CHU de Montpellier : le ministre de la santé Yannick Neuder veut “ouvrir plus de lits” et “former plus de médecins”
Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins, a visité la maison médicale de garde du CHU de Montpellier le 31 janvier au matin, alors que les urgences font face à une épidémie de grippe sans précédent. Une visite qui n’a pas convaincu les syndicalistes qui ont déposé un préavis de grève illimitée à partir du 5 février.
Après une visite express au personnel du service post-accouchement dans la maison médicale de garde du CHU de Montpellier le vendredi 31 janvier, le ministre de la santé Yannick Neuder a salué les syndicats, à l’abri du regard et des oreilles des journalistes. “Je veux être un ministre proche du terrain”, a revendiqué le ministre.
“Je ne méconnais pas la situation tendue dans les urgences ici ou ailleurs, par des défauts de lits d’aval. Il faut pouvoir ouvrir plus de lits. Et pour ouvrir plus de lits, il faut former plus de soignants”, a-t-il déclaré, espérant le vote d’un budget d’ici quelques jours. “Je vois aussi dans ce CHU, avec l’intelligence artificielle, que l’on peut soulager les soignants et les aider à gagner du temps pour être davantage au contact des patients“, continue le ministre.
Une épidémie de grippe sans précédent
Depuis mi-décembre, les urgences du CHU de Montpellier ont du mal à contenir l’afflux de patients alors qu’une épidémie de grippe sévit sur toute la France, malgré les efforts mis en place par la direction. Une épidémie qui continue encore d’accélérer selon Santé publique France.
“Nous tirerons toutes les conclusions d’une grippe qui est importante cette année et il faudra parler aussi de vaccination car c’est un sujet important pour les personnes fragiles et les personnes à risque. On prendra les décisions qui s’imposent au printemps pour la stratégie vaccinale 2026”, a répondu le ministre M. Neuder.
“On a aussi avancé avec les parlementaires sur la loi ratio soignants par lits” s’est-il satisfait, faisant référence à la loi qui a été votée le 23 janvier. Elle instaure un nombre minimum de soignants dans les hôpitaux par lit ouvert ou par nombre de passages pour les activités ambulatoires. Il manque encore la promulgation et les décrets d’application, alors que les ratios n’ont pas encore été fixés.
Réunion entre syndicalistes et équipe du ministre
Il faut dire que la situation est particulièrement tendue : les syndicats ont déposé un préavis de grève illimité à partir du 5 février pour les urgences adultes de l’hôpital Lapeyronie. “Les personnels déplorent toujours le manque de dispositifs d’amont, de lits d’aval, de box et d’effectifs supplémentaires et de locaux inadaptés”, ont indiqué dans un communiqué les syndicats CGT et FO du CHU de Montpellier. “Les usagers sont pris en charge avec des délais d’attente inacceptables et indignes d’un CHU « à la pointe de l’innovation » avec potentiellement des pertes de chances”, continuent les syndicats, qui réclament des effectifs supplémentaires.
Des syndicalistes ont justement été reçus lors d’une audience d’une demie heure dans la matinée du 31 janvier par l’un des assistants du ministre. “Il nous a expliqué que le sujet de l’attractivité était au cœur des préoccupations du ministère, qu’il fallait plus de formation. Il a parlé des conditions de vie des hospitaliers et de leur sécurité. Mais ils n’ont pas répondu à nos questions sur les salaires, sur le gel du point d’indice ou sur la pénibilité des soignants pour bénéficier de la retraite plus tôt”, témoigne Françoise Gaillard, secrétaire CGT du CHU, qui était présente lors de la réunion.
“Il est évident que les réponses à long terme sont importantes mais nous, on n’a pas senti de volonté de remettre à plat le fonctionnement actuel qui n’est pas satisfaisant”, constate la syndicaliste. Elle regrette qu’aucune proposition à court terme pour améliorer leurs conditions de travail n’ait été proposée. “Ils comptent sur la fin de l’épidémie de grippe et les beaux jours qui arrivent.”
Le ministre Yannick Neuder a aussi visité l’unité de Covid long à la clinique du Parc puis il se rendra dans l’après-midi à l’hôpital de Ganges, “secteur plus éloigné pour voir l’offre de soin dans sa globalité”.