Société — Département Hérault

Castelnau-le-Lez, Restinclières, Saint-Jean-de-Védas : ces communes où la population explose 

En dix ans, le département a accueilli l’équivalent de la démographie de Lunel ou Sète. Entre 2016 et 2022, sa population a progressé de +1,2 % par an, presque quatre fois plus vite que la moyenne nationale. Ce dynamisme fait de l’Hérault le 18e département le plus peuplé de France et le 2e d’Occitanie, juste derrière la Haute-Garonne.

La courbe de croissance de l’Hérault est impressionnante. D’après l’Insee, entre 2011 et 2016, le département a gagné en moyenne 14 142 habitants chaque année, enregistrant une progression de +1,3 % par an, soit bien au-delà de la moyenne nationale. Entre 2016 et 2022, la cadence a légèrement ralenti mais reste tout aussi remarquable avec +1,2 % par an, ajoutant 14 089 nouveaux habitants chaque année. Pendant ce temps, la France (hors Mayotte) enregistrait une progression trois fois plus modeste de +0,3 % par an.

D’où vient cet engouement pour l’Hérault ?

Le secret de cette croissance tient dans deux dynamiques puissantes : l’attrait migratoire et, dans une moindre mesure, le solde naturel. L’Hérault attire, séduit et retient. Chaque année, des milliers de nouveaux résidents choisissent de s’y installer, portés par l’envie de profiter du climat méditerranéen et de la qualité de vie. Cette migration, c’est 1,1 % de croissance par an entre 2016 et 2022, ce qui représente la quasi-totalité de l’augmentation de la population. Autrement dit, ce ne sont pas les naissances qui font gonfler les chiffres, mais bien les nouveaux arrivants, qu’ils soient jeunes actifs, retraités ou familles en quête de soleil.

Le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès, joue un rôle mineur mais non négligeable. De 2016 à 2022, il ne contribue qu’à hauteur de 0,1 % par an, un chiffre en net recul par rapport à la période 2011-2016 où il pesait pour 0,3 % par an. Un résultat qui s’explique par le vieillissement progressif de la population et la relative stabilisation du taux de natalité.

Le boom des petites communes 

La force de l’Hérault, c’est Montpellier, indiscutable locomotive départementale et régionale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la ville dépasse les 307 000 habitants en 2022. La croissance de la capitale héraultaise, estimée à +1,5 % par an entre 2016 et 2022, témoigne de son attractivité intacte. Mais le phénomène ne s’arrête pas là. De nombreuses communes alentour comme Castelnau-le-Lez, Saint-Jean-de-Védas, Juvignac ou encore Lattes surfent sur la vague de la métropolisation.

Certaines de ces communes enregistrent des croissances spectaculaires. Prenez Restinclières, qui explose avec une progression de +6,4 % par an. C’est l’une des plus fortes hausses départementales. Saint-Jean-de-Védas n’est pas en reste avec +5,7 % par an, tout comme Castelnau-le-Lez avec +4,7 % par an. Ces communes, situées à quelques encablures de Montpellier, incarnent la “nouvelle couronne” résidentielle de la métropole. 

Béziers et Sète tirent aussi leur épingle du jeu. Béziers, avec 80 815 habitants, voit sa population croître de +0,9 % par an. Sète suit un chemin similaire avec une progression de +0,6 % par an, portée par la revalorisation de son image et son cadre de vie entre mer et canaux.

A l’inverse, certaines communes, souvent plus éloignées des pôles d’attractivité ou dépendantes d’activités saisonnières, peinent à maintenir leur population. Pézenas, Lamalou-les-Bains, La Grande-Motte… Ces villes voient leur population décroître lentement, autour de -0,8 % par an, soit l’équivalent de quelques centaines de départs et décès annuels.

Des intercommunalités transformées 

Si l’on regarde les cantons, la tendance est identique : les territoires autour de Montpellier affichent les meilleures croissances. Le canton de Lattes progresse à une vitesse fulgurante de +2,6 % par an, suivi de Montpellier-4 et du canton de Montpellier – Castelnau-le-Lez, tous deux à +2,5 % par an.

La même dynamique est observable à l’échelle des intercommunalités. La Montpellier Méditerranée Métropole, avec sa quarantaine de communes, est le cœur battant de la croissance héraultaise. Mais d’autres territoires bougent aussi. La Vallée de l’Hérault (+1,6 % par an) ou encore le Grand Pic Saint-Loup (+1,2 % par an) profitent d’un positionnement idéal : ni trop proches, ni trop loin de Montpellier, ce qui leur permet d’offrir le meilleur des deux mondes.

Où va-t-on ?

La dynamique ne faiblit pas. En 2025, l’Hérault pourrait bien franchir la barre du 1,25 million d’habitants. À ce rythme, l’enjeu ne sera plus seulement de compter les nouveaux habitants, mais de mieux les accueillir.

La mobilité devra être au cœur des préoccupations. Les transports en commun devront se densifier, notamment entre Montpellier et ses communes satellites. Les infrastructures scolaires devront suivre le rythme des naissances et des arrivées. Et surtout, il faudra préserver les espaces naturels, l’une des principales raisons de l’attractivité du territoire.

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.