Clermont-l’Hérault : recyclage de l’eau, la technologie membranaire de Chemdoc se déploie
Accélérer le recyclage des eaux industrielles et les eaux potables par technologies membranaires : c’est la stratégie de Chemdoc, société innovante basée à Clermont-l’Hérault.
Lauréate du concours Inn’Ovations (Ad’Occ), le 3 février, dans la catégorie ‘Prix ou service du Futur’, la PME Chemdoc a développé R-OASYS®, solution d’équipements de recyclage qui permet, en produisant une eau purifiée de haute qualité sans risque microbiologique, de favoriser son réemploi.
La PME se structure
Pour accélérer sa croissance, Chemdoc se structure. D’un point de vue immobilier, tout d’abord. L’entreprise vient de déposer une demande de permis pour la construction d’une nouvelle usine de production de 1 000 m2, dans la zone de la Salamane. « Les travaux seront lancés sous peu, pour une livraison début 2023 », précise Salvador Pérez, dirigeant. L’investissement global s’élève à 2 M€. Changement sur le plan administratif, également. Une nouvelle organisation va ainsi être mise en place, « à travers une restructuration juridique et de l’actionnariat ». Encore SARL, la société, qui emploie 20 salariés, va passer en SAS.
Cadre réglementaire et changement climatique
Il y a aussi du nouveau côté stratégie. Chemdoc proposera dès cette année une prestation inédite de recyclage au mètre cube, au travers d’un service Water as a Service (Waas), l’équivalent du Saas pour l’eau. C’est-à-dire que les équipements ne seront plus vendus, mais mis à la disposition du client, qui achètera des mètres cubes d’eau recyclée, selon ses besoins. Ces installations mobiles permettront de répondre au besoin croissant de recyclage de l’eau des industriels. « Entre évolution du cadre réglementaire et changement climatique créant des pénuries d’eau, les industriels doivent désormais vraiment recycler l’eau. On n’est plus sur du greenwashing », analyse Salvador Pérez.
La construction d’une flotte d’équipements mobiles conteneurisés est envisagée. « Il y a un besoin de solutions mobiles pour produire de l’eau potable à partir, par exemple, des canaux BRL et des fleuves. Aujourd’hui, on utilise des nappes phréatiques profondes, qui sont les plus touchées par la sécheresse », ajoute-t-il. Le développement de cette nouvelle activité nécessitera l’actionnement de nouveaux leviers financiers, « en grande partie de l’endettement, mais aussi une levée de fonds, plutôt en 2023 », complète-t-il.
Autre marché qui s’ouvre, celui des collectivités, « avec les contraintes de qualité d’eau. La nouvelle norme européenne est plus stricte sur les micropolluants émergents, les dérivés fluorés, les traces de médicaments… Cette évolution donne de la place aux techniques membranaires ». Comme en atteste le récent marché décroché auprès d’Eau de Paris, pour le traitement des eaux de surface.
4 recrutements prévus en 2022
Le chiffre d’affaires 2021 de Chemdoc s’élève à 2,6 M€, en progression de 30 % par rapport à 2020. Après avoir doublé ses effectifs en deux ans, Chemdoc projette 4 recrutements cette année, à des postes divers : ingénieur en génie des procédés, technicien, soudeur, magasinier.