CHU de Montpellier : une journée publique sur la prévention des violences sexuelles
L’hôpital ouvre les portes de l'amphithéâtre Lapeyronie le 14 novembre pour sensibiliser sur les différents types de prévention dans le domaine des violences sexuelles.
La prévention des violences sexuelles a pour vocation de protéger les potentielles victimes – enfant ou adulte – à travers un ensemble d’actions mises en œuvre. Elle concerne chacun d’entre nous, dans le but de réduire les risques d’un passage à l’acte.
Durant la journée du 14 novembre, de 9h à 17h, les différents types de prévention seront abordés, ainsi que les divers moyens de prévention en fonction des systèmes dans lesquels nous évoluons, notamment à travers des témoignages de professionnels.
Céline Bais, psychiatre et coordinatrice du centre ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (CRIAVS-LR) et Magali Teillard-Dirat, psychologue clinicienne du CRIAVS-LR au sein du centre hospitalier universitaire de Montpellier sont à l’origine de cette journée. Interview.
Hérault Tribune : L’amphithéâtre est complet depuis longtemps. Comment expliquez-vous que cette thématique touche autant ?
Céline Bais et Magali Teillard-Dirat : Les violences sont un sujet qui est d’actualité, tout le monde se sent concerné. On sent la volonté de protéger les enfants à la maison, à l’école, au sport ou à l’église. Et cela intéresse aussi les institutions comme les structures sportives ou éducatives, où des relations d’emprise entre enfants et encadrants peuvent dévier. D’ailleurs, beaucoup des inscrits sont des professionnels. C’est en faisant cette prévention que les cas de violences sexuelles peuvent baisser.
Quels sont les différents types de prévention ?
Nous avons plusieurs niveaux de prévention, qui passe par les parents, les infirmiers ou les éducateurs par exemple. Il faut que le discours se répète à plusieurs reprises. Nous faisons de la prévention auprès des potentielles victimes, pour éviter qu’elles soient agressées. Mais on ne peut pas juste leur dire de faire attention à ne pas se faire violer. Nous insistons sur la prévention auprès des auteurs.
À quel moment doit-on faire de la prévention ?
À tout moment. Nous faisons de la prévention primaire auprès de groupes qui n’ont pas encore eu cette problématique. Rien ne s’est encore passé mais cela pourrait arriver. Ensuite nous faisons de la prévention secondaire auprès de personnes qui ont déjà eu un comportement inadapté. Puis nous faisons de la prévention tertiaire auprès des personnes qui sont déjà passées à l’acte afin qu’elles ne récidivent pas. Ensuite il y a la prévention auprès des systèmes. Car on aura beau agir sur le comportement d’un individu, si la structure dans laquelle il se trouve ne change pas, cela risque de se répéter.
Comment travaillez-vous pour éviter la rechute des adolescents auteurs de violences sexuelles ?
Nous avons un groupe de psychoéducation. On travaille sur la définition du consentement, qui peut être non verbal ou émotionnel, car ils ont des lacunes sur cette thématique.
Comment aborder ces sujets qui peuvent encore être tabous ?
Il existe une boîte à outils spécifique à destination de la prévention auprès des 5 à 18 ans – que l’on a appelé le BOAT – avec laquelle les professionnels peuvent se former. Cela concerne tout le monde, les médecins, les infirmiers, les éducateurs, les professeurs… C’est compliqué car on parle de sexualité et de relation, il faut avoir les bons outils pour aborder ces thèmes.
Informations pratiques :
La conférence, organisée par le CRIAVS-LR du CHU de Montpellier, est déjà complète en présentiel et les inscriptions pour suivre les débats en ligne sont déjà clôturées.
Le replay des différentes vidéos des intervenants de cette journée, sera disponible prochainement sur le site Internet du CRIAVS-LR : ttps://criavs.chu-montpellier.fr/fr/informations-transversales/agenda/journee-hybride-grand-public-gratuite-prevention-des-violences-sexuelles-8821