002
« Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La terre et l’humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables.
Il est temps, je crois, d’ouvrir les yeux. Sur tous les continents, les signaux d’alerte s’allument. L’Europe est frappée par des catastrophes naturelles et des crises sanitaires. L’économie américaine, souvent boulimique en ressources naturelles, paraît atteinte d’une crise de confiance dans ses modes de régulation. L’Amérique latine est à nouveau secouée par la crise financière et donc sociale. En Asie, la multiplication des pollutions, dont témoigne le nuage brun, s’étend et menace d’empoisonnement un continent tout entier. L’Afrique est accablée par les conflits, le SIDA, la désertification, la famine. Certains pays insulaires sont menacés de disparition par le réchauffement climatique.
Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas! Prenons garde que le 21e siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie.
Notre responsabilité collective est engagée. Responsabilité première des pays développés. Première par l’histoire, première par la puissance, première par le niveau de leurs consommations. Si l’humanité entière se comportait comme les pays du Nord, il faudrait deux planètes supplémentaires pour faire face à nos besoins. Responsabilité des pays en développement aussi. Nier les contraintes à long terme au nom de l’urgence n’a pas de sens. Ces pays doivent admettre qu’il n’est d’autre solution pour eux que d’inventer un mode de croissance moins polluant.
Dix ans après Rio, nous n’avons pas de quoi être fiers. La mise en œuvre de l’Agenda 21 est laborieuse. La conscience de notre défaillance doit nous conduire, ici, à Johannesburg, à conclure l’alliance mondiale pour le développement durable.
Une alliance par laquelle les pays développés engageront la révolution écologique, la révolution de leurs modes de production et de consommation. Une alliance par laquelle ils consentiront l’effort de solidarité nécessaire en direction des pays pauvres. Une alliance à laquelle la France et l’Union européenne sont prêtes.
Une alliance par laquelle le monde en développement s’engagera sur la voie de la bonne gouvernance et du développement propre.
Nous avons devant nous, je crois, cinq chantiers prioritaires.
Le changement climatique d’abord. Il est engagé du fait de l’activité humaine. Il nous menace d’une tragédie planétaire. Il n’est plus temps de jouer chacun pour soi. De Johannesburg, doit s’élever un appel solennel vers tous les pays du monde, et d’abord vers les grands pays industrialisés, pour qu’ils ratifient et appliquent le Protocole de Kyoto. Le réchauffement climatique est encore réversible. Lourde serait la responsabilité de ceux qui refuseraient de le combattre.
Deuxième chantier: l’éradication de la pauvreté. À l’heure de la mondialisation, la persistance de la pauvreté de masse est un scandale et une aberration. Appliquons les décisions de Doha et de Monterrey. Augmentons l’aide au développement pour atteindre dans les dix ans au maximum les 0,7 % du PIB. Trouvons de nouvelles sources de financement. Par exemple par un nécessaire prélèvement de solidarité sur les richesses considérables engendrées par la mondialisation.
Troisième chantier: la diversité. La diversité biologique et la diversité culturelle, toutes deux, patrimoine commun de l’humanité, toutes deux sont menacées. La réponse, c’est l’affirmation du droit à la diversité et l’adoption d’engagements juridiques sur l’éthique.
Quatrième chantier: les modes de production et de consommation. Avec les entreprises, il faut mettre au point des systèmes économes en ressources naturelles, économes en déchets, économes en pollutions. L’invention du développement durable est un progrès fondamental au service duquel nous devons mettre les avancées des sciences et des technologies, dans le respect du principe de précaution. La France proposera à ses partenaires du G8 l’adoption, lors du Sommet d’Évian en juin prochain, d’une initiative pour stimuler la recherche scientifique et technologique au service du développement durable.
Cinquième chantier: la gouvernance mondiale, pour humaniser et pour maîtriser la mondialisation. Il est temps de reconnaître qu’existent des biens publics mondiaux et que nous devons les gérer ensemble. Il est temps d’affirmer et de faire prévaloir un intérêt supérieur de l’humanité, qui dépasse à l’évidence l’intérêt de chacun des pays qui la compose.
Pour assurer la cohérence de l’action internationale, nous avons besoin, je l’ai dit à Monterrey, d’un Conseil de sécurité économique et social.
Pour mieux gérer l’environnement, pour faire respecter les principes de Rio, nous avons besoin d’une Organisation mondiale de l’environnement.
Pour vérifier l’application de l’Agenda 21 et du Plan d’action de Johannesburg, la France propose que la Commission du développement durable soit investie d’une fonction d’évaluation par les pairs, comme cela existe par exemple à l’OCDE. Et la France est prête à se soumettre la première à cette évaluation.
Monsieur le Président, au regard de l’histoire de la vie sur terre, celle de l’humanité commence à peine. Et pourtant, la voici déjà, par la faute de l’homme, menaçante pour la nature et donc elle-même menacée. L’Homme, pointe avancée de l’évolution, peut-il devenir l’ennemi de la Vie? Et c’est le risque qu’aujourd’hui nous courons par égoïsme ou par aveuglement.
Il est apparu en Afrique voici plusieurs millions d’années. Fragile et désarmé, il a su, par son intelligence et ses capacités, essaimer sur la planète entière et lui imposer sa loi. Le moment est venu pour l’humanité, dans la diversité de ses cultures et de ses civilisations, dont chacune a droit d’être respectée, le moment est venu de nouer avec la nature un lien nouveau, un lien de respect et d’harmonie, et donc d’apprendre à maîtriser la puissance et les appétits de l’homme.
Et aujourd’hui, à Johannesburg, l’humanité a rendez-vous avec son destin. Et quel plus beau lieu que l’Afrique du Sud, cher Thabo Mbeki, cher Nelson Mandela, pays emblématique par son combat victorieux contre l’apartheid, pour franchir cette nouvelle étape de l’aventure humaine!
Je vous remercie. »