Chasse dans l’Hérault : l’Homme, une espèce protégée ?

Pour la saison 2022-2023, l’Office Français de la Biodiversité fait état de 6 décès et de 78 accidents liés à la chasse. Malgré une baisse par rapport à la saison précédente (-25% et -13% de décès et accidents par rapport à 2021-2022), la chasse représente un risque bien réel. “La période de chasse est quelque peu délicate pour les randonneurs. Croiser des personnes, fusil à la main, aux abords des sentiers n’est pas toujours rassurant”, indique le SDIS34 dans son dernier rapport hebdomadaire.

Face à une problématique récurrente, une proposition sur la sécurisation de la chasse avait été déposée par un groupe de sénateurs en février 2023, comprenant notamment des volets sur la chasse en état d’ivresse, le respect des règles de sécurité et la formation. Dans un même temps, le groupe des Ecologistes à l’Assemblée déposait un projet de loi sur l’interdiction de la chasse le dimanche et pendant les vacances scolaires, finalement rejeté.

Avec un peu plus de 15 000 chasseurs dans l’Hérault, les communes du département et la région Occitanie se sont penchées sur la question. 

Le 12 septembre, la Fédération des Chasseurs de l’Hérault (FDC 34) et la Fédération Française de randonnée de l’Hérault signaient une convention de partenariat sur cette cohabitation dans l’espace naturel. Une déclinaison départementale d’une convention déjà existante aux niveaux national et régional. Anne-Marie Gresle, Présidente du Comité Départemental de Randonnée pédestre de l’Hérault, précise les modalités de cette convention : “Il faut partager cet espace entre chasseurs, randonneurs mais également cyclistes. Avec cette convention, nous voulons agir sur trois aspects : la communication, la formation des usagers et la sensibilisation à l’écologie. Sur la formation, de notre côté, les animateurs de randonnées sont formés pour guider les randonneurs correctement à travers les sentiers balisés. Ils font systématiquement un brief sur la sécurité avant le départ, ce qui est aussi le cas côté chasseur pour les responsables de chasse. Nous rédigeons des guides spécifiques et faisons beaucoup de communication à propos de cette cohabitation”.

Concernant le respect de l’environnement, elle ajoute : “La nature est aussi une dimension que nous avons voulu intégrer, car nous évoluons toute l’année dans des milieux naturels en perpétuelle évolution. Randonneurs comme chasseurs, nous voulons être garants de cette préservation, former un réseau d’observateurs”.

Sur d’éventuels différends quant au domaine de partage, Anne-Marie Gresle rappelle que “chacun a sa place et est responsable du respect des différentes règles”.

En tout cas, le SDIS34 rappelle aux promeneurs et randonneurs les conseils à appliquer pour assurer sa sécurité en période de chasse : consulter les dates et repérer les lieux de chasse, privilégier les sentiers de randonnée courants et se rendre visible par l’habillement ou les accessoires, tels que des lampes en cas de faible visibilité. Anne-Marie Gresle, de son côté, appelle à la vigilance de chacun : “En tant que promeneur, il est important d’être vu et entendu. Il est essentiel que randonneurs et chasseurs communiquent”.