Castelnau-le-Lez : Urbanisme, Julien Miro propose à Frédéric Lafforgue de faire un référendum
Julien Miro est conseiller municipal d’opposition à Castelnau-le-Lez, et conseiller de la métropole de Montpellier. Inquiet pour la qualité de vie, il constate qu’avec : « les projets de Frédéric Lafforgue, nous allons arriver à 80% d’artificialisation, dès la fin de son mandat. »
Entre le béton et Mélenchon…
« Castelnau n’a pas à choisir, entre le béton et Mélenchon ! Castelnau peut prendre une troisième voie, raisonnable, sur l’urbanisme ! » Chacun l’aura compris, cette nouvelle voie est incarnée par Julien Miro et son Observatoire de Castelnau-le-Lez. « C’est une voie qui pour moi est apolitique » assure le membre du bureau exécutif national de Renaissance. Il dénonce une croissance démographique trop forte et incontrôlée, une artificialisation des sols démesurée. L’observatoire s’oppose catégoriquement à la Maison du Numérique de 4,2 millions d’euros et aux 3 tours de 9 étages avec leurs 1500 logements supplémentaires.
Urbanisme : un référendum ?
Julien Miro propose à Frédéric Lafforgue : « Faites un référendum, posez une question simple : est-ce que ma politique d’urbanisme va dans le bon sens ? » Puis, il justifie sa proposition ainsi : « Quand vous gagnez une mairie à 200 voix , que vous fracturez votre majorité, l’idée de dire, je ne dialogue pas ! Et j’impose ! Je pense qu’elle a ses limites […] Aujourd’hui, on voit bien que le sujet central dans la ville, c’est l’urbanisme. »
PLU : Le projet de modification n°4 du PLU de Castelnau-le-Lez vise à accompagner le renouvellement urbain de l’avenue de l’Europe ; créer un périmètre d’attente d’un projet d’aménagement global (PAPAG) au cœur de ville ; permettre la réalisation d’une opération résidentielle sur la parcelle CW649 ; adapter la servitude de mixité sociale (SMS) ; adapter l’emplacement réservé C10.
Le 12 juin 2023 : Le maire de Castelnau-le-Lez s’est vu remettre une pétition avant le conseil municipal. Le groupe Ensemble pour Castelnau a recueilli 1036 signatures pour s’opposer aux trois tours de 9 étages et aux 1500 logements avenue de l’Europe. Mais Frédéric Lafforgue a refusé de prendre connaissance et de recueillir cette pétition, en revanche quelques heures plus tard, il fait voter à sa majorité un nouvel avis favorable à cette modification de PLU.
Julien Miro est à la disposition de Frédéric Lafforgue
D’un côté, l’opposition de Mathilde Borne interpelle le maire avec une pétition. De l’autre, Julien Miro nous confie en interview, vouloir faire un diagnostic en marchant, avec Frédéric Lafforgue : « je suis tout à fait disponible pour aller avec monsieur le maire à l’aveugle, dans des résidences, dans des maisons, pour demander aux gens, aux Castelnauviennes, aux Castelnauviens, est-ce que vous considérez que la qualité de vie dans Castelnau se dégrade ou s’améliore ? Je suis à sa disposition. »
Et le conseiller municipal de la troisième voie enchaine « parce que nous, avec l’Observatoire, en tant qu’association, on a fait cette démarche-là ! Et on a systématiquement la même réponse, la qualité de vie se dégrade. » Pour Julien Miro, l’urbanisme « c’est un sujet central qui irradie sur les autres enjeux de la ville. L’urbanisme, ça irradie sur la mobilité, ça irradie sur l’état de la voirie, ça irradie sur les équipements. Aujourd’hui, à Castelnau, on a plus de 200 enfants, 200 bambins, en liste d’attente sur les crèches. C’est ça l’accueil à Castelnau ? Aujourd’hui, on est en train de terminer un groupe scolaire, il en manque déjà un autre. »
Pression fiscale, l’autre totem politique de Julien Miro
L’observatoire de Castelnau-le-Lez « s’appuie toujours sur des données officielles, des données publiques, des données consultables, comme les données de l’INSEE, » affirme Julien Miro. « Comme je l’exprimais tout à l’heure, il y a un ressenti de la qualité de vie qui se dégrade. Et bien, on va l’objectiver. Prenons la pression fiscale à Castelnau, on a un taux de taxes foncières qui est de 54,11%. Comment on l’objective ? On le compare à la France. En France, face aux villes de taille identique, nous avons un taux de taxes foncières qui est 38% plus élevé. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les données publiques. Prenons un échelon plus fin, le département. On est 35% plus élevé en taxes foncières que les villes de l’Hérault. Prenons un échelon encore plus fin, la métropole. On est dans le top 4, sur 31 communes. Et si l’on veut pousser l’analyse, par rapport au Crès, notre taxe foncière est 9% plus élevée, 16% plus élevée qu’à Jacou, et 24% plus élevée que celle de Clapiers. »
« 40 ans de mandat Grand-Lafforgue »
Le conseil municipal d’opposition, Directeur des Relations parlementaires d’une grande entreprise du secteur de l’énergie, titulaire d’un Master spécialisé Gestion des risques et des crises, à l’ENA, semble en campagne. Certes, 2026 pointe le bout de son nez. Alors, Julien Miro parle presque, programme : « l’idée, ce n’est pas de raser gratis. L’idée, c’est de revenir dans la moyenne des villes de même taille. Cela veut dire qu’il faut avoir une trajectoire de baisse de 20% en six ans. »
C’est ce que vous ferez 20% en six ans ? Comment fait-on ? « Prenez la maison du numérique. La maison numérique, à ce jour, elle coûterait 5,2 millions. Je dis à ce jour, parce qu’entre deux conseils municipaux, elle a pris 900.000 euros. Mais, partons du principe qu’elle reste à 5,2 millions d’euros . C’est très simple, si la maison du numérique ne se fait pas à Castelnau, vous avez fait la moitié du chemin, vous avez baissé de 10 % en trois ans. Donc nous, notre enjeu c’est de dire : on ne fait pas cette maison du numérique et on se questionne sur les dépenses et les investissements. Par exemple, je crois comprendre que la mairie va être rénovée à hauteur de 600.000 euros. Les questions que je me pose, c’est : par qui ? Pourquoi ? Avec quelle urgence ? Parce que, cela peut paraître anodin, mais pour qu’on s’en rende compte, 600.000 euros, c’est l’équivalent d’une crèche, sans les dépenses de fonctionnement… Donc, je pense qu’il y a vraiment un sujet global à se poser sur la gestion des budgets. Où on flèche ? Finalement, on subit, on est dans une queue de comètes, c’est-à-dire que là, on fête, on célèbre, je ne sais pas comment on va dire… Les 40 ans de mandat Grand-Lafforgue. Et je pense qu’à un moment donné, il faut revenir aux fondamentaux et que les fondamentaux, on s’en est éloigné. »
En revanche une chose est sûre, les Municipales de 2026 se rapprochent à grands pas.