Clermont-l'Hérault : rencontre avec l’association "Cité des Guilhem", gardienne du château
Niché majestueusement dans les hauteurs de Clermont-l'Hérault, le château des Guilhem incarne avec discrétion les siècles révolus. Sous l'impulsion de son maire Gérard Bessière, cet édifice historique est aujourd'hui propriété de la municipalité et connaît une véritable renaissance grâce à la détermination des bénévoles de l'association "La Cité des Guilhem".
Un patrimoine entouré de mystères
Le Château féodal de Clermont-l’Hérault est un véritable témoin du passé glorieux de la région. Mentionné pour la première fois en 1140 dans le cartulaire de l’abbaye de Gellone, il a connu de nombreux événements qui ont façonné son histoire. Aujourd’hui, seuls les anciens remparts, le donjon et l’ancienne salle des armes subsistent, entourés de vestiges des anciens remparts de la ville, comprenant d’anciennes tours et portes d’accès.
Au XVe siècle, la famille de Guilhem prend possession du château. Suite à la mort de Raymond de Guilhem, sa sœur Antoinette hérite du domaine et épouse son cousin germain Pons de Caylus, qui adopte alors le nom et les armes des Guilhem. Un siècle plus tard, la famille de Clermont-Lodève acquiert le château de Castelnau de Bretenoux par alliance, ce qui lui confère des charges et des fonctions politiques et ecclésiastiques prestigieuses. La famille de Clermont se hisse ainsi au premier rang des familles de la Province.
Malheureusement, la lignée des Guilhem-Caylus-Castelnau s’éteint en 1715 avec la disparition de Constance, dernière descendante de cette illustre lignée. Au début du XVIIIe siècle, Guillaume d’Auriac devient le nouveau propriétaire du château de Clermont, alors probablement déjà abandonné depuis longtemps. Durant la Révolution française, le château est mentionné dans l’inventaire des biens de la Marquise de Poulpry, Comtesse de Clermont, héritière de la famille d’Auriac, mais il est décrit comme un lieu qui n’existe plus…
L’histoire sort de son sommeil
Créée en 2019 sous le nom d’Autour du Rhonel, l’association s’est donné pour mission de préserver et mettre en valeur le patrimoine historique, matériel et immatériel de la ville. Suite à l’acquisition du château par la municipalité en 2021, elle a été refondée et rebaptisée Cité des Guilhem en référence à l’histoire du territoire.
Vincent Morel, président de l’association, explique : “Lors des Journées européennes du patrimoine de 2021, notre engagement envers le château a pris un nouveau tournant lorsque le maire Gérard Bessière m’a invité à prendre la parole en tant que représentant de l’association Autour du Rhonel. À cette époque, le bureau de l’association avait démissionné et nous manquions de projets concrets pour le monument. Après mon discours, Philippe Carbone m’a abordé avec l’idée amusante de faire de la musique dans la salle des gardes du château. J’ai alors cherché à connaître ses besoins, et il a suggéré qu’il serait bon de déblayer les gravats pour libérer de l’espace et mettre en valeur la salle. C’est ainsi que notre première mission a pris forme.”
Ce nouvel élan s’est rapidement transformé en une véritable aventure pour les membres de l’association, qui compte désormais près de 150 membres et une soixantaine de bénévoles actifs. En plus de gérer les gravats, des travaux d’aménagement extérieur ont été entrepris pour rendre le site accessible.
“Il a d’abord fallu déterminer où stocker les gravats, et nous avons rapidement réalisé qu’il était nécessaire de débroussailler les parties extérieures, devenues sauvages, pour les préserver”, poursuit-il. “Nous avons décidé de poursuivre avec enthousiasme ! Nous avons consacré beaucoup de temps aux jardins, et l’un de nos bénévoles, un tailleur de pierre, nous a alertés sur l’effondrement imminent des terrasses. Avec son aide, nous avons rétabli leur solidité, tout en veillant à ce que nos réalisations puissent être retirées sans causer de dommages au patrimoine, une nécessité quand on travaille sur ce genre de projet.”
Aujourd’hui, l’association Cité des Guilhem se concentre sur trois missions principales : la valorisation du château et de ses jardins, l’animation du site par le biais de la vice-présidente Annie Audran et de la commission Événements, ainsi que des actions pédagogiques ciblant notamment les jeunes. Parmi les projets à venir, la production d’huile d’olive locale : “L’année prochaine, une fois le débroussaillage presque terminé, nous prévoyons de planter et entretenir des oliviers, d’organiser des récoltes et des ateliers de ramassage pour les enfants, afin de créer l’huile du château.”